Les millions de Jonathan Drouin font jaser: Martin St-Louis bouche bée

Les millions de Jonathan Drouin font jaser: Martin St-Louis bouche bée

Par David Garel le 2025-03-22

Il y a un an, tout le monde riait de Jonathan Drouin.

Les partisans, les journalistes, les experts, même certains joueurs de la LNH devaient se bidonner dans le vestiaire en voyant ce qui venait de se passer.

Un ancien troisième choix au total, au talent indéniable, venait de signer un contrat d’un an à 2,5 millions de dollars. Un contrat de dépannage, de rédemption, un contrat de la dernière chance, diront certains. Mais la vérité, c’est que ce contrat-là, c’était un choix. Et aujourd’hui, ce pari est en train de rapporter… très gros.

Jonathan Drouin a gagné. Il n’a pas juste gagné quelques matchs, il n’a pas juste gagné un poste sur un trio ou des accolades temporaires.

Il a gagné sa revanche sur tout le système. Sur les doutes. Sur les blessures. Sur la maladie. Sur les étiquettes de “flop”. Sur le mépris.

Et surtout, sur Martin St-Louis, celui-là même qui l’a humilié devant tout le Québec en le laissant sur le banc pendant un match complet à Montréal. Aujourd’hui, ce même Jonathan Drouin va toucher plus d’argent que lui en carrière.

Et pourtant, il aurait pu fuir. Il aurait pu accepter les offres sur la table l’été dernier. Il y en avait. Des clubs prêts à lui donner 4 ou 5 millions par saison sur 4 ans.

Un pactole de 20 millions garantis. Mais il a refusé. Pourquoi? Parce qu’il voulait rester au Colorado. Parce qu’il croyait en lui. Parce qu’il savait que le vrai pari, ce n’était pas sur l’argent immédiat, c’était sur la valeur de sa renaissance.

Et aujourd’hui? 32 points en 37 matchs. Une machine. Un joueur transformé. Toujours utilisé sur la première unité de l'avantage numérique, malgré l’arrivée de Martin Necas, Jack Drury, Ryan Lindgren, Jimmy Vesey, Brock Nelson, Charlie Coyle et même Erik Johnson.

Tous ces nouveaux venus, tous ces changements.. Et pourtant, Drouin est resté dans le cœur de l’équipe. Parce que Jared Bednar sait ce qu’il a entre les mains : un joueur qui connaît le système, qui connaît le vestiaire, et qui a su gagner la confiance de tous.

« C’est tout le temps le fun quand la direction prend des décisions comme celles-là pour aider l’équipe. On est allé chercher deux gros centres et quand tu as Charlie Coyle comme troisième joueur de centre, c’est un luxe. Ça témoigne de la confiance qu’ils ont dans le groupe », a confié Drouin, lucide, à propos de l’approche agressive de Chris MacFarland à la date limite.

Mais même avec tout cet afflux de talent, le numéro 27 est encore là, bien campé sur l’attaque massive, entouré de MacKinnon et compagnie.

Et la cerise sur le sundae? Mikko Rantanen ne sera plus là l’an prochain. Son contrat monstrueux expirera, et l’Avalanche devra faire des choix.

Martin Necas, aussi talentueux soit-il, ne demandera jamais ce que Rantanen exige. Ce qui veut dire qu’il y aura de l’argent libre. Et devinez qui est en tête de liste pour en profiter? Jonathan Drouin.

Les médias du Colorado le disent déjà à voix haute : Drouin mérite maintenant 5 millions par année. Quatre ans. Vingt millions.

Et ça, c’est le minimum. À la fin de ce contrat, il aura accumulé près de 60 millions de dollars en carrière. Et devinez quoi? 

C’est plus que Martin St-Louis, ce guerrier adoré de tous, MVP, Hall of Famer, qui a tout fait sauf atteindre le niveau de paie de Drouin.

Tu veux les chiffres? Martin St-Louis a joué 1134 matchs pour 1033 points. Il a récolté 56,2 millions en carrière.
Drouin? 357 points en 584 matchs… et bientôt plus de 59 millions en banque.

C’est renversant. C’est presque irréel. Mais c’est vrai.

C’est là que le paradoxe devient savoureux. Parce qu’au final, malgré toutes les humiliations publiques, malgré la période complète passée cloué au banc par Martin St-Louis dans l’un des moments les plus gênants de sa carrière, c’est Jonathan Drouin qui va rire le dernier… en regardant son relevé bancaire.

Oui, le même Drouin que St-Louis humilié en le "benchant" durant tout un match devant 21 000 personnes au Centre Bell, celui qu’on a présenté comme un boulet, un caprice de Marc Bergevin.

Faut le faire. Pendant que St-Louis s’est battu pour chaque dollar dans une LNH qui payait encore les stars à l’ancienne, Drouin, lui, va atteindre les 60 millions en carrière avec moins de 400 points. Et il ne doit ce miracle financier qu’à lui-même… et à son redoutable agent, Allan Walsh, un maître dans l’art de vendre un produit au bon moment. 

Et c’est aussi la preuve qu’on peut renaître de ses cendres. Jonathan Drouin a vécu la dépression à Montréal. Il s’est retiré du jeu pour sa santé mentale.

Il a été la cible de moqueries, de critiques injustes, de jugements constants. Il a entendu les huées, lu les articles, vu les regards. Mais il n’a jamais abandonné. Il s’est reconstruit.

Il a accepté l’humilité, il a accepté de recommencer à zéro. Il a accepté de jouer pour 2,5 millions, quand d’autres auraient fui.

Et aujourd’hui? Il est au sommet du monde. Entouré d’une équipe qui peut viser la Coupe Stanley. Apprécié dans son vestiaire. Productif. En santé. Et sur le point de passer à la banque pour de bon.

C’est peut-être ça, la vraie définition du succès. Pas les statistiques. Pas les trophées. Pas les éloges. Mais se faire enterrer vivant et sortir en marchant la tête haute, avec un sourire… et un compte de banque bien rempli.

Jonathan Drouin a gagné. Et cette fois, c’est pour de vrai.