Congédiement: L’ombre de Mike Sullivan plane lourdement sur Martin St-Louis

Congédiement: L’ombre de Mike Sullivan plane lourdement sur Martin St-Louis

Par André Soueidan le 2024-11-22

Mike Sullivan, deux Coupes Stanley, un CV qui brille autant que l’Igloo de Pittsburgh en plein hiver.

Martin St-Louis, lui, en est à sa troisième saison derrière le banc des Canadiens de Montréal. Et pourtant, la comparaison entre les deux entraîneurs ne joue toujours pas en faveur de St-Louis.

Pourquoi ? Parce que Sullivan n’a plus rien à prouver.

Lui, il a déjà eu le privilège de soulever la Coupe, pas une, mais deux fois, et ça, ça change tout.

Même si les Penguins coulent sous son règne actuel, Sullivan pourra partir la tête haute, laissant derrière lui un héritage indiscutable.

À ceux qui questionnent son avenir à Pittsburgh, Sullivan répond avec calme et assurance :

“Je crois en mes joueurs et en leur capacité à surmonter les défis.”

Une déclaration qui illustre bien la confiance d’un entraîneur qui connaît son métier, mais surtout, qui sait que son palmarès parle pour lui.

Peu importe la pression actuelle, il a les bagues pour attester de son succès. “La direction m’a accordé un vote de confiance,” ajoute-t-il.

En d’autres termes, même si le bateau coule, il reste le capitaine, et il le fait avec dignité.

Pendant ce temps, à Montréal, Martin St-Louis n’a pas le même luxe.

Ici, la reconstruction est un prétexte fragile, et les partisans sont rarement indulgents.

Peu importe les circonstances, on attend des résultats, ou à tout le moins, des promesses concrètes de succès.

Et là, soyons réalistes : si St-Louis devait quitter son poste demain matin, il n’aurait pas la même stature que Sullivan.

Pas de bague, pas de parade. Juste un « merci pour l’effort, mais ce n’était pas assez. »

Alors, imaginons un instant que Sullivan devienne disponible.

Est-ce que ça ferait de l’ombre à St-Louis ? Absolument.

L’homme a déjà démontré qu’il savait transformer un noyau de stars en champions.

Avec Sidney Crosby, Evgeni Malkin et Kris Letang, il a maximisé leur potentiel et les a menés au sommet.

Et à Montréal ? Certains se demanderaient sûrement ce que Sullivan pourrait faire avec Suzuki, Caufield, Hutson, Slafkovsky et éventuellement Demidov et Reinbacher.

Peut-être beaucoup. Ou peut-être rien.

Mais une chose est sûre : Sullivan arriverait avec une crédibilité que St-Louis n’a pas encore.

Mais en même temps, soyons honnêtes : qui n’aurait pas l’air d’un génie avec Crosby, Malkin et Letang dans leur prime ?

Même St-Louis aurait été mort de rire derrière ce banc-là.

À Montréal, ce genre de talent élite, c’est encore un rêve lointain.

Et c’est là que réside toute l’injustice. St-Louis travaille avec ce qu’il a, un groupe jeune, en développement, avec des hauts et des bas.

Pendant ce temps, Sullivan, lui, bénéficie du prestige de ses succès passés.

L’ombre de Sullivan n’est pas lourde à cause de ses compétences, mais bien parce qu’elle rappelle à St-Louis ce qu’il n’a pas encore accompli.

Et pourtant, on ne peut pas nier que la tentation est là.

Si Sullivan devenait disponible, les rumeurs enfleraient immédiatement.

Parce qu’ici, à Montréal, on aime le prestige, les noms qui ont fait leurs preuves, les entraîneurs avec des trophées dans leur CV.

Mais est-ce vraiment ce qu’il faut ? St-Louis n’a peut-être pas les bagues, mais il a quelque chose que Sullivan n’a pas : une compréhension unique de ce que signifie jouer et exceller dans un marché comme Montréal.

Alors oui, l’ombre de Sullivan plane lourdement sur St-Louis.

Mais cette ombre ne devrait pas étouffer le travail de St-Louis. Parce qu’au fond, ce n’est pas Sullivan qu’on compare à St-Louis.

C’est une version idéale, intouchable, d’un entraîneur qui a déjà tout gagné.

St-Louis, lui, écrit encore son histoire.

Espérons seulement qu’il ait le temps de le faire.

Comme Sullivan l’a dit si bien : “Surmonter les défis, c’est ce que nous faisons ici.”

Que ce soit à Pittsburgh ou à Montréal, cette phrase pourrait bien s’appliquer à tous les entraîneurs qui naviguent dans les eaux tumultueuses de la LNH.

Amen