Logan Mailloux sur le respirateur artificiel

Logan Mailloux sur le respirateur artificiel

Par Marc-André Dubois le 2025-03-13

Logan Mailloux n’est pas naïf. Il sait exactement ce qui se trame en coulisses.

Depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois, son nom revient sans cesse dans les rumeurs de transactions. Et il sait pertinemment qu’Anaheim est la destination qui revient le plus souvent.

 Il a entendu parler de l’échange avorté de Trevor Zegras l’été dernier.

Il sait que le Canadien de Montréal détient le choix de premier tour des Flames de Calgary, un choix qui pourrait être jumelé à son nom pour ressusciter la même transaction qui aurait envoyé Zegras à Montréal l’été dernier.

Alors qu’il est bien conscient que son avenir avec le Tricolore est plus incertain que jamais, qu'il est sur le respirateur artificiel, Mailloux a choisi de prendre la parole.

Face aux médias, il ne laisse rien transparaître de son inquiétude, mais son message est clair : il est un défenseur de la LNH et il veut le prouver. 

Ce n’est pas un hasard s’il commence à se vendre comme un joueur plus complet, insistant sur sa progression défensive et sur son engagement à devenir un pilier à long terme.

Il veut faire comprendre à Kent Hughes, Jeff Gorton et Martin St-Louis qu’il n’est pas un simple défenseur offensif unidimensionnel.

Il veut démontrer qu’il peut être un joueur sur qui le CH peut bâtir à droite de sa défense, aux côtés de David Reinbacher et d’Alexandre Carrier, plutôt que d’être sacrifié dans un échange.

Mais le problème pour Mailloux, c’est que la direction du Canadien semble avoir une toute autre vision. Son développement n’a pas été linéaire.

Après un bon début de saison à Laval, il a été relégué sur la deuxième vague d’avantage numérique, un signe clair que l’organisation n’était pas satisfaite de son jeu.

Pascal Vincent l’a laissé sur le banc dans des situations importantes et a préféré donner plus de responsabilités à Adam Engström. Son comportement hors glace a également soulevé plusieurs inquiétudes au sein de l’organisation.

Ce n’est pas un secret : les dirigeants du CH ne voient pas en Mailloux un joueur intouchable. Mailloux est de plus en plus mal vu par les dirigeants montréalais.

 Ses sorties nocturnes avec un garde du corps, son attitude parfois perçue comme arrogante, ses retards aux entraînements l’an dernier… tout cela a créé un malaise. 

Et lorsque l’organisation a la possibilité d’acquérir un attaquant top 6, il est de plus en plus évident que Mailloux est la monnaie d’échange idéale.

Anaheim reste un partenaire commercial logique pour le Canadien. Depuis des mois, les Ducks cherchent un défenseur droitier capable de relancer l’attaque et de solidifier une brigade défensive trop jeune et vulnérable.

Actuellement, leur côté droit est composé de Radko Gudas, Jakob Trouba et Drew Helleson, un groupe qui manque cruellement de mobilité et de talent offensif.

L’été dernier, les Ducks avaient accepté d’envoyer Trevor Zegras et un choix de deuxième tour à Montréal en échange de Mailloux et du 21e choix du CH, mais Kent Hughes a décidé de conserver son choix pour sélectionner Michael Hage, avortant ainsi l’échange.

Aujourd’hui, la situation pourrait être différente, mais le besoin d’Anaheim reste le même. Le CH détient maintenant le 20e choix au total, un choix qui pourrait servir à boucler un échange semblable à celui qui était prévu l’an dernier. 

Si Zegras n’est plus sur le marché, les Ducks auront peut-être un autre attaquant à offrir, ou encore un échange à plus grande échelle pourrait être envisagé. Mais une chose est sûre : Mailloux est plus disponible que jamais.

Et lui, il le sait. Il entend ces rumeurs et refuse de disparaître sans se battre. Il sait que s’il veut rester à Montréal, il doit convaincre la direction qu’il a sa place au sein du projet à long terme.

 C’est pourquoi il multiplie les déclarations aux médias, affirmant qu’il est un défenseur complet, qu’il s’améliore défensivement, qu’il veut être une pièce maîtresse du CH. Mais est-ce trop tard?

Kent Hughes et Jeff Gorton ont un plan bien précis. Ils veulent renforcer leur attaque et ils savent qu’il faut donner pour recevoir.

Si Mailloux ne parvient pas à changer la perception qu’a la direction du CH à son égard, son avenir ne sera plus à Montréal.

Le verdict approche. Soit Mailloux convainc le Canadien qu’il mérite sa place, soit il sera échangé au repêchage dans une transaction qui semble de plus en plus imminente. Iil entend les rumeurs, et elles ne vont pas s’arrêter de sitôt.

Malgré toutes les belles paroles et le travail accompli par Logan Mailloux pour améliorer son jeu défensif, une réalité demeure incontournable : son avenir à Montréal est plus incertain que jamais.

Les récents développements dans l’organisation, la présence grandissante de David Reinbacher et les bruits constants de transactions laissent croire que le Canadien pourrait être prêt à tourner la page sur l’expérience Mailloux.

Lorsque Pascal Vincent parle de patience et de développement, il ne mentionne jamais directement Mailloux comme une pièce essentielle de l’avenir du CH.

Il préfère vanter le potentiel défensif de Reinbacher, mettre de l’avant les qualités d’un gars comme Adam Engström. Ce silence en dit long. Mailloux n’est jamais mis de l’avant comme un incontournable, et ce n’est pas anodin.

Le rappel de Mailloux plus tôt cette saison avait tout d’un test grandeur nature devant les recruteurs. Lorsqu’il a été réinséré dans l’alignement du Rocket, 19 recruteurs se sont soudainement pointés pour observer le match. Coïncidence? Bien sûr que non. 

L’organisation voulait voir comment il répondrait sous pression, et il est clair que certains dirigeants du CH ne croient toujours pas qu’il pourra atteindre le niveau nécessaire pour être un pilier défensif à Montréal.

En coulisses, les commentaires des recruteurs sont loin d’être tendres à son égard. Son jeu défensif est encore jugé trop erratique, son engagement sur la patinoire est remis en question et son comportement hors glace continue d’alimenter les doutes. 

Le fait qu’il ait un garde du corps lorsqu’il sort en ville, qu’il se comporte comme une vedette avant même d’avoir joué un seul match régulier dans la LNH, ce sont des éléments qui déplaisent énormément à l’état-major montréalais. 

Aujourd’hui, le Canadien possède le 20e choix au total (via Calgary), un choix qui pourrait facilement être inclus dans un échange pour relancer les discussions avec Anaheim. 

Un an plus tard, l’histoire pourrait se répéter, mais cette fois, il est beaucoup plus probable que la transaction se concrétise.

La réalité est que le CH semble prêt à sacrifier Mailloux pour répondre à un besoin plus urgent : un attaquant top 6. Si ce n’est pas Zegras, ce pourrait être un autre joueur du même calibre.

Kent Hughes et Jeff Gorton ne se cachent pas : ils cherchent un deuxième centre ou un ailier de premier plan, et Mailloux est devenu leur monnaie d’échange la plus attrayante.

La question n’est donc plus de savoir si Mailloux sera échangé, mais quand. Tout pointe vers le prochain repêchage. 

Dans les prochains mois, Mailloux pourra continuer de clamer qu’il est un défenseur de la LNH, mais la vérité, c’est que c’est probablement ailleurs qu’il obtiendra enfin sa chance.

Sous le chaud soleil de la Californie.