Depuis son arrivée derrière le banc des Canadiens de Montréal, Martin St-Louis a créé l'intérêt et les spéculations des amateurs de hockey québécois, pour le meilleur et pour le pire.

Malheureusement, une décision en particulier a généré des controverses : son refus catégorique d'engager Guy Boucher, un entraîneur expérimenté et surtout très profond au niveau de sa mentalité et de ses stratégies, pour superviser l'avantage numérique de l'équipe.

Tout le monde connait les raisons personnelles et professionnelles qui ont mené à cette exclusion. Tout le monde sait que le conflit entre St-Louis et Boucher ne date pas d'hier.

Les deux hommes ont une histoire commune marquée par des tensions notoires, en particulier lors de leur passage au Lightning de Tampa Bay.

À l'époque, St-Louis, alors capitaine de l'équipe, aurait joué un rôle clé dans le départ de Boucher, mécontent de ses méthodes et de sa gestion de l'équipe.

Le conflit entre Guy Boucher et Martin St-Louis à Tremblant reste l'un des épisodes les plus marquants de leur relation à couteaux tirés.

Cet incident, qui remonte à leur passage au sein du Lightning de Tampa Bay, s'est déroulé lors d'une retraite fermée organisée par Boucher pour renforcer l'esprit d'équipe et préparer les joueurs pour la saison.

En octobre 2011, après un match préparatoire contre le Canadien de Montréal, Guy Boucher a décidé de mener son équipe à une retraite fermée à Mont-Tremblant, au Québec.

L'objectif de cette retraite était double : resserrer les liens entre les joueurs et inculquer une discipline stricte qui serait bénéfique tout au long de la saison.

Malheureusement, ce qui devait être une occasion de resserrer les liens de l'équipe s'est rapidement transformé en un cauchemar pour certains joueurs, en particulier pour Martin St-Louis.

Durant cette retraite, Guy Boucher a imposé un régime d'entraînement intensif, souvent perçu comme excessif par les joueurs.

Une des méthodes les plus controversées a été l'imposition de séries répétées de push-ups après chaque exercice d'entraînement.

Boucher exigeait des joueurs qu'ils fassent des push-ups constamment, sans répit, une pratique que beaucoup ont trouvée inutilement punitive et humiliante.

Martin St-Louis, un vétéran respecté et alors capitaine de l'équipe, a particulièrement mal réagi à ces méthodes. Il considérait que ces exercices étaient non seulement excessifs, mais qu'ils brisait le moral et l'esprit d'équipe, au lieu de les rendre plus forts.

St-Louis, connu pour son sens aigu du leadership et sa défense des intérêts de ses coéquipiers, a trouvé ces traitements dégradants et contre-productifs.

L'atmosphère déjà tendue a atteint son point de rupture lorsque St-Louis a pris la parole pour exprimer son mécontentement envers les méthodes de Boucher.

Les tensions sont montées d'un cran, jusqu'à atteindre un affrontement verbal entre les deux hommes. Boucher, fidèle à son approche rigide, n'a pas cédé, insistant sur la nécessité de la discipline et de l'obéissance aux ordres.

St-Louis, ne supportant plus ce qu'il percevait comme une tyrannie, a décidé de prendre les choses en main. Selon des sources proches de l'équipe à l'époque, il aurait pris l'initiative de rencontrer le directeur général de l'équipe, Steve Yzerman, pour exprimer son mécontentement et demander le renvoi de Boucher.

Ce geste a été perçu comme une trahison par Boucher, et a scellé le sort de leur relation professionnelle.

Le congédiement de Guy Boucher en 2013, bien que basé sur des résultats décevants sur la glace, a également été influencé par cette rupture de confiance et de respect mutuel avec certains joueurs clés, dont Martin St-Louis.

Cet épisode a non seulement conclu la fin de la relation entre les deux hommes en matière de gestion et de philosophie de coaching, mais il a aussi laissé une marque au fer rouge sur leurs relations futures.

Cette rupture a laissé des cicatrices profondes.

Les critiques de Boucher envers St-Louis n'ont fait qu'amplifier ce ressentiment. Lorsqu'il était RDS, Boucher n'a pas hésité à exprimer publiquement ses soutes  quant aux capacités de St-Louis en tant qu'entraîneur.

Il a critiqué le manque d'expérience de St-Louis, surlignant des erreurs dans la gestion des lignes et de l'avantage numérique, ainsi que son attitude où on le voyait rire avce les journalistes après des défaites embarrassantes.

Ces critiques cinglantes ont sans doute mis du gaz dans la détermination de St-Louis à se tenir éloigné de son ancien coach.

Pourtant, beaucoup considèrent que cette décision est une erreur stratégique majeure. L'expertise de Boucher en matière d'avantage numérique est reconnue dans toute la ligue.

La réticence de St-Louis à travailler avec Boucher pourrait bien être perçue comme une grave erreur, ou, pire encore, comme une volonté de se protéger, alors que St-Louis a un certain complexe au niveau de son autorité.

Déjà qu'il ne faisait aucun sens que St-Louis n'ait pas de coach d'expérience avec lui. Maintenant que Burrows est parti, il n'a plus aucune excuse, surtout quand son avantage numérique est la honte de la LNH.

La décision de St-Louis de l'exclure des Canadiens pourrait s'avérer être une erreur coûteuse pour l'équipe et pour sa propre carrière d'entraîneur à long terme.

L'insistance de St-Louis à maintenir Guy Boucher à distance pourrait bien être un choix qui hantera ses nuits pendant longtemps.

Les fans et les analystes se demanderont toujours ce qui aurait pu être si les deux hommes avaient mis de côté leurs différends pour le bien de l'équipe.

Pour l'instant, il ne reste qu'à espérer que St-Louis saura prouver que sa décision était la bonne, alors que tout le monde sait qu'il agit par orgueuil en ce moment.

Et l'orgueil, ça finit toujours par couler les hommes....

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