Lors d'une entrevue poignante avec Marie-Claude Barrette, Alexandre Daigle, maintenant analyste à TVA Sports, a ouvert son cœur avec une sincérité désarmante.
Cet ancien "prodige raté" du hockey a partagé les hauts et les bas de sa carrière sportive, nous offrant un regard intime sur ses luttes personnelles et professionnelles.
«Aujourd’hui quand je me regarde, je vois un homme vraiment de bonne humeur. Avant je voyais un gars que personne ne connaissait et j’ai trouvé ça triste pendant beaucoup d’années»
Il a expliqué comment le documentaire "The Chosen One" sur Prime Video a été une véritable révélation pour lui, l'aidant à accepter son parcours et à retrouver sa place sous les projecteurs.
«On dirait que j’ai eu une bouée de sauvetage avec le documentaire»
Daigle, avec une grande émotion, a évoqué sa transformation intérieure, affirmant qu'il se voit désormais comme un homme heureux, contrairement à l'époque où il se sentait méconnu et attristé par les jugements des autres.
Les critiques négatives ont marqué ses années dans la Ligue nationale de hockey (LNH), lui donnant l'impression que ses efforts et son optimisme n'étaient pas reconnus.
«Ma bonne humeur c’était ma plus grande qualité, mais le monde l’ignorait. J’ai arrêté le hockey en 2010 et je me suis tenu loin des médias parce que j’avais encore l’impression que les gens avaient la même image qu’ils avaient de moi à 25, 26, 27 ans»
Après avoir quitté la glace en 2010, il a pris ses distances avec les médias, craignant que l'image qu'ils avaient de lui ne soit figée dans le passé.
Le premier choix du repêchage de 1993 a décrit comment il aspirait à être à la hauteur des légendes comme Guy Lafleur ou Maurice Richard.
«À toute les fois que j’entendais parler de moi c’était toujours dans le négatif. Je trouvais ça dommage. J’aurais aimé ça être Guy Lafleur ou Maurice Richard. Mais on dirait que quand les gens te voient comme le prochain Guy Lafleur, Maurice Richard ou Mario Lemieux et que tu ne l’es pas, c’est comme si tout était pourri. Et après dans ta tête tu te mets à le penser aussi».
La pression immense d'être perçu comme le successeur de ces icônes et de ne pas répondre aux attentes a brisé sa confiance en lui, menant à une spirale de pensées négatives.
Le documentaire a agi comme une bouée de sauvetage, lui offrant une chance de réévaluer et de réaffirmer sa valeur.
Daigle a également abordé les défis liés à la santé mentale dans le sport, regrettant de ne pas avoir consulté un psychologue sportif à une époque où ce type de soutien était tabou.
«Dans ce temps-là, le bien-être mental, on ne voulait pas en parler, parce que ta carrière aurait été finie. Il n’y avait pas d’ouverture là-dessus»
L'un des moments les plus émouvants de son témoignage concerne une crise qu'il a vécue à l'âge de 15 ans, après avoir atteint un objectif majeur.
Marquer 50 buts en une saison dans le midget AAA lui a laissé un vide intérieur, le plongeant dans un état de désespoir au point de vouloir abandonner le jeu.
«Quand c’est arrivé, c’est comme si toutes les lumières s’étaient fermées et je n’étais plus capable de me dire “OK, maintenant je m’en vais junior. Je veux faire ci je veux faire ça”. La game d’après je ne voulais plus jouer. Sur le banc, je pleurais»
Daigle a aussi partagé une réflexion sur son désir de ne jamais jouer pour les Canadiens de Montréal, malgré ses origines lavalloises.
Il aspirait à l'aventure et à l'inconnu, préférant explorer les opportunités aux États-Unis plutôt que de rester dans sa ville natale.
«Moi j’avais vraiment hâte d’avoir 21 ans pour aller dans les bars aux États-Unis. Rester à Montréal ça n’a jamais été mon objectif. Le temps que j’allais avoir dans la Ligue nationale, je voulais que ce soit ailleurs qu’à Montréal».
«Montréal, après avoir fait la rue St-Laurent une couple de fois, tu as compris que c’est un one way et un moment donné ça arrête»
Son récit est un rappel puissant de la résilience et de la force nécessaires pour naviguer les défis de la vie, tant sur le plan personnel que professionnel.
Daigle nous a touchés par sa vulnérabilité et sa capacité à transformer des expériences difficiles en une nouvelle source d'énergie et de bonheur.
Nous avons pleuré à chaudes larmes durant son entrevue. Un moment puissant gravé dans le temps...à jamais...