C’est un malaise qu’on n’avait pas vu venir, mais qui grandit d’heure en heure : Jeff Gorton est au centre d’une tempête silencieuse, alors que les Islanders de New York souhaitaient lui offrir le poste de président et directeur général, mais que Geoff Molson a tout simplement refusé qu’il ait le droit de leur parler.
La nouvelle, rapportée par Arthur Staple et confirmée par Pierre LeBrun, a créé un froid. Un véritable malaise.
Pourquoi refuser à Jeff Gorton, vice-président aux opérations hockey du Canadien de Montréal, une entrevue pour un poste double de président et de DG dans une organisation qui vient de remporter la loterie du repêchage et qui aura le premier choix au repêchage 2025?
Ce serait un défi immense, mais exaltant, un projet de reconstruction désespérément nécessaire à Long Island, avec une autorité totale sur les décisions. C’est, littéralement, ce que Jeff Gorton a toujours voulu.
Il lui reste pourtant une seule année de contrat à Montréal. Il n’est pas le DG. Il n’est pas le visage public de l’organisation. C’est Kent Hughes qui gère les communications et les journées médias. Et pourtant, Geoff Molson l’a retenu en cage. Une décision qui soulève déjà de sérieuses questions sur les tensions internes au sommet du CH.
Car soyons honnêtes : si Geoff Molson empêche Jeff Gorton d’obtenir une promotion, c’est peut-être qu’il n’a pas pleinement confiance en Kent Hughes pour diriger l’organisation seul.
La première raison de ce malaise, elle est là : Geoff Molson retient Jeff Gorton parce qu’il veut qu’il garde un oeil sur Kent Hughes.
C’est un constat brutal, mais inévitable. Hughes n’était pas sur la liste initiale des candidats de Molson. C’est Gorton qui l’a imposé. Et aujourd’hui, Molson refuse à Gorton d’avancer dans sa carrière, comme s’il avait peur de ce que Hughes ferait seul.
La deuxième raison du malaise est encore plus tordue. Tout le monde sait que Jeff Gorton est un stratège. Tout le monde sait que le Canadien mijote une offre hostile cet été. Et tout le monde dans les coulisses parle du même nom : Noah Dobson. Un défenseur droitier de premier plan, jeune, mobile, avec un flair offensif naturel. Une perle rare. Et cette perle appartient aux Islanders de New York.
Imaginez le malaise si Gorton devenait le président des Islanders. Lui qui a préparé en coulisse une offre hostile, lui qui connaît tous les détails de la masse salariale du CH, lui qui connaît les offres que Kent Hughes est prêt à déposer.
Comment pourrions-nous lui faire confiance dans son nouveau rôle, alors qu’il aurait potentiellement à contre-attaquer une offre qu’il avait lui-même planifiée? C’est un conflit d’intérêt flagrant. Et c’est peut-être pour ça que Geoff Molson a fermé la porte aussi sèchement.
Mais la méfiance va plus loin. Car il ne s’agit pas seulement de Noah Dobson. Le Canadien est aussi très intéressé par Mathew Barzal.
Et selon plusieurs sources bien branchées, le plan B serait Bo Horvat Rien n’est officiel, mais tout le monde le sait. Et si Gorton devenait le grand patron des Islanders, il serait juge et partie. Il connaît la liste des intouchables de Kent Hughes. Il connaît les budgets. Il connaît les stratégies. Il connaît les failles. Il connaît tout. Trop, peut-être.
Geoff Molson, dans son silence, est en train d’avouer quelque chose : Jeff Gorton est trop informé pour être libéré. Et ça, c’est un malaise profond.
Ajoutons à cela le fait que Jeff Gorton ne s’est jamais réellement enraciné à Montréal. Il ne parle toujours pas français. Il ne donne pratiquement jamais d'entrevue personnelle, profonde, à un média francophone. Il est le patron de l’ombre. Et peut-être qu’il a envie de sortir de l’ombre.
Mais à Long Island, il ne pourra pas le faire. Parce que Molson ne veut pas. Parce que le CH a trop à perdre. Parce que les décisions se prennent en réseau, et que libérer Gorton, c’est exposer toute la stratégie de l’été.
Parfait. Voici un paragraphe que tu peux insérer, de préférence après le passage où tu expliques que Gorton est un candidat très sérieux pour le poste de président et DG à Long Island. Ce paragraphe clarifie le contraste entre le message officiel et la réalité en coulisses :
Officiellement, Jeff Gorton maintient qu’il souhaite poursuivre son travail à Montréal. C’est le discours public, poli, diplomatique, le même qu’il avait livré l’an dernier lorsque Columbus avait tenté de le courtiser.
Mais en coulisses, le malaise est réel : ce n’est pas Gorton qui a décliné l’invitation des Islanders. C’est Geoff Molson lui-même qui a mis son véto.
Et pendant ce temps, à Long Island, le vide s’étire. Lou Lamoriello est parti. L’organisation cherche un président, un DG, une vision. Et Marc Bergevin est dans le portrait. Rob Blake vient de perdre son emploi à Los Angeles, ce qui ouvre la voie à Bergevin en Californie.
Mais il est aussi considéré à New York. Et Chris Botta, ancien VP des communications des Islanders, croit que Bergevin pourrait même amener Mathieu Darche avec lui comme DG.
Imaginez l’affront : non seulement Gorton est bloqué, mais Bergevin, le prédécesseur qu’il a remplacé à Montréal, pourrait obtenir le rôle qu’il désire.
Ce blocage de Gorton devient une bombe à retardement. Car s’il est retenu à Montréal contre son gré, et qu’il sent qu’il ne pourra jamais avancer dans la hiérarchie, il pourrait finir par claquer la porte. Et ça, ce serait un désastre pour l’organisation. Car tout le plan de relance repose encore sur lui. Il est la mémoire vive du projet.
Mais déjà, la frustration grandit. Et le malaise devient un soupçon. Puis le soupçon devient un conflit d’intérêt. Et la confiance se fragilise.
À Long Island, on voulait Gorton. À Montréal, on l’a enfermé. Et dans l’intervalle, la LNH observe. Parce que ce n’est pas qu’une question de loyauté : c’est une question d’éthique. Et ce que Geoff Molson vient de provoquer, c’est le malaise le plus inconfortable de l’entre-saison.
Jeff Gorton est en otage. Et l’échappatoire pourrait être brutale.