Logan Mailloux est victime d'une grande trahison silencieuse du Canadien
Alors que le Canadien de Montréal est confronté à une situation critique en défense — perte probable d’Alexandre Carrier, pénurie de défenseurs droitiers, incertitudes sur la solidité de la brigade —, jamais, à aucun moment, son nom n’a été sérieusement considéré.
Pas une seule rumeur de rappel, pas une seule mention d’espoir. Rien. Le néant total.
Pendant que le nom de Logan Mailloux est ignoré, l’obsession du public et des médias tourne autour de David Reinbacher.
Depuis la blessure d’Alexandre Carrier, l’idée d’un rappel de Reinbacher s’est enflammée sur les ondes, dans les tribunes, et même chez plusieurs analystes anglophones.
Pourtant, malgré toute cette pression populaire, Renaud Lavoie a rapidement refroidi les ardeurs en affirmant que Reinbacher ne sera pas rappelé. Et il a raison.
Envoyer Reinbacher, avec un genou encore fragile, se jeter dans la gueule des Capitals de Washington — une équipe sale, qui joue pour faire mal — aurait été une erreur monumentale.
Ce n’est pas le moment de sacrifier un projet de premier plan au nom d’une panique collective. Le Canadien sait qu’il doit protéger son futur. Reinbacher est une pièce maîtresse de la reconstruction. Son heure viendra, mais pas au prix d’une blessure grave dans une série sauvage.
Pendant que David Reinbacher, pourtant affecté par des douleurs au genou, était évoqué, Logan Mailloux, lui, n’était même pas sur le radar.
Le message ne pourrait pas être plus clair : le Canadien de Montréal ne fait pas confiance à Logan Mailloux. Et cette confirmation publique, brutale, résonne comme un coup de poignard pour un jeune homme qui, malgré ses erreurs passées, avait espéré regagner la faveur de l’organisation.
Le plus cruel dans cette histoire, c’est qu’en l’absence d’options naturelles, le Tricolore envisage d’aligner cinq défenseurs gauchers.
Oui, cinq gauchers. Guhle, Matheson, Hutson, Struble, et Savard comme unique droitier. Un déséquilibre complet, une anomalie stratégique en séries éliminatoires, alors même que Mailloux, grand droitier au tir lourd, est en parfaite santé et disponible.
Et pourtant, l’organisation préfère cette absurdité plutôt que de lui donner une simple chance.
À ce stade-ci, ce n’est plus une question de développement. Ce n’est plus une question de patience. C’est une question de rupture totale de confiance.
Kent Hughes et Jeff Gorton ont fait leur croix. Logan Mailloux est désormais un élément de transaction en attente. Un actif qu’on tentera de glisser subtilement dans un" package" cet été pour aller chercher ce qui manque cruellement au Canadien : un défenseur droitier élite, comme Noah Dobson, dont les rumeurs d’un méga-échange avec les Islanders en reconstruction commencent à s’emballer.
Ou ce fameux 2e centre tant recherché comme Mathew Barzal.
Et il faut être lucide : même dans ce scénario, Logan Mailloux ne serait qu’un élément secondaire. Un bonbon dans la transaction. Une monnaie d’échange comme crémage sur le gâteau, rien de plus.
Imaginez le paradoxe: Logan Mailloux possède un gabarit idéal pour les séries éliminatoires. Il est grand, costaud, doté d’un tir foudroyant, et, même s’il a connu une saison en montagnes russes à Laval, il a montré des flashs du potentiel qui avait fait de lui un choix de premier tour.
Pourtant, même dans la tempête actuelle, même dans l’urgence, même avec l’avalanche de blessures, il reste cloué en bas. Invisible. Rayé.
Ce traitement sans pitié est la conséquence directe d’une accumulation d’erreurs sur et hors glace que l’organisation n’a jamais vraiment digérées.
Malgré les beaux discours publics, malgré les efforts d’image, malgré la progression du jeune homme, la confiance n’est jamais revenue pleinement. Et aujourd’hui, elle est morte.
Le dossier Carrier est venu sceller ce destin. Blessé gravement au cou par la mise en échec sauvage de Tom Wilson, Alexandre Carrier sera très probablement incapable de jouer mercredi.
Mais plutôt que de faire appel à Mailloux, l’organisation préfère insérer Jayden Struble — un gaucher — dans l’alignement.
Cinq gauchers contre des Capitals robustes et rusés. Une décision irrationnelle sur le plan sportif, mais éclairante sur le plan politique.
Dans un contexte aussi tendu, où chaque détail compte, on ne fait pas des choix au hasard. Logan Mailloux a été délibérément ignoré. Ce n’est pas une question de stratégie. C’est une conclusion qu'il sera échangé.
En fait, il est déjà échangé. Même s’il porte encore techniquement les couleurs du Rocket de Laval, tout le monde dans les coulisses le sait : son avenir à Montréal est terminé.
Ce n’est plus une question de développement ou de patience, c’est une certitude à cent pour cent. Le CH n’a plus confiance. C’est fini. Montréal a tourné la page, et Mailloux le sait aussi bien que les dirigeants.
La situation révèle aussi, brutalement, à quel point le Canadien manque de profondeur à droite. Un manque évident qui brise le projet de Kent Hughes.
Surtout avec le genou louche de Reinbacher. C’est pour cela que les conversations autour de Noah Dobson prennent de l’ampleur. C’est pour cela qu’on parle de sacrifier des choix de repêchage, voire même de joueurs établis, pour corriger ce trou qui fait si mal.
Mais dans tout ce remue-ménage, Logan Mailloux, lui, restera un dommage collatéral. Peut-être ira-t-il éclore ailleurs, dans un environnement moins dur que Montréal, dans une équipe qui verra au-delà de ses maladresses de jeunesse.
Peut-être deviendra-t-il un solide défenseur de deuxième paire, un élément offensif précieux. Mais ce ne sera pas à Montréal.
Et c’est d’une tristesse infinie.
Parce qu’au-delà des erreurs, au-delà des étiquettes, il y avait chez Mailloux un désir sincère de réparer, de progresser, de mériter une deuxième chance. Mais Montréal est une ville impitoyable. Une ville qui, parfois, ne pardonne jamais complètement.
Aujourd’hui, il est difficile de ne pas ressentir une certaine tristesse devant cette conclusion annoncée. Logan Mailloux n’était peut-être pas destiné à devenir une pierre angulaire du Canadien. Mais il ne méritait pas non plus d’être rayé de la carte de manière aussi froide, aussi brutale, aussi définitive.
Il méritait mieux.