C’est un désastre qui prend racine dans le silence gêné des vestiaires, dans les regards fuyants de l’état-major, dans les rumeurs qui circulent aux quatre coins de la ligue : Logan Mailloux a encore " choké"sa vie. Oui, encore. Et cette fois, l’impact est énorme sur le marché des transactions.
Hier soir, dans un match crucial contre les Checkers de Charlotte afin de ne pas être en retard 0-2, alors que le Rocket de Laval jouait son avenir, Mailloux a livré une performance digne d’un joueur perdu, d’un espoir qui voit sa carrière dérailler en direct. Il n’a pas juste été mauvais. Il a été catastrophique. Pire encore : il avait l’air malade, cerné, blême, absent.
Ce n’est plus seulement une question de talent ou d’exécution. C’est une question d’attitude, de vie personnelle, de discipline.
Les murmures sont de retour. Les fameuses activités nocturnes que le Rocket croyait avoir éradiquées reviennent sur le radar. Des sources parlent d’un Mailloux actif dans les soirées privées, dans les lieux où les flashs de téléphone sont interdits, mais où tout se sait.
Et ça commence à paraître.
Mailloux semble vidé, éteint. Et sur la glace, le résultat est accablant : des passes télégraphiées, des replis inexistants, une communication quasi nulle avec ses partenaires. Le contraste est brutal avec ses débuts de séries impressionnants. Il a perdu tous ses moyens.
C’est l’erreur que tout le monde a vue. Une entrée de territoire complètement ratée, un revirement digne des ligues de garage. Logan Mailloux, en pleine possession de la rondelle, tente une feinte inutile à la ligne bleue.
Résultat : John Leonard intercepte, s’échappe seul en désavantage numérique, et bat Cayden Primeau d’une feinte dévastatrice. 2-0 Charlotte. Le match était déjà terminé.
À la Place Bell, le malaise était énorme. Quand Mailloux est revenu au banc, personne ne parlait. Des regards au sol, des entraîneurs figés. Même Pascal Vincent a frappé la vitre de frustration, un geste rare et révélateur.
Chaque fois que Mailloux touchait la rondelle par la suite, c’était une patate chaude. Il ne semble toujours pas avoir compris l’importance de couvrir ses arrières. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé de lui enseigner. Depuis deux ans, c’est la même cassette : des relances précipitées, une mauvaise lecture du jeu, un manque flagrant de responsabilisation défensive.
La situation est telle qu’on se demande aujourd’hui si ce n’est pas une erreur que le Rocket continue de gagner. Car plus cette aventure se prolonge, plus Mailloux expose ses failles. Et plus sa valeur sur le marché chute comme une pierre dans l’eau.
Le timing ne pourrait pas être plus désastreux. La transaction avec Anaheim, celle que Kent Hughes avait refusée l’été dernier – Logan Mailloux et le 21e choix en retour de Trevor Zegras – revient sur la table (avec le 16e ou 17e choix). Mais aujourd’hui, les Ducks hésitent. Ils sont refroidis. Ils doutent.
Ils voyaient en Mailloux un défenseur physique, au tir foudroyant, capable de solidifier leur top-4 à moyen terme. Mais ce qu’ils voient maintenant, c’est un jeune homme instable, imprévisible, en chute libre.
Et pendant ce temps, Zegras reste disponible. Anaheim veut faire de la place à Mitch Marner. Le plan est limpide : Marner au centre d’un nouveau noyau, Joël Quenneville derrière le banc, et Zegras transféré ailleurs. Montréal tient toujours la corde.
Mais la question devient urgente : peut-on encore inclure Mailloux dans une transaction de cette envergure ? Ou faut-il déjà parler de compensation supplémentaire pour convaincre les Ducks ?
Tout le monde le voit. Le Mailloux qu’on a vu hier n’est pas un joueur de la LNH. Ce n’est même plus un projet sûr. C’est un pari risqué. Et c’est là que Kent Hughes est piégé. Le DG du Canadien pensait pouvoir se servir de Mailloux comme d’un actif majeur. Aujourd’hui, il tient une patate chaude entre les mains.
Et pendant ce temps, David Reinbacher s’impose. La place d'Alex Carrier est dans le béton et le CH est activement à la recherche d'un défenseur droitier sur le marché. Le côté droit de la défense montréalaise se dessine sans Mailloux. La fenêtre se referme.
Tout indique que la transaction avec Anaheim devra être modifiée. Peut-être que le CH devra ajouter un choix. Peut-être que ce sera le 16e ou 17e choix, mais avec un autre espoir (Joshua Roy?), parce que Logan Mailloux, tel qu’il joue en ce moment, fait fuir les recruteurs.
Encore une fois, la promesse est trahie. Le joueur qui se disait prêt à faire taire ses détracteurs s’écroule au moment décisif. Et tout le monde le voit. Les Ducks, le Rocket, le Canadien. Et surtout, lui.
Parce que dans son regard hier, il n’y avait plus d’arrogance. Juste une détresse évidente. Un jeune homme submergé par le poids des attentes, des erreurs passées, et peut-être des tentations revenues.
Ce n’est pas qu’un mauvais match. C’est un naufrage personnel en pleine série éliminatoire, à un moment critique pour son avenir.
Mailloux traîne déjà deux lourdes prises contre lui : son passé sombre et ses frasques hors glace. Et hier, c’est comme si le poids de tout ça l’avait rattrapé.
Avant le match, il s’était montré très ému, affirmant aux journalistes qu’il voulait mieux faire. Mais une fois sur la glace, il s’est de nouveau écroulé.
On a mal pour lui. Mais dans le contexte des rumeurs de transaction avec les Ducks d’Anaheim, c’est une catastrophe. Le joueur que le Canadien essaie de vendre comme un espoir élite vient de gâcher encore plus sa valeur. Et du côté des Ducks, on commence à se poser de sérieuses questions : sont-ils toujours intéressés? Ou commencent-ils, eux aussi, à être refroidis?
Et si cette série contre Charlotte marquait la fin, non pas d’une saison, mais d’un projet ? Le rêve Mailloux, né dans la controverse, nourri par l’espoir, pourrait s’achever dans l’indifférence glaciale d’un match éliminatoire de la Ligue américaine. Et dans le silence de Kent Hughes, qui, lui aussi, commence à douter.
C’est peut-être déjà trop tard.