Martin St-Louis en veut à Juraj Slafkovsky.

St-Louis veut que "Slaf" progresse et évolue dans l'univers exigeant de la LNH et qu'il comprenne qu'un joueur de la LNH ne se limite pas à perfectionner ses compétences offensives sur la glace, à gagner en confiance ou à affiner son jeu défensif. Cela implique également une maîtrise de l'art de la retenue verbale.

C'est une leçon que Juraj Slafkovsky a récemment dû assimiler. Le joueur slovaque a passé plus de temps que quiconque sur le banc des punitions au Centre Bell au cours de la dernière semaine : trois fois contre les Sabres et deux fois contre les Coyotes.

"Je dois sûrement trop parler aux arbitres. Cela fait probablement partie du problème", a admis humblement le jeune homme avant de s'envoler avec l'équipe pour la Floride.

"Je dois être plus respectueux lorsque je reçois une pénalité. Je ne devrais pas m'emporter autant."

Il fut un temps où Brendan Gallagher rencontrait le même défi. Ses sautes d'humeur l'avaient souvent mis à mal avec les officiels. Avec les années, le trentenaire a appris à se calmer, gagnant ainsi le respect et la crédibilité nécessaires pour discuter avec les arbitres.

La différence, c'est que Slaf est PUNI, alors que Gallagher est chouchouté.

"Les arbitres peuvent être plus indulgents avec un vétéran qui montre des émotions. Avec les jeunes joueurs, ils peuvent être moins tolérants. C'est un aspect de l'apprentissage", a souligné Martin St-Louis.

"Mais Juraj réagit comme n'importe quel jeune de 19 ans. Il apprendra à gérer cela avec le temps. C'est une ligne fine, le hockey est un sport d'émotions."

L'autre ligne à ne pas franchir est celle de la patience de l'entraîneur. Lorsque vous écopez de deux pénalités en territoire adverse, cela peut avoir des conséquences, comme cela s'est produit lors du match de mardi où Slafkovsky a été privé d'un temps de jeu en deuxième période.

"C'est frustrant. J'ai écopé de cinq pénalités lors de mes deux derniers matchs à domicile. C'est difficile. Je ne veux pas nuire à mon équipe. C'est frustrant de prendre autant de pénalités récemment."

Sur ces cinq pénalités, trois ont été infligées pour des coups de bâton.

"Je devrais peut-être garder mon bâton en bas", a-t-il admis.

Oui, ce serait judicieux. Et peut-être prendre quelques instants de plus pour réfléchir avant d'agir.

"C'est long de rester deux minutes au banc des pénalités", a-t-il ajouté.

Une situation qui rappelle les mots du célèbre Denis Lemieux : "Deux minutes à rester assis là pendant que les autres jouent. C'est humiliant."

Dans son cas, ce n'était pas tant l'humiliation que la frustration qui le rongeait. Une frustration qu'il a canalisée en revenant sur la glace avec une énergie redoublée, participant activement à la progression de l'attaque tout en s'impliquant dans le repli défensif.

Il est mieux de continuer...s'il veut sortir de la niche de son coach...

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