Lettre à Geoff Molson: bière à 17 dollars, équipe à 3 milliards

Lettre à Geoff Molson: bière à 17 dollars, équipe à 3 milliards

Par David Garel le 2024-10-30

Monsieur Molson,

Après une défaite humiliante de 8-2 contre le Kraken, il est plus clair que jamais que le Canadien de Montréal traverse une période sombre.

Mais au-delà des performances sur la glace, c’est votre gestion des prix au Centre Bell qui soulève une colère grandissante.

Comment peut-on justifier de faire payer autant pour une équipe qui, avec tout le respect, semble de plus en plus digne de la Ligue américaine?
Les partisans paient une fortune pour assister à des matchs de leur équipe de cœur : 17 $ pour une bière, des hot-dogs hors de prix, et des billets mal placés frôlant des montants indécents.

Tout cela pour une soirée qui, au final, coûte près de 200 $ par personne...pour toucher au plafond du Centre Bell.

Cette réalité est tout simplement inacceptable, surtout quand le produit sur la glace est aussi faible que celui que nous avons vu dernièrement.

Le Mercedes-Benz Stadium d’Atlanta, un des joyaux de la NFL, prouve qu’il est possible d’offrir une expérience abordable : des bières à 5 $ et des hot-dogs à 2 $. Résultat?

Une hausse d’assistance et une augmentation des ventes globales aux concessions. Pourquoi le Centre Bell, propriété de la famille Molson, qui produit aussi la bière servie à l’aréna, n’adopterait-il pas un modèle similaire?

Le Canadien vaut aujourd’hui 2,93 milliards de dollars, mais que faites-vous pour les familles qui peinent à se permettre une soirée au Centre Bell?

Vous vous enrichissez pendant que les partisans dépensent des sommes astronomiques pour soutenir une équipe en reconstruction.

Cette situation est d’autant plus choquante sachant que la bière que vous vendez à prix d’or est produite par votre propre entreprise. Où est l'équilibre?

Vous devez réduire les prix aux concessions alimentaires. Si la NFL, la plus grande ligue sportive au monde, peut offrir des prix abordables, pourquoi pas vous?

Vous avez une occasion unique de vous rapprocher de vos partisans, de leur montrer que leur soutien compte.

Monsieur Molson, nous ne vous demandons pas de miracles, mais de respecter ceux qui font vivre votre équipe.

Les partisans sont là, soir après soir, malgré les défaites et les désillusions. Ils méritent mieux que des prix exorbitants et une équipe qui ne montre aucun signe d’amélioration tangible.

Suivez l’exemple des Falcons et montrez que vous vous souciez de vos partisans. Proposez une bière à 5 $, un hot-dog à 2 $.

 Pensez aux familles et aux fans moins fortunés. Votre équipe peut continuer de perdre des matchs, mais si vous montrez du cœur, vous ne perdrez pas l’amour du public. Car sans eux, le CH n’est rien.

C’est le moment d’agir. Ne les décevez pas. Après tout, votre équipe vaut 3 milliards de dollars. Il est temps d'aider le petit peuple.

Il est impératif que vous compreniez que l’insatisfaction des partisans ne concerne plus seulement les résultats de l’équipe.

La frustration va bien au-delà des dégelées comme celle de 8-2 contre le Kraken. Il s’agit désormais d’un problème structurel au sein de votre organisation, où les partisans se sentent de plus en plus exploités.

Il est temps de redonner aux partisans ce qu’ils méritent : une expérience abordable et respectueuse de leur fidélité.

Maintenir des prix aussi élevés en période de crise sportive est une erreur stratégique majeure. L’exemple des Falcons d’Atlanta montre que baisser les prix ne signifie pas nécessairement réduire vos profits.

Bien au contraire, une tarification abordable peut inciter davantage de fans à venir et à dépenser plus globalement durant l’événement.

En tant qu’homme d'affaires aguerri, vous savez que fidéliser la clientèle est plus important que maximiser chaque transaction.

Pour l’instant, votre stratégie semble dictée par un raisonnement à court terme. Les ventes augmentent, les profits suivent, mais à quel prix?

Le mécontentement gronde sur les réseaux sociaux et dans les tribunes. À force d’épuiser vos partisans, vous risquez de perdre cette connexion unique qu’ils entretiennent avec l’équipe.

À Montréal, l’amour pour le hockey est viscéral, mais il n’est pas inépuisable.

Un rabais sur les concessions alimentaires ne serait pas seulement une initiative populaire mais un geste de respect envers ceux qui soutiennent l'équipe, match après match, malgré les défaites.

Vous avez ici une chance unique, Monsieur Molson, de prouver que vous écoutez. Vous êtes le propriétaire d’une institution légendaire, mais aussi d’une brasserie avec des racines profondes au Québec.

Si quelqu’un peut incarner le changement que réclament les partisans, c’est vous. Imaginez l’impact positif si vous annoncez une réduction significative des prix au Centre Bell, en particulier sur les articles de base comme les boissons et la nourriture.

Cela montrerait que vous respectez les valeurs du hockey et les traditions locales.

Ce geste enverrait aussi un signal fort à votre communauté : le Canadien de Montréal n’est pas qu’une entreprise, c’est une famille, et les familles prennent soin les unes des autres. En réduisant les prix, vous montreriez que l'équipe appartient autant aux partisans qu'à ses dirigeants.

Il est temps d’agir avant que le lien entre l’équipe et ses partisans ne s'effondre  définitivement. Vous avez entre les mains une opportunité rare de renouveler la confiance de votre public.

Nous ne vous demandons pas de réduire tous les prix à 5 $ du jour au lendemain, mais de commencer par des initiatives concrètes et symboliques.

Offrez aux partisans une raison d’espérer, non seulement sur la glace, mais aussi dans les gradins. Ce geste montrerait que vous comprenez que le sport appartient au peuple.

Nous croyons en vous, Monsieur Molson. Maintenant, c’est à vous de prouver que vous croyez en nous.

Sincèrement.

Lettre à Geoff Molson: bière à 17 dollars, équipe à 3 milliards
Lettre à Geoff Molson: bière à 17 dollars, équipe à 3 milliards
Lettre à Geoff Molson: bière à 17 dollars, équipe à 3 milliards