Le Canadien de Montréal a encore frappé un mur. Cette fois, ce sont les Devils du New Jersey qui ont joué le rôle de bourreau, humiliant le CH 4-0 au Centre Bell.
Un autre match sans âme, une autre performance fade, un autre signe que Martin St-Louis est en train de perdre le contrôle.
L’apathie totale : un vestiaire éteint. Il fut un temps où Martin St-Louis réussissait à inspirer ses joueurs, à leur insuffler une mentalité de guerriers affamés.
Mais aujourd’hui, tout ce qu’on voit, c’est une équipe amorphe, incapable de générer quoi que ce soit en attaque, encore moins de réagir face à l’adversité.
Nick Suzuki lui-même l’a admis après le match : « On doit évidemment trouver des moyens de marquer… mais honnêtement, ça n’a pas été assez bon dernièrement. »
C’est un euphémisme. Deux matchs consécutifs sans marquer un seul but devant ses partisans, c’est une honte. Suzuki parle de « générer des chances », mais où sont-elles? Ce club-là semble complètement déconnecté, sans solutions.
Et c’est là le vrai problème : ce n’est même plus une question de talent ou d’effort. C’est un groupe qui semble avoir perdu confiance en son propre jeu. Suzuki l’a reconnu : « La confiance est un peu un problème que l’on ressent dans le vestiaire. »
Et ça, c’est le signe le plus inquiétant. Parce que lorsque la confiance disparaît, le vestiaire suit.
Patrik Laine : fantôme en mission. Parlons de Patrik Laine. Encore une fois, totalement invisible. En avantage numérique, il donne l’impression de vouloir faire quelque chose.
Mais à 5 contre 5? C’est un mirage. Une ombre qui traîne ses patins, incapable de générer quoi que ce soit.
Martin St-Louis persiste à le faire jouer sur un troisième trio, comme s’il espérait que la punition finirait par lui envoyer un message. Mais à ce stade-ci, le message ne passe pas.
Laine n’a pas marqué en neuf matchs. Il ne produit pas, ne défend pas, ne crée rien. Son trio avec Jake Evans et Joel Armia, aussi solide soit-il défensivement, n’est qu’un cimetière offensif.
La réalité est brutale : Laine est en train de devenir un passager. Et le problème, c’est qu’il ne semble même pas s’en soucier.
Josh Anderson : seul joueur avec du cœur, mais trop tard. Si on cherche une once de vie dans cette équipe, il faut regarder Josh Anderson. Mais pas pour les bonnes raisons.
Frustré, excédé par l’incompétence collective, il a laissé exploser sa rage en fin de match avec une punition stupide, frappant un joueur des Devils derrière la tête. Un geste inutile, qui résume parfaitement la frustration accumulée dans cette équipe.
« Mon état d’esprit, c’est qu’il nous reste un match… On voulait vraiment celui-là, mais évidemment, ça n’a pas tourné en notre faveur. »
Les mots d’Anderson après la rencontre sonnent creux. Son effort est là, mais il est mal canalisé. Ce n’est pas en assommant un adversaire qu’il va secouer ses coéquipiers.
Les piliers du vestiaire sont fatigués. David Savard, pourtant l’un des leaders de cette équipe, a eu du mal à cacher sa déception après le match. « C’est décevant de ne pas avoir de résultats aujourd’hui. Je pense que les gars ont donné un effort. »
Vraiment? L’effort, il était où? Oui, le CH a eu quelques présences en zone adverse, mais la réalité, c’est que l’équipe n’a jamais été dans le coup. Pas de rythme, pas d’intensité, pas de solutions.
Savard insiste : « Il faut juste revenir aux principes. Il ne faut pas donner beaucoup à l’autre équipe. » Mais c’est justement ce que fait Montréal en ce moment!
Des revirements coûteux, une couverture défensive douteuse et des unités spéciales anémiques.
Même Logan Mailloux, pourtant plein de promesses, a fini avec un match difficile. Aligné avec Lane Hutson, il s’est fait prendre sur deux buts. Savard l’a défendu : « Ce n’est pas nécessairement la faute à tout le monde. »
Mais à ce stade, ce n’est pas un seul joueur qui est en cause. C’est toute l’équipe qui sombre.
Martin St-Louis, encore en contrôle?
La vraie question maintenant : Martin St-Louis a-t-il encore le contrôle de cette équipe? Parce que lorsqu’un coach parle, et que l’équipe ne répond pas, c’est signe que quelque chose est brisé.
Après huit défaites en neuf matchs, on ne parle plus d’une simple mauvaise passe. On parle d’un problème de fond.
La défense est poreuse. L’attaque est dysfonctionnelle. Les vétérans sont fatigués. Les jeunes semblent livrés à eux-mêmes. L’énergie qui caractérisait cette équipe il y a un an est disparue.
Il reste un match avant la pause. Un autre match où Martin St-Louis va devoir trouver un moyen d’allumer une flamme dans son vestiaire.
Parce que si le CH subit une autre humiliation contre Tampa Bay, la question ne sera plus « Comment on s’en sort? », mais bien « Martin St-Louis est-il encore l’homme de la situation? »
À suivre ...