Le salaire de Martin St-Louis a provoqué une onde de choc dans le paysage sportif et financier du Québec.

Alors que les montants dévoilés pour les hauts fonctionnaires de la province ont déjà fait couler beaucoup d'encre, l'annonce du revenu de St-Louis a donné matière à réflexion.

La saison prochaine, il percevra 3 millions de dollars pour sa dernière année de contrat initial, une somme qui augmente à 5 millions de dollars annuels à partir de 2025, année où son extension de contrat entre en vigueur.

Ce qui rend la situation d'autant plus saisissante, c'est la comparaison avec les salaires dévoilés dans la fonction publique.

Charles Emond, PDG de la Caisse de dépôt et placement du Québec, se retrouve au sommet de la liste des hauts fonctionnaires les mieux rémunérés de la province, avec un salaire annuel de 4,4 millions de dollars.

Une somme qui représente 16 fois le salaire du premier ministre François Legault, mettant en lumière les disparités salariales au sein de la fonction publique au Québec.

La liste des salaires dévoilée par le Bureau d'enquête du Journal de Montréal révèle un écart considérable entre les hauts dirigeants de la Caisse et les autres fonctionnaires.

Emmanuel Jaclot, premier vice-président et chef des infrastructures à la Caisse, empoche près de 3 millions de dollars, suivi de Nathalie Palladitcheff, PDG d'Ivanhoé Cambridge, avec une rémunération de 2,85 millions de dollars.

Ces chiffres soulèvent des questions sur l'équité salariale et la pertinence des salaire dans le secteur public, surtout en cette période d'inflation où les familles ont de la difficulté à mettre du pain sur la table.

Audrey Laurin-Lamothe, professeure agrégée à l'Université York, souligne que les salaires les plus élevés sont souvent liés aux domaines du capital, de la finance et du développement économique.

«Ce qui me saute aux yeux, c’est tout ce qui est lié au capital, aux finances, à l’Investissement, au développement économique futur du Québec, c’est là qu’on trouve les rémunérations les plus élevées» (crédit: Journal de Montréal)

Cette tendance est confirmée par François Dauphin, directeur de l'Institut sur la gouvernance d'organisations privées et publiques, qui justifie ces rémunérations élevées en évoquant la concurrence internationale et les exigences du secteur financier.

«On se compare aux PDG de grandes sociétés cotées en bourse (...), où on vous offre une rémunération à base d’actions, des options, des éléments sur lesquels vous pourriez, si la société va bien, vous enrichir vous-même»

Cependant, des voix critiques se font également entendre. Geneviève Tellier, politologue et professeure en administration publique à l'Université d'Ottawa, remet en question l'idée selon laquelle des salaires élevés sont indispensables pour attirer les meilleurs talents.

«Est-ce qu’on pourrait avoir quelqu’un qui soit à la tête de la Caisse de dépôt et qui coûte moins cher que 4 M$ et qui fait bien le travail? C’est la question que le gouvernement devrait se poser»

Elle souligne la nécessité pour le gouvernement de reconsidérer ses priorités en matière de rémunération des hauts fonctionnaires.

En parrallèle, il y a lieu de se demander si Martin St-Louis vaut vraiment 5 millions de dollars par année. 

Le débat sur les salaires dans la fonction publique et dans le domaine sportif met en lumière des questions essentielles sur l'équité, la transparence et les valeurs de la société en pleine crise économique.

Une chose est sûre, contrairement à la fonction publique, la rémunération en fonction du marché et de la concurrence ne s'applique pas à Martin St-Louis qui est passé du bantam à la LNH directement.

«Nous évoluons aux côtés d’autres fonds de pension canadiens et étrangers, de fonds d’investissements, de sociétés de courtage et d’institutions financières qui se disputent farouchement un bassin de talents avec des expertises très recherchées au Québec et à l’international» se défend la Caisse de dépôt.

Et Martin St-Louis a été mis en compétition avec qui lui? On lui a donné l'emploi sur un plateau d'argent, tout cuit dans le bec, alors qu'il entraînait des enfants.

Au final, "Marty' empoche 600 000 dollars de plus que le PDG de la Caisse de dépôt. Pincez-nous quelqu'un...

Les millions de Martin St-Louis: le PDG de la Caisse de dépôt moins riche
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