On le sentait venir à dix kilomètres.
Les Panthers de la Floride s'apprêtent encore à jouer la même vieille cassette : planquer Matthew Tkachuk sur la liste des blessés à long terme pour magouiller leur masse salariale, comme s'ils jouaient à GTA avec les codes de triche activés.
Et Gary Bettman? Il regarde ça avec un sourire en coin, les bras croisés, bien confortablement assis sur son trône de commissaire immobile.
Matthew Tkachuk vient d’avouer à ESPN qu’il « n’a pas encore décidé » s’il allait se faire opérer.
Mais, attention, il a laissé glisser qu’il pourrait manquer deux à trois mois de jeu s’il passe sous le bistouri.
Ça, c’est ce qu’on appelle un timing de génie. Juste assez pour passer l’hiver au chaud, laisser son DG libérer 9,5 M$ de cap salarial… et revenir pile à temps pour les séries.
Le plafond salarial? Quelle farce. Une illusion qu’on active seulement d’octobre à avril.
Après ça, c’est le festival du n’importe quoi.
Bienvenue dans la Ligue Nationale de l’Hypocrisie.
Ce n’est pas la première fois que les Panthers nous font le coup.
En 2024, même scénario. Tkachuk est « blessé », saute la fin du tournoi des 4 Nations, et revient en forme pour soulever la Coupe.
Et pendant son absence? Le DG Bill Zito pige dans la boîte à surprise, recrute Brad Marchand et Seth Jones.
Et hop! Une bague pour tout le monde.
Et la LNH? Absente. Morte. Un cadavre réglementaire.
Mais rendons à Tampa ce qui appartient à Tampa : ce sont eux qui ont inventé le move avec Nikita Kucherov.
Blessé toute la saison 2021, puis miracle de la médecine, il revient en pleine forme pour les séries.
Résultat : 32 points et une Coupe dans les bras.
Vegas a aussi joué ce jeu avec Mark Stone. C’est une tactique que seuls les clubs de la mafia salariale maîtrisent.
Pendant ce temps, les autres? Ils se battent avec des bouts de chandail pour respecter le plafond.
À Ottawa ou à Columbus, on fait des calculs serrés pour faire entrer un septième défenseur.
À Sunrise, on planifie des opérations chirurgicales comme on planifie un BBQ.
Et Gary Bettman? Il fait une sieste entre deux conférences de presse.
Le plafond salarial? C’est un décor de théâtre.
Un carton-pâte qui s’effondre dès que la musique des séries commence.
Tu veux empiler 100 millions sur ta masse salariale pour les playoffs? Vas-y, mon chum.
La seule limite, c’est ton culot. Et si quelqu’un ose lever le doigt? Il se fait répondre que « tout est conforme ».
Ben oui. Conforme comme un examen corrigé par le suspect lui-même.
Mais quand tu gagnes la Coupe, qui s’en soucie?
Alors, est-ce que c’est moral? Bien sûr que non.
Est-ce que c’est légal? Malheureusement oui.
Et c’est là le nœud du problème. On n’est pas dans un film de superhéros.
On est dans un drame mafieux avec un règlement écrit au crayon à mine.
Tant que ça passe dans le flou juridique, les DG rusés comme Zito vont s’en donner à cœur joie. Et ils vont se gaver. Parce qu’ils le peuvent. Parce qu’ils ont compris le manège.
Et devinez quoi? Bettman laisse faire. Parce que ça gagne.
Les équipes honnêtes, celles qui suivent l’esprit des règlements, finissent par se faire lessiver par les tricheurs légaux.
Parce qu’en avril, quand tout le monde pense aux séries, les Panthers arrivent avec Tkachuk version Robocop, Marchand le sauveur, et un alignement qui aurait été rejeté par Puckpedia en octobre.
On parle ici d’une équipe transformée par des retours miraculeux. Et ces retours n’arrivent pas au hasard : ils arrivent exactement quand le plafond n’existe plus.
Mais rendu là, c’est trop tard. T’es sorti de la game.
Pis tes fans, eux? Ils regardent la parade à la télé en se demandant ce qu’ils ont raté.
Ce qu’ils ont raté? Une consultation médicale stratégique. Une blessure prolongée. Un calendrier bien ficelé par un directeur général aux dents longues.
La réponse : un bon avocat et un mauvais genou.
Ce qui est le plus dégueulasse dans tout ça, c’est le double discours. La LNH nous vend du rêve, de l’équité, du repêchage à la Draft Lottery.
Pendant ce temps, dans les coulisses, c’est le Cirque du Soleil. Certains clubs font les Boy Scouts. D’autres sont en mode mafia. Et ceux qui osent poser des questions se font répondre : « Y’a rien là, tout est dans les règles. »
Et Gary? Il distribue les rubans.
C’est facile de se cacher derrière la légalité. Mais l’esprit du règlement, Gary, tu l’as lu?
Tu sais, ce petit détail qui fait en sorte que le sport garde un minimum de décence? Non? Ah bon.
Tant que le plafond salarial ne s’applique pas en séries, cette ligue restera une joke pour initiés.
Et les Panthers sont les clowns les mieux payés du chapiteau. Leur stratégie est simple : laisse Tkachuk à l’infirmerie, fais tes emplettes en février, et relâche la bête quand les vrais matchs commencent.
Est-ce que c’est dégueulasse? Absolument. Est-ce que ça fonctionne? Comme un charme.
Les partisans peuvent bien chialer. Les journalistes peuvent bien hurler.
À la fin, ce qui reste, c’est le champagne dans la Coupe et la face de Tkachuk sur une bannière.
Ce qui reste, c’est une parade payée avec des millions qui, techniquement, n’auraient jamais dû se trouver dans l’alignement en premier lieu.
Est-ce que vous êtes pour ou contre?
Les « pour » disent : c’est brillant. C’est du génie de gestion. Tu ne triches pas, tu optimises.
Zito mérite une statue à côté de Pat Riley. Ces gens-là voient le hockey comme une partie de Monopoly où la triche est permise tant qu’on ne se fait pas pogner. Et tant mieux si on gagne.
Les « contre » disent : c’est une fraude. C’est une insulte à tous ceux qui se battent avec des peanuts de cap space pendant 82 matchs.
Une claque au visage des partisans qui paient leur billet plein prix pour voir leur club lutter sans tricher. Une gifle aux clubs mal foutus, mais honnêtes.
Mais à la fin? C’est la bague qui parle.
Demandez à Kucherov s’il regrette d’avoir passé l’année sur le banc.
Demandez à Marchand s’il s’est ennuyé des patinoires en janvier.
Demandez à Tkachuk s’il préfère la réhabilitation… ou le champagne.
La réponse est dans la parade. La réponse est dans la photo. La réponse est dans le silence gêné de Bettman.
Et tant que personne ne force le commissaire à bouger, ce cirque va continuer.
Magouille préméditée : Les Panthers le savent. Bettman le sait.
Pis vous autres, vous le savez maintenant aussi.
Misère...