Ce devait être le début d’une belle histoire. Ce devait être la suite logique d’un camp de rêve. Mais à Saint-Louis, le conte de fées de Logan Mailloux s’est transformé en tragédie silencieuse.
Le défenseur québécois, fraîchement intégré à l’alignement des Blues après une présaison spectaculaire, a connu une soirée cauchemardesque contre les Flames de Calgary. Et le pire dans tout ça? Les Blues ont gagné sans lui.
Après seulement 8 minutes et 12 secondes de jeu, Logan Mailloux a été relégué au bout du banc. Invisibilisé. Rayé de la rotation. Oublié.
Le verdict est tombé dès sa bourde sur le premier but du match, inscrit par Matthew Coronato. Sur la séquence, Mailloux a tout simplement craqué. Il a "pinché" au pire moment, s’est retrouvé en-dehors de la zone de couverture, a perdu son homme… et a vu Coronato le ridiculiser.
Une erreur de recrue. Une erreur de panique. Une erreur qui coûte cher quand on est déjà sur la sellette.
Le message de Jim Montgomery ne pouvait être plus clair : le jeune défenseur ne reverra pas la glace. Peu importe que ce soit seulemnent son neuvième match en carrière. Peu importe le contexte. L’entraîneur-chef n’a pas pris de gant : Mailloux a été puni comme un vétéran fautif, pas comme un espoir en développement.
Déjà qu'il recevat des miettes comme temps de glace avant son erreur. Il réchauffa le banc pour le reste de la game. 8 minutes de temps de jeu.
En tout et pour tout, le défenseur de 6’3’’ a effectué 11 présences dans le match. Et après sa gaffe, plus rien. Le mutisme. Le banc. Le regard vide.
Les caméras l’ont montré, figé, désabusé, tentant tant bien que mal de cacher le malaise sous la visière. Son coéquipier Son partenaire Tyler Tucker a été vu s’approchant de lui, sans un mot. Parce que dans ces moments-là, il n’y a rien à dire.
Logan Mailloux était complètement effondré sur le banc.
Et pendant que Mailloux vivait ce supplice intérieur… Zachary Bolduc, lui, faisait encore la pluie et le beau temps à Montréal.
C’est la comparaison qui commence à hanter les réseaux sociaux, et surtout les partisans des Blues. Depuis la transaction estivale qui a envoyé Zachary Bolduc au Canadien en retour de Logan Mailloux, les trajectoires des deux jeunes Québécois ont pris des chemins inverses.
Bolduc a marqué un troisième but en deux matchs, régulier sur le premier avantage numérique, aimé par les entraîneurs, enflammé par le public du Centre Bell.
Les manchettes locales parlent déjà du « roi Bolduc », du joueur qui redonne espoir à une attaque moribonde. L’enfant prodige de Trois-Rivières est devenu le nouveau chouchou de Montréal.
Et pendant ce temps-là, à Saint-Louis, les fans se mordent les doigts.
« Le CH a volé les Blues. Bolduc est une révélation, Mailloux est une illusion », peut-on lire ans les publications virales de la communauté des Blues de St-Louis.
« Logan Mailloux does », a sarcastiquement commenté un autre internaute, en réponse à une question sur qui a coûté le premier but des Flames.
Même les médias commencent à s’en mêler.
Logan Mailloux est-il en train de craquer sous la pression? Tout semble l’indiquer. Après un calendrier présaison électrisant, où il avait brillé à presque 23 minutes par match, livré de grosses mises en échec et obtenu 4 passes en 4 matchs, tout s’est effondré à l’instant même où les vrais matchs ont commencé.
Déjà dans le match d’ouverture contre le Wild du Minnesota, Mailloux avait été horriblement exposé par Ryan Hartman sur le premier but du match. Il avait terminé la soirée à moins-2, perdu, fébrile, dépassé. Mais on lui avait donné une autre chance.
Cette deuxième chance vient de lui exploser en plein visage à Calgary.
Le plus inquiétant dans tout cela, c’est que Saint-Louis a gagné. Ils n’ont pas eu besoin de Logan Mailloux pour battre les Flames 4-2.
Et ça, pour un jeune joueur, c’est le pire scénario possible. Quand tu joues mal, mais que l’équipe perd, tu peux te dire que c’est collectif. Mais quand tu es rayé de l’équation… et que les autres gagnent sans toi, c’est ta pertinence même qui est remise en question.
« Est-ce que les Blues ont fait une erreur monumentale en échangeant Bolduc pour Mailloux? » titre déjà les médias de St-Louis.
La panique est totale. Certains partisans des Blues, qui réclamaient la tête de Doug Armstrong lors de la transaction, se sentent aujourd’hui légitimés.
Ce qui rend la situation encore plus délicate, c’est le passif de Mailloux. Le jeune homme a déjà porté un lourd fardeau médiatique après son incident judiciaire en Suède.
Il s’en est expliqué, a tenté de reconstruire son image, de montrer qu’il avait changé. Mais dans des marchés aussi passionnés que Montréal ou Saint-Louis, le pardon est conditionnel au succès sur la glace.
Quand les performances ne suivent pas, les critiques redoublent.
Et les fans des Blues, particulièrement agressifs depuis quelques années sur les réseaux sociaux, n’ont pas épargné le jeune homme.
Ses réseaux sociaux ont été inondé de messages haineux, et moqueurs. Plusieurs réclament déjà qu’il soit renvoyé à Springfield, dans la Ligue américaine.
Le ton est devenu toxique sur le toile, presque cruel. À Saint-Louis, Zachary Bolduc était un véritable favori de la foule, un favori adoré des fans, un symbole d’avenir.
Beaucoup de partisans ne se sont jamais remis de son départ, même s’ils avaient accueilli Logan Mailloux avec un mélange de curiosité et d’enthousiasme.
Aujourd’hui, ces mêmes fans se déchaînent. Ils dénoncent le DG Doug Armstrong, réclament des comptes. La dégringolade est brutale. Ce joueur qui semblait libéré en quittant Montréal, qui croyait enfin tourner la page, se retrouve isolé, rejeté, exposé, et tout son entourage, sa famille et ses proches, sont emportés dans ce tourbillon d’échec public. C’est un naufrage personnel, pas seulement professionnel.
Et pour rendre les choses encore plus malaisantes, les images sur le banc en disent long. Mailloux, visiblement ébranlé après son erreur sur le but de Coronato, a passé la fin de la deuxième période et toute la troisième cloué au banc, seul, figé, comme un boxeur sonné qu’on refuse de renvoyer dans l’arène.
Il avait le regard vide, la mâchoire crispée, le souffle court. Certains coéquipiers ont tenté de le consoler, mais sans succès : l’inconfort faisait mal au coeur.
Personne ne semblait savoir quoi faire avec lui. On aurait dit une scène de commotion émotionnelle, un jeune homme littéralement dépassé par l’intensité de l’effondrement. Et pendant que l’équipe célébrait la victoire, lui, il n’a pas levé les yeux une seule fois.
Cette histoire est aussi un avertissement pour les directeurs généraux, les entraîneurs et les fans. Briller en présaison n’est pas une garantie de succès quand la vraie saison commence.
Logan Mailloux l’a appris à la dure. Deux matchs, deux cauchemars. Une erreur majeure... benché. Et une organisation qui se demande déjà si elle a appuyé sur le bon bouton.
Une transaction catastrophique...
Une transaction qui marquera l'histoire...