Les larmes aux yeux: le Centre Bell explose pour Martin St-Louis

Les larmes aux yeux: le Centre Bell explose pour Martin St-Louis

Par David Garel le 2025-10-14

Le Centre Bell est en transe ce soir. Montréal rend un hommage bouleversant à Ken Dryden et explose pour son Canadien

Il y a des soirs où le hockey dépasse le sport. Où le Centre Bell n’est plus une aréna, mais un temple. Où une ville entière se lève d’un seul souffle pour honorer sa mémoire collective, célébrer son présent et embrasser son avenir.

Le match d’ouverture du Canadien de Montréal mardi soir face au Kraken de Seattle n’était pas un match comme les autres. C’était une déclaration d’amour au hockey, à la tradition, à l’émotion et à la passion.

Et tout a commencé par le silence.

Les lumières s’éteignent. L’écran géant s’allume. Et pendant quelques minutes, le temps s’arrête. Le numéro 29, le masque bleu-blanc-rouge, les envolées de Dryden dans les années 70, ses arrêts spectaculaires, son calme inébranlable. Les images défilent. La musique est sobre, solennelle. Puis un faisceau de lumière blanche perce l’obscurité du Centre Bell. Il éclaire le sommet du filet, où repose, seul, le masque de Dryden. Rien d’autre.

Une scène incroyable:

Le public est figé. Le souffle coupé. Certains pleurent. D’autres applaudissent lentement. La retenue est digne. L’émotion, brute. Dans les gradins, on aperçoit Serge Savard, Yvan Cournoyer, Mario Tremblay et Pierre Bouchard, debout, la main sur le cœur. Ce moment est pour eux. Mais il est aussi pour tout Montréal.

Ken Dryden est parti le 5 septembre dernier. Ce soir, il est plus vivant que jamais.

Puis la cérémonie bascule dans le présent. Le moment solennel fait place à la présentation des joueurs, orchestrée avec un souci du détail rare. Pas de bande sonore générique. Chaque joueur du Canadien a choisi sa propre chanson.

Le résultat? Un chef-d’œuvre d’identité et d’intimité. Chaque nom devient une célébration. Chaque chanson, un clin d’œil à la personnalité derrière le numéro.

Mais c’est Martin St-Louis qui soulève le Centre Bell comme rarement un entraîneur ne l’a fait. L’ovation est historique. Longue. Intense. Vibrante. On ressent la fierté du public. Il ne s’agit plus d’un coach. Il s’agit d’un homme devenu l’incarnation d’une culture. Et les larmes ont monté jusqu'aux yeux de "Marty".

Voici l'extrait vidéo qui a donné des frissons dans le dos à tout le Québec:

Et que dire de Zachary Bolduc?

Le jeune attaquant, qui connaît un début de saison électrisant avec trois buts en trois matchs, est accueilli par une ovation à faire trembler les baies vitrées. Son sourire trahit l’émotion. Et il a choisi la chanson "Pour mon pays" de Sir Pathétik. "Le Québec... c'est mon pays..." (à voir dans l'extrait vidéo suivant):

Pas besoin d'vivre ailleurs, moi j'reste ici.

Le Québec c'est la place que j'ai choisie.

J'chill ici, j'meurs ici, it's the place to be.

Fier de mon coin que j'appelle mon pays.

Nick Suzuki, le capitaine, a quant à lui fait son entrée sur "Fix You" de Coldplay, chanson emblématique de l’entrée de l’équipe. Un choix sobre, rassembleur, profond. Le Centre Bell s’est mis à chanter. À ressentir. À communier. Ce fut l’un des plus beaux moments de la soirée:

Pas besoin de paroles. Juste une ambiance. Un capitaine. Une foule. Et ce sentiment que quelque chose d’important est en train de naître.

Mais l’un des grands moments de la soirée reste l’accueil réservé à Lane Hutson. Moins de 24 heures après avoir signé un contrat de huit ans et 70,8 M$, le jeune défenseur est présenté devant les partisans pour la première fois dans son nouveau statut.

Le tonnerre éclate. Le public l’adopte, pleinement, bruyamment. Le building allait exploser:

Peu importe qu’il n’ait qu’un point en trois matchs. Peu importe qu’il ait semblé hésitant en début de saison. Ce soir, il est leur quart-arrière de l’avenir. 

Ivan Demidov a aussi été acclamé comme un Dieu vivant:

Cette ovation monstre a motié le Russe, puisqu'il a ébloui le Centre Bell de la passe de l'année:

Et Geoff Molson, lui, regarde cette scène et sait que l’amende imposée par la LNH pour le retard est la meilleure dépense de sa carrière.

Entre les frissons et les acclamations, il y avait de la confiance dans l’air. Une confiance qu’on ne voyait plus depuis longtemps à Montréal.

Et ce sentiment se reflète dans l’attitude des joueurs eux-mêmes. Caufield, engagé. Bolduc, transformé. Hutson, sécurisé. Suzuki, inspirant. Il y a une cohérence, une direction. Un squelette solide.

Ce soir, on a revu ce que le Centre Bell peut être quand tout converge : le passé, le présent, le futur. Ce n’était pas juste un spectacle. C’était une déclaration d’identité. Une ville, une équipe, un peuple.

Le CH a déjà connu des ouvertures de saison spectaculaires. Mais celle-ci restera dans les mémoires. Parce qu’elle combinait tout ce qui fait de cette équipe un symbole vivant : la tradition, l’émotion, l’espoir, le lien humain.

Ken Dryden a été honoré comme une légende. Martin St-Louis a été acclamé comme un chef. Zachary Bolduc a été accueilli comme un nouveau frère. Et Lane Hutson, comme le pilier du présent et du futur.

Le Centre Bell a explosé. Montréal a vibré. Et cette saison, quoi qu’il arrive, commence avec le sentiment que quelque chose de spécial est en train de naître.