Congédiement demandé: inquiétude pour Martin St-Louis

Congédiement demandé: inquiétude pour Martin St-Louis

Par David Garel le 2025-12-02

Martin St-Louis perd pied à Montréal : les réseaux sociaux réclament sa tête.

La soirée qui devait permettre au Canadien de tourner la page sur l’humiliation de Denver s’est transformée en un acte d’accusation contre Martin St-Louis, dont le nom s’est retrouvé partout sur les réseaux sociaux, escorté du désormais inévitable #FireMartinSaintLouis.

Ce n’est plus une simple grogne, ni un courant de frustration éparpillé ici et là : c’est une véritable tempête, un soulèvement numérique qui illustre parfaitement le malaise d’une partie de la base partisane face aux décisions incompréhensibles d’un entraîneur qui semble mêlé comme un jeu de cartes depuis plusieurs semaines.

L’exemple le plus honteux, celui qui a mis le feu aux poudres, concerne évidemment Ivan Demidov. Moins utilisé que Joe Veleno après une seule période, le prodige russe a ensuite été surutilisé en fin de match, pour que St-Louis évite la honte médiatique.

Il y a quelques jours à peine, l’entraîneur confessait qu’il devait « en donner plus » à Demidov, qu’il en était conscient, qu’il allait « faire un meilleur job ». Et pourtant, dès le premier vingt, il le laissait végéter.

Sûrement que quelqu'un lui a montré son temps de jeu au premier entracte. St-Louis a besoin qu'on le prenne par la main. Comme un coach pee-wee.

Et c’est là que les réseaux sociaux sont devenus incontrôlables, à la seconde où les médias ont mentionné la statistique à St-Louis, voilà qu’en panique totale, le coach a soudainement renversé la vapeur.

Demidov a terminé la rencontre avec 17 minutes et 15 secondes, une hausse aussi soudaine que forcée, comme si St-Louis s’était senti obligé d’effacer en direct sa propre incohérence.

Impossible de ne pas voir dans cette gestion une réaction précipitée, presque improvisée, qui illustre à quel point l’entraîneur semble bousculé par la pression extérieure plutôt que guidé par une conviction claire.

Pendant ce temps-là, l’équipe s’effondrait sur le plan défensif, encore et toujours prise dans le piège d’un man-to-man rigide, exposé depuis des jours par tous les médias, qui n’en reviennent pas de voir le Canadien continuer à s’obstiner dans une structure horrible.

St-Louis a vu rouge en conférence de presse, lorsque le journaliste de TVA Sports, Anthony Martineau, lui a demandé s'il y avait un problème avec le système man-to-man.

Sa réponse: " Je ne parlerai pas du système. Aucun rapport le système ". Voici sa réponse en vidéo:

Pas rapport? Le CH glisse lentement mais sûrement vers les bas-fonds de la LNH, 28e défense du circuit, incapable de protéger l’enclave, incapable de soutenir son gardien, incapable d’amortir les séquences adverses.

Et ce qui choque le plus, c’est peut-être la passivité de St-Louis dans le moment exactement où son équipe en avait besoin. À 2-1, Montréal était nerveux, paniqué, fragile.

Montembeault multipliait les déplacements hésitants, les défenseurs reculaient sur leurs talons, et on voyait, de la galerie, le mur se fissurer en temps réel.

Et pourtant, rien. Aucun temps d’arrêt. Aucun rappel à l’ordre. Aucun geste pour calmer les esprits. Aucun changement de gardien.

Même lorsque le score est passé à 3-1, puis 4-1, l’entraîneur est resté figé, incapable d’intervenir, comme s’il observait impuissant la tempête qu’il avait lui-même contribué à créer.

C’est précisément ce refus de réagir, ce refus d’admettre que la situation lui échappe, qui enflamme les critiques.

Les partisans voient un entraîneur qui n’ajuste pas sa stratégie, qui ne protège pas son vestiaire, qui ne s’adapte pas aux réalités de la LNH moderne.

Ils voient une équipe qui encaisse des buts identiques soir après soir, une structure défensive qui explose devant le moindre changement d’angle adverse, un système qui transforme chaque erreur individuelle en catastrophe.

Ils voient un coach qui parle comme un entraîneur pee-wee, qui explique qu’il « réalise après » qu’il aurait dû mieux gérer son temps de glace, alors qu’il dirige une équipe professionnelle dans la ligue la plus impitoyable au monde.

Et au cœur de ce chaos, une conclusion : une portion grandissante des partisans ne croit plus que Martin St-Louis est l’homme qui pourra mener cette équipe vers la coupe Stanley.

Les critiques ne viennent plus seulement de trolls ou des "usual suspects" sur la toile : elles proviennent de fans crédibles, d’analystes, de journalistes, de comptes respectés, de gens qui ont longtemps défendu St-Louis avant de finalement conclure que l’entêtement, l’ego et l’improvisation ne font pas bon ménage avec la réalité du hockey moderne.

La jokeultime, c’est que dans une soirée où St-Louis cherchait à calmer la tempête médiatique, où il voulait reprendre le contrôle du narratif après son mea culpa de Denver, il a finalement offert à ses détracteurs le plus puissant argument jusqu’à maintenant : celui d’un entraîneur dépassé par son propre système, paralysé devant les ajustements adverses, incapable de protéger ses joueurs, incapable de protéger son gardien, incapable de protéger sa réputation.

Ce soir, Montréal n’a pas simplement perdu un match.

C’est Martin St-Louis qui a perdu la foule.