Logan Mailloux était en transe ce soir.
Il y a des moments dans une carrière qui ne s’expliquent pas seulement par des statistiques catastrophiques. Des moments où le courage, l’intensité, la revanche... toutes ces émotions prennent le dessus.
Logan Mailloux a marqué son premier but de la saison avec les Blues de Saint‑Louis ce soir. Ce ne fut pas seulement un filet normal.
LOGAN MAILLOUX HAS HIS FIRST WITH THE BLUES 🚨 pic.twitter.com/9063qMaafs
— Spittin' Chiclets (@spittinchiclets) December 13, 2025
Ce fut une libération. Un rebondissement imprévu dans un parcours qui avait toutes les apparences d’un naufrage.
Mais ce n’est pas ce simple but qui fait parler.
Ce qui restera gravé, c’est ce qu’il a fait juste après : il est allé au combat.
Une vraie bagarre à mains nues.
Face à lui ? Colton Dach, le frère de Kirby Dach. Les deux hommes se sont tapés dessus avec une rage presque désespérée, comme si chaque coup porté, chaque coup encaissé, effaçait une partie de la tempête médiatique, des critiques sans fin, et de l’horrible pression de se battre pour sa place dans cette ligue.
Ce combat disait tout.
Mailloux a reçu quelques taloches sur la tête. On voit tout de suite qu'il n'est pas un vrai bagarreur.
Mais la rage du joueur qui veut prouver qu’il est plus qu’une statistique horrible, qu’une série de critiques, qu’un profil internet moqué sur les réseaux socieux...
C’est Logan Mailloux contre le monde entier, contre chaque critique qui a dit « il ne peut pas réussir », contre chaque abonné qui lui a souhaité l’échec, contre chaque éternel sceptique qui pensait que son ascension s’arrêterait avant même de commencer.
Ce qui s’est passé entre Mailloux et Dach, c’était une bataille de fierté, d’orgueil, d’identité.
Le message de Mailloux est cinglant:
« Je suis encore ici. Je compte encore. Je ne suis pas fini. »
Mais ce n’était pas qu’un simple combat pour répondre à ses détracteurs.
Il y a quelques semaines à peine, dans une entrevue émotive avec Marc-André Godin, Logan Mailloux avait ouvert son cœur, avouant qu’il ne croyait pas avoir eu une « chance honnête à Montréal » et que, malgré ses liens d’amitié dans le vestiaire du Rocket, il ne se sentait plus « attaché à eux ».
Il avait affirmé que les Blues, au moins, lui donnaient une vraie opportunité, contrairement au CH, où la congestion défensive le condamnait à l’oubli.
« Je voulais juste avoir ma chance », disait-il avec le feu dans les yeux. Cette bagarre, survenue le soir même où il marquait son premier but de la saison, portait donc le poids d’un message clair :
“Je ne vous dois plus rien.”
Il n’a pas hésité une seconde à jeter les gants contre le frère d’un joueur respecté et blessé chez le Canadien. Il savait ce qu’il faisait. Il savait ce que ça représentait. Et il l’a fait quand même. Comme pour dire à tout l’état-major du Tricolore :
“Vous ne m’avez pas protégé. Vous ne m’avez pas cru. Je ne suis plus des vôtres. Je me bats contre qui je veux.” Les coups ont plu, et il les droits ont connecté avec son menton.
Mais il est resté debout, exactement comme lorsqu’il avait confié traverser une période « sombre », comme lorsqu’il avait admis avoir frôlé des « bas fonds » avant de se relever.
Tout ça était dans ses yeux, dans ses poings, dans ce moment où le hockey ne se jouait plus seulement avec un bâton, mais avec l’orgueil de quelqu’un qui s’est vu abandonné, puis oublié.
Et qui refuse maintenant de se laisser enterrer vivant.
