C’était censé être une simple conférence de presse après un autre match difficile du Canadien de Montréal.
Pourtant, ce qui s’est déroulé devant les médias en fin d'aprés-midi ressemblait davantage à une catastrophe publique qu’à une tentative d’apaiser les esprits.
Martin St-Louis, l’entraîneur qu’on avait appris à aimer pour son franc-parler et sa passion contagieuse, est apparu complètement vidé, à bout de souffle et de solutions.
L’image qui circule maintenant sur les réseaux sociaux résume tout : une photo au Centre Bell montre un partisan endormi derrière St-Louis, le visage marqué par la fatigue et l’abattement.
Une métaphore parfaite pour un entraîneur qui semble complètement éteint, et une équipe qui ne donne plus envie de rêver.
Lorsqu’on lui a demandé ce qu’il dirait aux partisans qui ont abandonné sur la saison, St-Louis a répondu avec une phrase aussi vague que déconnectée :
« C’est le marché. »
Mais le marché de quoi, au juste ? Était-ce une tentative maladroite de dire que les fans étaient trop exigeants ? Ou une reconnaissance implicite qu’il n’avait plus rien à offrir en termes d’explications ?
Les fans l’ont hué, et plutôt que de leur répondre avec une certaine combativité, St-Louis a laissé paraître une résignation inquiétante. Il a tenté de sauver les apparences avec une déclaration vide de sens :
« Il y a bien des choses qui peuvent se passer en deux mois. »
Mais en réalité, les partisans n’y croient plus. Et apparemment, lui non plus. Nous n'avions jamais vu l'entraîneur à court de mots et d’idées comme aujourd'hui.
Ce qui frappe le plus, c’est que St-Louis n’a même pas cherché à défendre son équipe avec conviction. Pas de colère, pas d’ironie, pas de punchlines. Seulement des excuses usées, répétées jusqu’à l’écœurement :
• “On n’a pas eu les bounds.”
• “Ça fait partie du processus.”
• “On est encore en train d’apprendre, les gars sont en train d’apprendre.”
Ces phrases, les partisans les ont entendues trop souvent. Et elles sonnent de plus en plus creuses. Parce que la réalité, c’est que l’équipe ne progresse pas.
Juraj Slafkovsky, un premier choix au repêchage, stagne dangereusement. Il n’est pas seulement en difficulté, c’est une catastrophe en termes de développement.
Nick Suzuki, le non-centre de premier trio. censé être le pilier offensif de l’équipe, semble totalement invisible et ne parvient même pas à se comporter comme un bon deuxième centre.
Cole Caufield, bien qu’il soit un marqueur naturel, n’est pas capable de porter l’équipe sur ses épaules. Il marque des buts, mais sans impact véritable sur les matchs.
Patrik Laine est une nuisance sur patins et boude avec Jake Evans et Joel Armia. Il doit se rendre à l'évidence. Martin St-Louis ne lui donnera jamais la chance de jouer sur le premier trio.
Et St-Louis, lui, est dépassé. Il ne sait pas quoi dire, il ne sait pas quoi faire. Un coach au bout du rouleau. Tant émotionnellement que physiquement.
C’était la première fois qu’on voyait Martin St-Louis aussi à terre, mentalement et émotionnellement.Ce n’était même pas l’attitude combative qu’on a déjà vue par le passé, lorsqu’il répondait aux critiques avec un brin d’arrogance ou d’ironie.
Non, il était simplement vidé. Ses traits étaient tirés, ses réponses lentes et hésitantes. Il a vieilli devant nous, et tout le monde l’a remarqué.
Les nuits sans sommeil, la pression, l’absence de sa femme et de sa famille à Montréal : tout cela pèse sur ses épaules.
Même ses habituelles phrases clichés ne semblaient plus avoir la moindre conviction. Il n’y avait rien à défendre, rien à dire. Pour la première fois, Martin St-Louis avait l’air fini.
Le problème dépasse St-Louis. C’est toute l’équipe qui reflète cette fatigue mentale et physique. Le Canadien est devenu une équipe sans identité, coincée entre une reconstruction mal gérée et des attentes impossibles à combler.
Les jeunes joueurs ne progressent pas. Les vétérans, à part Slafkovsky et Evans, peinent à maintenir un niveau respectable. Et la défense, bien qu’améliorée sur papier, reste l’une des pires de la ligue.
Ce qui rend cette situation encore plus frustrante pour les partisans, c’est que St-Louis semble lui-même avoir abandonné.
Quand il parle de « processus », cela ressemble désormais à une excuse pour justifier le statu quo. Mais les partisans ne sont pas naïfs : ce n’est pas un processus, ce n'est pas une stagnation. C'est une régression.
Et quand il dit que « c’est le marché », il blâme les fans pour leurs attentes élevées, plutôt que de prendre la responsabilité des échecs de son équipe.
Hier, pour la première fois, on a senti que Martin St-Louis avait atteint un point de rupture. Un coach en pleine descente aux enfers
La conférence de presse n’était pas seulement un moment inquiétant pour St-Louis. C’était un signal d’alarme.Si lui-même semble avoir perdu foi en son équipe, comment peut-on s’attendre à ce que les joueurs et les partisans continuent d’y croire ?
L’image du partisan endormi derrière lui restera gravée comme une image parfaite de la situation actuelle : un coach fatigué, un public désabusé, et une équipe sans direction.
Si Martin St-Louis ne trouve pas un moyen de redresser la barre, sa crédibilité et son avenir à la tête du Canadien pourraient être compromis.
Parce qu’en ce moment, tout ce qu’on voit, c’est un entraîneur au fond du trou, incapable de sortir son équipe – et lui-même – de cette spirale infernale.
Il faudrait quand même lui rappeler une chose importante:
Les partisans du Canadien de Montréal ne sont pas le problème. Ils sont la raison pour laquelle l’équipe génère autant de revenus, pourquoi Geoff Molson continue de faire fortune, et pourquoi Martin St-Louis pourra toucher un salaire de 4,9 millions de dollars US l’an prochain. (l'entraîneur-chef le plus surpayé de la LNH)
Quand l’équipe va bien, St-Louis adore la passion des fans. Mais dès que ça va mal, il trouve toujours une façon subtile de les pointer du doigt.
On comprend que St-Louis veut agir en professeur, en mentor, en protecteur de son vestiaire.
C’est noble, c’est même essentiel. Un bon entraîneur doit savoir gérer son groupe, éviter que ses joueurs soient trop affectés par la pression extérieure.
Mais il y a une grande différence entre défendre son équipe… et s’en prendre aux partisans.
Ce genre d’attitude ne fonctionne jamais à Montréal.
Les partisans du Canadien sont exigeants, mais ils sont aussi loyaux. Ils investissent leur temps, leur argent et leur passion dans cette équipe. Ils remplissent le Centre Bell même quand l’équipe est mauvaise. Ils méritent le respect.
Martin St-Louis doit comprendre qu’il ne peut pas faire la leçon aux partisans. Ce ne sont pas des étudiants indisciplinés qu’il doit recadrer. Ce sont ses employeurs indirects.
C’est eux qui payent son salaire.
Et en ce moment, ils ne voient aucun progrès, aucune amélioration, aucun plan clair. Ils ont le droit d’être frustrés.
Si St-Louis ne change pas son discours et ne trouve pas rapidement un moyen de remettre son équipe sur les rails, la saison prochaine pourrait bien être son dernier tour de piste derrière le banc du Canadien de Montréal.
Et cette fois, ce ne seront pas seulement les partisans qui auront abandonné.