Martin St-Louis craque après une question sur Samuel Montembeault

Martin St-Louis craque après une question sur Samuel Montembeault

Par David Garel le 2025-12-21

Martin St-Louis a craqué... et dans son soupir, tout le dossier des gardiens a éclaté au grand jour.

Il y a des moments où la vérité sort malgré soi. Des moments où un coach, même le plus habile pour contourner les pièges médiatiques, laisse glisser une fraction de ce qu’il pense vraiment. Et dimanche soir, c’est exactement ce qui est arrivé au coach du CH.

Après un match émotif, une défaite arrachée en tirs de barrage.., le spectre de Samuel Montembeault flottait dans l’air comme une fumée dont on n’arrive plus à se débarrasser.

Martin McGuire, ennemi juré de St-Louis, jamais gêné de poser la question qui fait grincer les dents, pose la question à un million de dollars :

"Si tu me permets, un "à côté" du match. Samuel est retourné à Montréal avec l'enquête de Laval. Vous avez gardé votre duo actuel, visiblement, jusqu'à la fin et avant la pause de Noël. Est-ce que c'est la performance de Fowler?

St-Louis ne lui a même pas permis de finir sa question et l'a coupé aussitôt de façon passive-agressive:

Non, ça n'a aucun rapport. On ne pratiquait pas aujourd'hui. On ne pratique pas lundi. Demain, c'est congé. Ça fait qu'il travaille sur ses choses à Montréal. Puis c'est Fowler qui a le départ à Boston.

L'extrait vidéo est tendue comme jamais:

Une bombe nucléaire dans le contexte actuel. Le coach ne voulait pas dire l'identité de son partant à Boston, mais l'a échappé tellement il voulait couper McGuire.

Et là, pour la première fois depuis que le dossier des gardiens a pris feu, Martin St-Louis a laissé voir l’épaisseur de la pression qui l’écrase depuis dix jours. Un micro-soupir, un regard qui se durcit… et une réponse qui arrive trop vite pour être totalement sincère :

« Aucun rapport. »

Un « aucun rapport » qui sonnait exactement comme ce qu’on dit quand c’est entièrement lié. Un démenti nerveux, sec, digne de quelqu’un qui tente de protéger quelqu’un d’autre pendant que tout l’édifice s’effondre autour.

Fowler joue. Dobeš voyage. Et Montembeault reste à Laval parce qu’il n’a plus de chaise. Telle est la vérité.

Jacob Fowler n’est plus seulement un rappel. Il est devenu le gardien numéro un.

Le match de Boston n’est pas un match banal. C’est son match. Son université (Boston College). Son monde. Ses émotions. Une scène parfaite pour sceller ce que le public entonne depuis trois matchs :

FOW-LER ! FOW-LER ! FOW-LER !

St-Louis sait ce que ça implique. Il sait que ce choix crée un tremblement dans l’organigramme, qu’il transforme un rappel temporaire en film digne d'Hollywood.

Mais il sait aussi qu’il ne peut pas reculer : Fowler joue trop bien. Dobeš joue assez bien. Et Montembeault… ne joue plus du tout.

Quand St-Louis dit que Montembeault doit « s’entraîner à Montréal », ce n’est pas pour le développement. Ce n’est pas pour le rythme. Ce n’est pas pour l’aider.

C’est pour l’éloigner du feu.

Parce qu’en ce moment, chaque présence de Montembeault près de l’équipe génère un malaise. Le public scande Fowler. Le vestiaire se referme derrière Dobeš et Fowler. Les vétérans n’ont plus l’habitude de le voir. Et chaque jour où il reste absent… il disparaît un peu plus.

Dany Dubé l’a dit sans détour à Cogeco :

« Le vestiaire a déjà oublié Montembeault. »

Et l'ancien coach de Carey Price, Stéphane Waite a renchéri :

« Plus tu attends avant de ramener un gardien, plus les joueurs passent à autre chose. À mon avis, Dobeš et Fowler vont faire le voyage en Floride. »

Ce n’est pas une opinion. C’est un verdict.

Quand deux anciens coachs, deux gars qui ont vécu les coulisses, disent la même chose… c’est que le courant est tellement fort qu’il n’y a plus rien à faire pour nager contre.

On l’a senti : St-Louis ne voulait plus parler de Montembeault.

Il voulait parler de Sidney Crosby. De son équipe qui s’est battue à Pittsburgh. De tout, sauf du sujet qui le met dans une position impossible.

Parce que dès qu’on prononce « Montembeault », tout se brouille.

Les réponses deviennent vagues. Le regard se perd. Le malaise s’installe.

Et ce malaise-là, dans un marché comme Montréal, est mortel.

Plus St-Louis protège verbalement le Québécois… plus cette protection sonne comme un pansement collé sur une fracture ouverte.

Le match de Boston sera un tournant... un vrai...

Parce que si Fowler brille encore, la narration continue de monter… il n’y aura plus de retour possible.

Ce sera Fowler–Dobeš.

Point final.

Et Montembeault ?

Le coach ne veut plus le dire.

Le DG ne peut plus le dire.

Mais tout le monde le pense :

Il n’y a plus de place pour lui ici.

Et dimanche, dans cette salle de presse étouffante de Pittsburgh, dans cette tension entre le coach et son ennemi médiatique numéro un… Martin St-Louis vient peut-être de le confirmer sans le vouloir.