Martin St-Louis ne pardonnera jamais à Patrick Lagacé

Martin St-Louis ne pardonnera jamais à Patrick Lagacé

Par David Garel le 2024-11-11
canadiens

Le passage de Patrick Lagacé et Yanick Bouchard sur les ondes du 98,5 FM en octobre dernier devait être un moment routinier pour Kent Hughes, directeur général du Canadien de Montréal.

Mais cette entrevue, d’apparence tranquille, s’est rapidement transformée en un cauchemar pour Martin St-Louis, grâce à une question bien placée de Bouchard.

Alors que Hughes semblait prêt à partir, Bouchard a lancé la fameuse question :

« Sur quel aspect doit travailler Martin St-Louis pour devenir encore un meilleur entraîneur ? »

Cette question, que Hughes n’avait visiblement pas anticipée, a instantanément changé l’ambiance.

Dans un moment de transparence inattendue, Hughes a laissé échapper un commentaire qui en disait long :

« Il doit apprendre à déléguer. Il ne peut pas tout faire seul. »

"Comme coach on ne peut pas tout faire. On doit mettre nos confiance dans les autres".

À cet instant précis, ce qui devait être une entrevue anodine s’est transformée en une bombe qui allait résonner jusqu’au bureau de Martin St-Louis.

Hughes venait de révéler, même sans le dire clairement, un désir pour que St-Louis cède un peu de contrôle, une critique à peine voilée de son approche autoritaire et solitaire.

Bien sûr, Lagacé, en bon journaliste, n’a pas laissé la tension redescendre, et cette déclaration a immédiatement ouvert la porte aux spéculations : la direction serait-elle à la recherche d’un adjoint expérimenté pour encadrer un St-Louis parfois perçu comme un Napoléon dans le vestiaire ?

Ce coup de théâtre a immédiatement réveillé les rumeurs qui couraient déjà : Martin St-Louis serait réticent à accepter l’aide d’un entraîneur d’expérience, préférant garder le contrôle total.

Pour un coach aussi fier, un commentaire public de ce type était difficile à avaler. Les observateurs savent que St-Louis n’a jamais montré d’enthousiasme à l’idée de s’entourer de têtes bien faites, encore moins de ceux qui pourraient remettre en question son autorité.

Depuis le départ d’Alex Burrows, il a choisi de gérer l’avantage numérique en solo, et il s’est entouré d’assistants sans grande expérience comme Stéphane Robidas et Trevor Letowski.

L’entrevue au 98,5 FM n’a fait que confirmer ce que beaucoup soupçonnaient : Hughes est fatigué de voir un entraîneur novice tenter de tout faire seul, sans déléguer.

Et ce besoin pressant de lui adjoindre quelqu’un de plus chevronné n’est plus un secret. Pour St-Louis, cette déclaration publique risquait d’être une gifle difficile à digérer, une remise en question de son contrôle total dans la chambre.

Cela ouvre aussi la porte à des tensions grandissantes avec Hughes, surtout s’il voit cette suggestion comme une attaque personnelle plutôt qu’un conseil pour l’amélioration de l’équipe.

Après cette entrevue, un constat s’impose : la relation entre St-Louis et Hughes ne sera plus jamais la même.

Le coach est désormais conscient que son DG, tout ancien agent pro-joueurs qu’il soit, commence à douter de sa capacité à bien s’entourer.

À un moment où les Canadiens accumulent les défaites et les critiques, cette question de délégation prend une importance cruciale.

Pour Patrick Lagacé, cette entrevue marque une réussite journalistique éclatante. Par une simple question, il a contribué à révéler les tensions sous-jacentes qui couvent entre le DG et l’entraîneur.

Mais pour Martin St-Louis, cela pourrait marquer le début d’une prise de conscience – ou, au contraire, renforcer son isolement et sa volonté de garder le contrôle total.

Une chose est sûre : St-Louis a maintenant le choix d’évoluer et de s’ouvrir à une aide précieuse ou de persister dans sa position d’autorité unique, au risque de s’aliéner non seulement la direction, mais aussi ses joueurs.

Le CH peut-il espérer remporter une Coupe Stanley avec un Martin St-Louis qui refuse de déléguer et de s’entourer ? À la lumière de cette entrevue, la question se posait directement.

L'entrevue entre Patrick Lagacé et Kent Hughes a été bien plus qu'une simple discussion sur les ambitions du Canadien de Montréal : elle a ouvert une brèche qui a précipité les choses, menant directement à l'annonce de Georges Laraque, faisant été d'une rencontre entre Hughes, Gorton et Gérard Gallant dans un café torontois.

Cette nouvelle a ensuite été démentie par Kent Hughes.

« Je n’ai jamais parlé à Gerard Gallant de ma vie »

« La dernière fois que je l’ai vu, c’était à Las Vegas lors de la cérémonie des trophées quand il a remporté le Jack-Adams. Ce n’est pas une information véridique. »

Mais cette entrevue de Lagacé a été tout de même l'électrochoc d'une série d'événements qui risquent de redéfinir le banc montréalais.

Lorsque Hughes a admis, à demi-mot, que Martin St-Louis devrait apprendre à déléguer, il envoyait en fait un message puissant et sans ambiguïté.

À partir de là, il devenait évident pour tout le monde — partisans, journalistes et même l’état-major du Canadien — que Hughes avait des réserves sur la gestion de St-Louis.

Ce commentaire a planté une graine de doute dans l'esprit des dirigeants du CH, notamment Jeff Gorton, qui, selon certaines sources, aurait depuis longtemps envisagé d'apporter un encadrement plus expérimenté autour de St-Louis.

Ainsi, quelques jours plus tard, c’est un véritable coup de tonnerre qui frappe : Hughes et Gorton auraient rencontré Gérard Gallant dans un café de Toronto.

Même si la nouvelle a été démentie, le mal est fait pour St-Louis. Le Québec en entier veut maintenant Gallant comme coach adjoint...ou coach en chef.

Hughes et Gorton veulent s’assurer que St-Louis soit mieux encadré et qu’il puisse s’appuyer sur quelqu’un qui a l’expérience de guider une équipe dans les moments difficiles.

Le malaise est évident : St-Louis, qui valorise une approche autonome, se voit maintenant obligé d’envisager une cohabitation avec un adjoint de la trempe de Gallant, un homme respecté des joueurs et des dirigeants.

Surtout, cette fausse nouvelle s’apparente à une perte de pouvoir pour St-Louis, un rappel qu’il n’a pas encore pleinement convaincu le Québec de sa capacité à mener seul cette équipe en reconstruction.

La supposée rencontre avec Gallant (démentie) est donc le prolongement direct de cette entrevue avec Lagacé, une conséquence logique de cette critique voilée de Hughes.

Il s'agit d'un message clair : Martin St-Louis devra accepter cette aide ou risquer de voir son autorité diluée par un adjoint plus expérimenté qui pourrait éventuellement lui succéder.

Pour St-Louis, c’est un signal d’alarme ; pour Hughes et Gorton, une stratégie visant à renforcer l’encadrement autour de leur entraîneur-chef afin d’éviter un effondrement total de l’équipe.

L’entrevue de Lagacé avec Hughes, et la fausse rencontre avec Gallant pourrait bien être le début d’une solution imposée par la direction.

St-Louis se trouve maintenant devant un choix difficile : accepter cette nouvelle dynamique ou risquer de se voir marginalisé par le Québec en entier.

Bien joué Patrick Lagacé.