Alors qu’on croyait que la spirale allait enfin se calmer, le Canadien de Montréal a plongé encore plus profondément dans le chaos en encaissant une défaite humiliante de 8-4 contre les Capitals de Washington au Centre Bell, une septième défaite à leurs huit derniers matchs qui met en lumière un constat brutal : rien ne fonctionne, ni derrière le banc, ni devant le filet, ni dans la structure de jeu, et surtout pas dans l’utilisation des joueurs clés.
Une crise totale, où les voix réclamant le congédiement de Martin St-Louis et le rappel imminent de Jacob Fowler deviennent trop fortes pour être ignorées.
Ce revers est d’autant plus accablant qu’il a été marqué par un spectacle individuel surréaliste d’Alexander Ovechkin, auteur d’un tour du chapeau qui a transformé la fin de match en humiliation nationale.
Et contrairement aux défaites où le Canadien s’effondre lentement, celle-ci a explosé en plein visage de l’équipe : Montembeault a cédé trois fois sur dix tirs avant d’être retiré.
Dobes est venu en relève pour s’écrouler lui aussi, et les partisans ont quitté l’amphithéâtre dans un mélange de honte et de lassitude, comme si ce scénario était devenu prévisible.
Le 8e but... était la cerise sur le mauvais sundae de la soirée...
Mais ce n’est pas seulement le score qui indigne Montréal : c’est l’image virale qui circule depuis la rencontre montrant Cole Caufield posté devant le filet en avantage numérique, utilisé comme écran et joueur de récupération, littéralement placé pour voiler le gardien du haut de ses 5 pieds 8, pendant que Juraj Slafkovský, 6 pieds 3, bâti pour ce rôle, est relégué ailleurs dans la séquence. (voir la photo au bas de l'article)
Une configuration absurde qui a fait rire la planète hockey et qui illustre à quel point St-Louis semble improviser dans un moment où le club aurait besoin de clarté tactique. Cette photo est devenue symbole du malaise : un entraîneur en panique qui n’a plus d’idée.
Et pendant ce temps, Ovechkin, lui, rappelait au Centre Bell pourquoi il est l’un des meilleurs marqueurs de l’histoire. Son premier but, un tir sur réception fulgurant à la pointe, est arrivé une seconde seulement après une mise au jeu gagnée en avantage numérique, mettant fin à une disette de cinq matchs sans but des Capitals dans cette situation.
Ensuite, il s’est chargé de fermer les livres, une fois, puis une autre, puis une troisième, en ajoutant un but tardif à cinq minutes de la fin avant de sceller l’humiliation dans un filet désert, comme s’il prenait plaisir à finir ce que les gardiens du CH n’avaient pas su empêcher.
Montembeault, déjà au centre d’une tempête depuis plusieurs semaines, n’a rien pour se défendre. On pourra toujours dire que les deux premiers buts étaient des tirs d’élite, mais c’est le troisième, ce tir faible d’Ethan Frank après une mise en scène d’Aliaksei Protas, qui a brisé la soirée et qui a confirmé que le Québécois a perdu confiance, perdu son filet, perdu la ville.
Et la relève n’a rien changé : Dobes, dès son arrivée, s’est montré aussi vulnérable, battu par Jakob Chychrun puis Sonny Milano, comme si le problème ne concernait pas seulement un joueur, mais toute l’identité défensive de l’équipe. (Dobes a finalement accordé 4 buts sur 25 tirs, alors que Montembeault a accordé 3 buts sur 10 tirs).
Et pendant que tout s’écroule, les blessures continuent de s’accumuler : après Dach, Laine, Guhle, Newhook, c’est maintenant Jake Evans qui tombe au combat à la suite d’un coup de coude de Tom Wilson.
Le joueur a quitté la partie visiblement sonné, incapable de revenir en troisième période.
Le fait que Chychrun marque pendant que Evans récupère au sol ajoute l’indécence à la douleur, comme si chaque séquence critique tournait automatiquement contre Montréal.
Ce qui rend le tout encore plus cruel, c’est que même les rares bonnes nouvelles ont un arrière-goût amer. Brendan Gallagher a finalement marqué son premier but de la saison, mettant fin à une séquence horrifiante de 0-en-18 en supériorité numérique, mais ce moment pourtant positif se retrouve noyé dans un océan d’absurdité tactique.
L’avantage numérique reste anémique, la structure ne génère que quatre tirs en trois opportunités, et le seul but survient dans un contexte où le système semble improvisé plutôt qu’enseigné.
Le vestiaire, lui, semble au bord de la rupture. La frustration est visible, les regards sont vides, et le leadership commence à être mis en doute.
Suzuki parle de petits pas, St-Louis évoque encore la « game collective », mais les partisans n’achètent plus, parce que le produit sur la glace contredit le discours. Chaque erreur coûte cher, chaque adversaire semble plus affamé, et chaque match renforce l’idée que Montréal n’a ni direction ni plan.
La question qui monte maintenant : combien de temps encore avant que Kent Hughes intervienne? On parle déjà du rappel de Jacob Fowler, d’un changement de philosophie, voire d’un changement de personnel derrière le banc.
Le Québec veut de plus en plus... que Martin St-Louis prenne la porte de sortie...
Pas parce que St-Louis est un mauvais entraîneur, mais parce qu’il ne semble plus capable de guider ce groupe dans l’adversité.
Ce club n’est pas seulement en défaite. Il est en chute libre.
Et tant qu’on placera Cole Caufield devant le filet en prolongation et que Montembeault continuera de se faire traverser par n’importe quel tir flottant, rien ne changera.
Montréal ne perd plus des matchs.
Il s’effondre.
