La tension monte au sein du réseau TVA alors que des réductions d'effectifs massives sont envisagées, ce qui pourrait déboucher sur un lock-out.
Renaud Lavoie monte au front:
« TVA n’est pas une entreprise en pleine croissance comme Netflix. Si vous continuez à nier la réalité, c’est tous les syndiqués que vous mettez en péril, tant ceux qui partent que ceux qui restent » (crédit: Le Devoir)
Les employés internes expriment une grande inquiétude alors que les négociations pour le renouvellement de la convention collective avancent, avec le syndicat quittant même la table de négociation en début de semaine.
Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), représentant les travailleurs de TVA, explique cette décision par le refus de l'employeur d'aborder la situation des centaines d'employés susceptibles d'être licenciés en novembre dernier.
Négociations sur fond de craintes de lock-out à TVA https://t.co/Il5qo5O5o9
— La Presse Affaires (@LP_Affaires) February 1, 2024
En plus des pourparlers pour la nouvelle convention collective, le SCFP cherche des garanties pour ceux quittant l'entreprise et espère sauver certains des 547 postes supprimés, dont certains en violation de l'accord précédent, selon le syndicat.
Toutefois, Québecor estime que le SCFP n'a pas le mandat de discuter des réductions et souhaite se concentrer uniquement sur la négociation de la prochaine convention.
Sur sa page Facebook, le syndicat déplore le manque de volonté de l'employeur de sauver les emplois supprimés en novembre et le manque de garanties pour les emplois restants dans la prochaine convention collective.
Le jour précédent, le syndicat des employés de TVA a été critiqué par plusieurs personnalités du réseau, qui ont reproché au syndicat de mettre de l'huile sur le feu en se retirant des négociations et en insistant sur les pertes d'emplois plutôt que sur la future convention collective.
Dans le secteur des médias, les rumeurs de lock-out à TVA persistent depuis quelques semaines. Sur Facebook, le syndicat se veut rassurant en indiquant que le conciliateur continue son travail, avec une réunion prévue avec l'employeur pour le 7 février.
Cependant, le mandat du conciliateur se termine le 11 février pour les employés de TVA à Montréal. Selon la loi fédérale, le syndicat pourrait déclencher une grève le 4 mars, bien que cela semble improbable pour le moment. De même, l'employeur pourrait déclencher un lock-out à partir du 4 mars, ce qui est plus probable dans le contexte actuel.
Un éventuel lock-out aurait un impact significatif sur les diffusions, notamment dans le secteur de l'information où les journalistes, syndiqués, ne pourraient travailler.
Malgré cela, les reportages régionaux pourraient continuer d'être diffusés, car les employés régionaux sont régis par une autre convention collective.
En cas de conflit de travail, LCN pourrait diffuser les contenus de QUB, la chaîne câblée récemment lancée par l'entreprise.
Depuis que Pierre Karl Péladeau est à la tête de l'entreprise, Québecor a connu plusieurs lock-outs. Le plus notable a été celui au Journal de Montréal, qui a duré plus de deux ans, de 2009 à 2011.
Le journaliste Félix Séguin estime que les conséquences d'un lock-out à TVA seraient également graves pour les employés.
« Je pense représenter l’opinion de la majorité de mes collègues de la salle des nouvelles si je dis que les conséquences d’un conflit de travail seraient sérieuses. Elles mettraient à mal les efforts que l’on fait pour sauver notre métier en ce moment » (crédit: Le Devoir)
Dans une note interne aux employés, Québecor souligne que certaines demandes syndicales ne prennent pas en compte la situation financière précaire de Groupe TVA et le déclin de l'industrie des médias.