Les millions de Lane Hutson menacés par Don Waddell

Les millions de Lane Hutson menacés par Don Waddell

Par André Soueidan le 2025-08-04

Dans l’univers impitoyable de la LNH, certaines négociations contractuelles deviennent des feuilletons à elles seules.

Cet été, alors que la glace fond dans les patinoires d’entraînement et que les partisans de hockey se tournent vers les rumeurs pour assouvir leur passion, un duel silencieux se dessine entre Columbus et Montréal.

D’un côté, Adam Fantilli, joyau des Blue Jackets, s’apprête à négocier son premier gros contrat.

De l’autre, Lane Hutson voit son futur financier potentiellement dicté par… Don Waddell.

Oui, le même Waddell qui orchestre le futur de Fantilli pourrait, à distance, influencer chaque dollar que Kent Hughes devra déposer sur la table pour sécuriser l’avenir du CH.

Pour comprendre pourquoi les millions de Lane Hutson sont soudainement « menacés », il faut d’abord revenir sur le parcours de ces deux jeunes vedettes.

Adam Fantilli, sélectionné 3e au total par Columbus lors du repêchage 2023, est arrivé dans la LNH avec l’étiquette de futur joueur de franchise.

À 20 ans, il a déjà un gabarit et une présence qui font rêver n’importe quel DG : 6 pieds 2, près de 200 livres, et une capacité à dominer offensivement tout en résistant à l’adversité physique.

Lane Hutson, quant à lui, a été repêché en 62e position par le Canadien la même année.

Et si sa stature... à peine 5 pieds 10 pour 160 livres ... avait fait douter plusieurs recruteurs, ses performances à l’Université de Boston puis avec le CH ont rapidement fait taire les sceptiques.

À 21 ans, il incarne la modernité : mobilité, vision de jeu et une créativité qui donne des sueurs froides aux gardiens adverses.

Ce qui lie leurs destins, ce sont les règles contractuelles de la LNH et le timing parfait ... ou catastrophique ... de leurs négociations.

Les deux joueurs sont actuellement sur la dernière année de leur contrat d’entrée de trois ans.

Depuis le 1er juillet, ils sont admissibles à une prolongation.

Dans un monde idéal, Kent Hughes pourrait prendre tout son temps pour évaluer l’évolution de Hutson avant de trancher.

Mais la réalité, c’est que la prochaine signature d’Adam Fantilli à Columbus risque de fixer le marché pour la nouvelle génération de jeunes vedettes.

Si Waddell parvient à verrouiller Fantilli pour huit ans avec un salaire « raisonnable », Hutson pourrait suivre une trajectoire comparable.

Mais si l’agent de Fantilli, Pat Brisson, opte pour une approche agressive et décroche un contrat faramineux, chaque dollar offert à Columbus résonnera jusque dans les bureaux du Centre Bell.

Car les parallèles sont nombreux. Les deux joueurs représentent le cœur de leur reconstruction respective.

Les Blue Jackets veulent bâtir autour de Fantilli comme le CH veut bâtir autour de Hutson et de Demidov.

Les deux joueurs peuvent théoriquement signer un contrat de huit ans jusqu’au 16 septembre 2026, avant que la nouvelle convention collective n’impose un maximum de sept ans.

Et surtout, les deux évoluent dans un marché où le plafond salarial explose : 95,5 millions $ cette saison, 104 millions en 2026-2027, et possiblement 113,5 millions $ en 2027-2028.

C’est un contexte où la patience peut rapporter gros… ou coûter très cher.

Si l’on se met dans la tête de Kent Hughes, l’équation est diabolique.

Attendre la signature de Fantilli lui permettrait de jauger le marché. Mais chaque jour qui passe rapproche Hutson de performances encore plus impressionnantes, susceptibles de gonfler sa valeur.

Offrir rapidement un contrat de huit ans pourrait sécuriser un « bargain » à long terme, mais expose le CH à un risque si Hutson plafonne.

À l’inverse, un contrat passerelle de trois ans laisserait Hutson parier sur lui-même et possiblement exploser la banque à son deuxième contrat.

Et c’est là que Don Waddell entre en scène, en véritable marionnettiste involontaire : son approche avec Fantilli pourrait dicter la stratégie à Montréal.

Le scénario est digne d’un roman-savon. Imaginons que Waddell offre à Fantilli un contrat de huit ans à 8,5 millions $ par saison.

Du jour au lendemain, la perception de ce qu’un jeune joueur clé mérite change.

Les agents de Hutson, voyant leur client comme l’équivalent défensif du joyau de Columbus, pourraient exiger un montant similaire.

À l’inverse, si Waddell parvient à signer Fantilli pour un pont de trois ans à 5 millions $, Hughes pourrait respirer et calquer cette approche, en repoussant le gros chèque à plus tard.

Ce jeu de miroirs prend encore plus d’ampleur quand on ajoute Ivan Demidov dans l’équation.

Le prodige russe, futur visage offensif du CH, sera lui aussi admissible à une prolongation à partir du 1er juillet prochain.

Chaque mouvement à Columbus pourrait influencer non pas un, mais deux dossiers cruciaux à Montréal.

Et dans une ville où chaque million est disséqué par les médias et les partisans, l’impact psychologique est immense.

Bien sûr, il y a des contre-arguments.

Fantilli est un centre élite, une denrée rare et chère.

Hutson, aussi talentueux soit-il, reste un défenseur offensif au gabarit atypique. Les comparaisons salariales pourraient donc être moins directes que certains le prétendent.

Mais dans la réalité médiatique, chaque signature majeure d’un joueur du même âge dans la LNH crée des attentes.

Les millions de Lane Hutson sont donc bel et bien menacés, non pas parce qu’il a mal joué, mais parce que Don Waddell pourrait, sans même décrocher le téléphone, changer la donne à Montréal.

Alors, Kent Hughes doit-il frapper le premier ou attendre que Waddell dicte le tempo?

Les deux stratégies comportent des risques.

Agir vite permet de sécuriser un joyau avant que le marché explose. Attendre permet de profiter de l’effet miroir, mais pourrait coûter une fortune si Hutson brille encore plus et que Fantilli décroche un contrat massif.

Une chose est sûre : dans cette partie d’échecs financière, chaque coup sera scruté à la loupe.

Et quand les partisans liront les manchettes annonçant la signature de Fantilli, ils ne pourront pas s’empêcher de penser à Montréal et à Hutson.

Parce que dans la LNH moderne, le marché dicte la loi.

Et cet été, c’est Don Waddell qui tient la baguette, pendant que les millions de Lane Hutson attendent leur sort.

À suivre ...