La tensions entre Martin St-Louis et Martin McGuire est devenue invivable.
Encore une fois ce samedi matin, à la veille d’un match crucial contre les Maple Leafs de Toronto, la ligne de fracture entre le coach du CH et le journaliste de Cogecoa craqué pour de bon.
Dans une scène surréaliste, qui résume à elle seule le climat actuel autour du Canadien de Montréal, l’entraîneur-chef a volontairement transformé un échange de presse avec une froideur sans pitié, répondant à deux questions de McGuire avec un mépris évident, avant d’offrir des réponses longues et pédagogiques aux journalistes suivants.
Il ne s’agit plus d’un simple malaise. Il s’agit d’un conflit ouvert. Et cette fois, Chantal Machabée ne pourra plus l’ignorer.
Tout a commencé lorsque Martin McGuire a tenté d’ouvrir la conférence de presse avec une question émouvante :
« Ce matin, on sentait de l’énergie, de la cohésion sur la glace. Est-ce qu’il y avait un objectif particulier derrière ce genre d’entraînement en groupe? »
Réponse de Martin St-Louis? Trois mots. « Il faut être ensemble. » Sec, neutre, glacial.
Puis, McGuire a voulu poursuivre en posant une autre question, toujours polie, toujours dans le registre du hockey :
« Pourquoi avoir choisi Dobeš pour affronter les Leafs ce soir? Est-ce que tu considères que c’est la meilleure carte? »
Nouvelle réponse cinglante de St-Louis :
« C’est pas nécessairement la meilleure carte. C’est juste la carte ce soir. »
Ton cassant, regard dur, et surtout, aucune explication.
À voir la vidéo de l'échange, on a mal pour McGuire. De voir que le descripteur des matchs du CH au 98,5 FM se faire humilier jour après jour donne mal au coeur:
À ce moment-là, tout le monde dans la salle de presse a compris ce qui se passait. Ce n’était pas une mauvaise humeur générale de St-Louis.
Car à la question suivante, posée par Guillaume Lefrançois de La Presse, l’entraîneur s’est immédiatement détendu. Il s’est mis à expliquer avec détails la notion de robustesse, à donner des exemples concrets de contact loin de la rondelle, à contextualiser les stratégies défensives en zone neutre. On n’était plus dans le froid glacial. On était dans la pédagogie.
Ce double standard dans la manière de répondre aux questions (mépris pour Martin McGuire, collaboration respectueuse avec les autres) n’est plus une coïncidence. C’est une habitude. Une tension qui se voit, qui s’entend, qui dérange. Et ce n’est pas la première fois que cela se produit.
Depuis plusieurs semaines, dès que McGuire s’adresse à St-Louis, l’air devient plus lourd, la tension monte d’un cran, et les réponses deviennent minimales, presque passives-agressives.
Ou le coach tente tout simplement de ridiculiser le journaliste devant tout le monde:
Et parfois, on a l'impression qu'il veut lui sauter à la gorge tellement il est sur le bord de sauter une coache quand McGuire parle:
Certains ont cru au début que c’était une perception, une mauvaise journée, un malentendu. Mais après la scène de ce matin, plus personne ne doute de la réalité : Martin St-Louis ne supporte plus Martin McGuire.
Et pourtant, McGuire ne cherche pas la controverse. Il pose des questions simples, basées sur les performances de l’équipe, sur les choix de l’entraîneur, sur la construction de l’alignement.
À ce stade-ci, il est impératif que la vice-présidente aux communications, Chantal Machabée, intervienne. Elle ne peut pas laisser ce conflit personnel devenir un problème institutionnel.
Parce qu’au-delà du ressenti de Martin St-Louis, c’est l’image du Canadien qui en souffre. L’entraîneur-chef ne peut pas continuer à humilier un journaliste reconnu, respecté, et qui représente en plus la radio officielle de l’équipe. Ce serait un précédent dangereux.
Chantal Machabée, qui a fait un travail remarquable depuis son arrivée pour assainir les relations entre l’équipe et les médias, doit rappeler à Martin St-Louis que Martin McGuire est un journaliste comme les autres. Qu’il a le droit de poser ses questions. Et surtout que ce genre de traitement différencié est injustifiable. Car si aujourd’hui c’est McGuire, demain ce sera un autre.
Ce genre d’attitude crée aussi un effet boule de neige. Elle légitime une animosité dans le vestiaire, dans le public, sur les réseaux sociaux.
Si l’entraîneur agit avec dédain envers un journaliste respecté, cela envoie le signal qu’il est acceptable de mépriser les médias. Et dans une ville comme Montréal, où la pression médiatique est déjà énorme, ce genre de message est dangereux.
D’autant plus que Martin St-Louis a toujours été louangé pour son authenticité, sa capacité à parler vrai, à expliquer les choses.
Mais lorsqu’il devient sélectif dans sa transparence, et qu’il se referme à la moindre contrariété, il perd cette aura. Il devient grincheux, dur, presque mesquin. Et ce n’est pas l’image que le Canadien veut projeter en pleine saison charnière.
Le moment final de cette conférence, presque surréaliste, a été la dernière question de McGuire. Il a voulu revenir sur la dynamique familiale entre Arber et Florian Xhekaj. Il lui a tendu une perche pour parler de passion, d’émotion, d’histoire incroyable de voir deux frères jouer ensemble dans la LNH.
St-Louis a regardé dans le vide, a dit: "Félicitations à papa et maman", puis a tourné les talons. Aucune chaleur. Aucun storytelling. Aucun effort.
Pour un coach qui se targue de prôner l’émotion et l’intensité, ce refus de connecter avec les journalistes, et donc avec le public, sur un sujet aussi humain est révélateur. C’est une cassure.
Ce n’est plus un simple accrochage. C’est une guerre froide en pleine conférence de presse. Et c’est à Chantal Machabée d’y mettre un terme, rapidement.
Car ce samedi matin, Martin St-Louis a envoyé un message clair : il ne considère plus Martin McGuire comme un interlocuteur valable.
Et dans un marché comme Montréal, ce genre de mépris assumé envers la voix du CH à la radio, pourrait finir par se retourner contre lui.
