Lourde décision à Montréal: Martin St-Louis élimine les durs à cuire d'Ottawa

Lourde décision à Montréal: Martin St-Louis élimine les durs à cuire d'Ottawa

Par David Garel le 2025-10-03

Martin St-Louis a gagné la guerre verbale contre Travis Green.

Vendredi matin, les Sénateurs d’Ottawa ont discrètement renvoyé leurs huit « goons » à Belleville, comme si rien ne s’était passé. Mais tout le monde a compris ce qui venait de se produire : Martin St-Louis a fait plier l'entraîneur-chef des Sénateurs.

Le coach du CH n’a pas crié. Il n’a pas menacé. Il n’a pas envoyé de vidéos aux journalistes ni entamé une guerre verbale.

Il a simplement dit la vérité, et elle a claqué comme une gifle : ces moments-là n’ont plus leur place dans le hockey d’aujourd’hui. Point. Aucune ambiguïté. Aucune nuance.

Il n’a pas ménagé Green. Il n’a pas tenté de protéger son vis-à-vis, Il a parlé d’une voix calme, mais ferme. Et cette voix a tout renversé.

Travis Green croyait pouvoir imposer ses règles. En rappelant huit joueurs au gabarit intimidant, en transformant un match préparatoire en règlement de comptes, en utilisant le centre Vidéotron comme théâtre de menaces physiques et en menaçant que le match de samedi deviendrait un autre bain de sang, il a voulu tester les limites de Martin St-Louis.

Mais au lieu de répondre coup pour coup, St-Louis a contrôlé la tempête en public. Il a choisi ses mots avec calme, mais avec un ton qui ne laissait aucun doute. 

« On va être prêts pour tout », a-t-il simplement dit en vue du match de demain au Centre Bell.

Une phrase lancée sans émotion, mais lourde de sens. Une ligne claire. Une ligne qu’il n’avait pas l’intention de franchir, mais qu’il n’allait pas non plus laisser d’autres piétiner.

Green, humilié 5-0 à Québec mardi, a envoyé ses hommes à Saint-Louis le jeudi, où ils ont encaissé une dégelée de 7-1.

Deux matchs, douze buts contre, zéro réplique crédible. Et pourtant, au lieu de changer d’approche, il est revenu avec la même logique. Il a publiquement déclaré que son équipe se faisait « manger physiquement » depuis le début du camp.

C’est là que tout a basculé. Au lieu de protéger ses joueurs, Green a jeté de l’huile sur le feu. Il a appelé à plus de robustesse. Il a indirectement demandé à ses hommes d’en faire plus. De frapper plus fort. D’envoyer un message. Mais le message, c’est Martin St-Louis qui l’a envoyé. Et c’est Travis Green qui l’a reçu en pleine figure.

Les huit joueurs rappelés par Ottawa ont été redescendus à Belleville. Green s'est couché après la critique de St-Louis.

Quand les journalistes ont demandé à St-Louis ce qu’il attendait du match retour, il n’a pas paniqué. Il n’a pas joué dans la provocation. Il a juste affirmé qu'il aimerait... un match calme...

« J’aimerais ça. J’aimerais ben ça. Mais on va être prêts pour tout. »

Green, à court de plan, parle d’une équipe qui se fait brasser physiquement. St-Louis, lui, parle de répétitions. De jeu collectif. De tests pour préparer la vraie saison. Il ne tombe pas dans le piège. Il ne mord pas à l’hameçon. Il prépare son club. Et pendant ce temps, Ottawa s'effondre.

C’est une guerre psychologique que Green n’a jamais su mener. Il a voulu jouer au dur, mais il n’a jamais contrôlé la suite. Ses joueurs ont été dominés, ses "goons" ont été exposés, son équipe a été humiliée deux fois en 48 heures. Et au moment de réagir, il s’est plaint que son club manquait de mordant.

C’est exactement là où St-Louis l’a fait flancher. Pas en criant. Pas en lançant un gant au centre de la patinoire. En exposant son absence de plan. En démontrant, à travers la cohésion de ses trios, à travers ses changements intelligents, à travers l’intensité de ses entraînements publics, que le CH est en contrôle. Ottawa, non.

Pendant que Green se plaint, St-Louis brasse la soupe. Il modifie ses combinaisons. Il teste Joe Veleno avec Gallagher et Dach. Il relègue Patrik Laine au quatrième trio. Il fait patiner Demidov dans différents contextes. Il ajuste, il observe, il bâtit.

Et il le fait sans jamais tomber dans la provocation.

La preuve, c’est que le match de samedi a été désamorcé avant même d’être joué. Les partisans s’attendaient à un autre cirque. Ils ont eu du hockey.

Parce que Green, malgré toute sa posture de dur à cuire, a reculé. Il a redescendu ses huit goons. Il a plié l’échine. Il a envoyé le message que le camp était terminé. Et ce n’est pas lui qui a dicté la fin. C’est Martin St-Louis.

La gestion de l’image a toujours été importante en présaison. Mais rarement une équipe en a autant profité pour imposer un standard. Le CH a forcé son adversaire à changer de ton. À revoir sa stratégie. À revoir ses alignements. Et tout ça, sans un mot de trop.

Martin St-Louis n’a pas seulement gagné une partie. Il a pris possession du camp. Il a prouvé qu’on pouvait désamorcer un adversaire en restant fidèle à sa ligne. Et il a exposé Travis Green pour ce qu’il est : un coach qui croit encore que la violence peut masquer l’impuissance.

Quand un coach refuse de s’abaisser à la barbarie, qu’il tient tête sans aboyer, qu’il soutient ses jeunes joueurs sans les envoyer à l'abattoir, il agit en leader.

Ce que St-Louis a accompli cette semaine dépasse largement la stratégie des trios ou l’utilisation d’Arber Xhekaj. Il a donné une leçon de maturité à un entraîneur qui patauge encore dans les eaux troubles du hockey d'une autre époque.

Ainsi va la vie... dans la tête de notre leader...