Samuel Montembeault avait les larmes aux yeux devant les micros et les caméras. Les yeux de Montembeault se sont embués, trahissant l'émotion qui parcourait son corps.

La nouvelle du possible départ de son coéquipier et ami Jake Allen le touche profondément. Alors que les rumeurs de transaction planent autour d'Allen, Montembeault se retrouve partagé entre le soulagement personnel et la tristesse pour son ami.

D'un côté, il admet qu'éviter la fin de la rotation à trois gardiens pourrait simplifier les choses pour lui, mais de l'autre, la pensée de perdre Allen, un pilier de l'équipe et un ami proche, est difficile à digérer.

Dans sa voix tremblante, on perçoit toute la sensibilité de ce jeune gardien québécois. Il ressent profondément les tourments d'Allen et de sa famille face à l'incertitude de leur avenir.

«C’est plus difficile avec trois enfants. Ce n’est vraiment pas pareil" affirme Jake Allen, en compagnie de sa femme, lors de la soirée «Rêvez en grand» organisée par la fondation du Canadien de Montréal, au Casino de Montréal. Sa femme Shannon regardait par terre, très très mal à l'aise.

«La partie hockey, c’est le plus facile. Car tu vas à l’aréna et tu n’as qu’à jouer un jeu qui est le même. Mais c’est hors de la patinoire que ça se corse quand tu changes d’équipe. Tout ça nécessite une logistique. Tout change."

«Ça fait par contre partie de la vie et du hockey. Il faut s’adapter».

Montembeault comprend l'angoisse et les doutes qui accompagnent une possible transaction dans la LNH. C'est donc avec un mélange d'émotions que Montembeault évoque la situation.

Alors qu'il sait que la fin d'un ménage à trois de gardiens de but pourrait potentiellement lui offrir plus d'opportunités sur la glace, il ne peut s'empêcher d'être touché par le sort d'Allen et de sa famille.

«C’est un gars d’équipe. Il organise beaucoup d’activités. Sa femme et lui font beaucoup pour nous".

Son cœur se serre à l'idée que son ami puisse bientôt quitter l'équipe, et il sait qu'il sera difficile de remplir le vide laissé par son départ, tant sur la glace que dans le vestiaire.

«Il a toujours montré une belle attitude. Il m’a supporté dès le début quand ce n’était pas toujours facile et qu’il était blessé. Il a toujours beaucoup communiqué avec moi.» 

À travers les yeux pleins d'eau et les trémolos dans sa voix, Samuel Montembeault démontre une fois de plus qu'au-delà du masque de compétiteur sur la glace, il est avant tout un être humain empathique et sensible, profondément attaché à ses coéquipiers et à l'esprit sportif qui règne entre les gars dans la chambre.

Nick Suzuki semblait aussi ému.

«Il a vécu plusieurs dates limites des transactions dans sa carrière. C’est toujours un moment stressant, surtout pour ceux qui ont une famille. Comme vétéran, il sait ce qui l’attend."

«Il aime cette équipe et cette ville. Nous aussi, nous l’aimons. Il est un leader très vocal dans le vestiaire. C’est un gars avec beaucoup d’expérience qui aide les plus jeunes, surtout Monty. Ce serait difficile que de le voir partir.» 

Émotions ou non, tristesse ou non, Jake Allen doit être échangé. La question ne se pose pas. Business is Business...

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