Martin St-Louis perd ses moyens à l'hôtel: malaise médiatique

Martin St-Louis perd ses moyens à l'hôtel: malaise médiatique

Par David Garel le 2025-12-13

Martin St-Louis perd ses moyens à l'hôtel de New York.

Il y avait quelque chose de profondément révélateur, presque inconfortable, dans la manière dont Martin St-Louis a répondu aux questions sur sa défensive, samedi.

Les journalistes le questionnaient sur le fait qu'Adam Engström restait dans l'alignement et que Jayden Struble sortait au profit d'Arber Xhekaj.

St-Louis a répondu... comme si le sujet lui brûlait les mains.

Comme s’il savait très bien que peu importe ce qu’il dirait, il ne contrôlait plus le narratif. Nous n'avons jamais vu le coach autant bégayer devant les médias. Il a perdu ses moyens devant nos yeux:

« J’ai l’impression que… (hésitations) vous savez. Vous savez. Ces gars-là vont jouer. Vous savez, alors je pense que c’est simplement un siège que Struble et Xhekaj se partagent, et honnêtement, on est à l’aise avec ça. On est en confiance quand ces gars-là occupent ce rôle-là. Ce sont de bons défenseurs, vous savez.

Mais quand on donne des répétitions à Engström, forcément, certains autres doivent sortir. Ce n’est pas nécessairement une rotation. Je dirais que c’est basé sur les performances.

On continue d’évaluer, évidemment, mais j’aime notre groupe de sept défenseurs. Le problème, c’est qu’on n’en habille seulement que six. »

Quand St-Louis affirme, droit dans les yeux des journalistes, en bégayant sa vie, que ce n’est pas une rotation entre les défenseurs 5, 6 et 7, que c’est uniquement basé sur les performances, il ne convainc personne dans la salle, pas parce qu’il ment, mais parce qu’il patine, justement, parce qu’il évite, parce qu’il contourne un malaise qui est devenu impossible à masquer.

On le sent tendu, presque agacé par l’insistance, comme s’il refusait que cette discussion prenne la place qu’elle est en train d’occuper malgré lui, comme s’il craignait qu’en creusant trop, on commence à pointer autre chose que de simples décisions hockey.

Car tout le monde le voit, ce qui se passe. Tout le monde comprend que cette défensive est sous microscope sur le marché des transactions, que chaque choix est analysé à travers le marché des transactions, que chaque insertion ou retrait devient une hypothèse et un signal sur le marché des transactions.

Et St-Louis, lui, se retrouve coincé entre deux feux : protéger son vestiaire et préserver l’idée qu’il est seul maître de son alignement, tout en sachant que les décisions actuelles ne peuvent plus être interprétées comme de simples ajustements venant de lui.

Il patine parce qu’il ne veut pas qu’on dise que Kent Hughes tire les ficelles derrière le banc. Il patine parce qu’il ne veut pas alimenter l’idée que certains défenseurs sont traités différemment, qu’Arber Xhekaj revient dans l'alignement à cause des critiques de Maxim Lapierre, qu’Adam Engström est désormais un intouchable, que Jayden Struble est puni parce que les médias affirment qu'il est son chouchou.

Martin St-Louis patine parce qu’il ne veut pas admettre que son alignement n’est plus seulement sportif, mais politique... et décidé par ses patrons afin de montrer des joueurs à Nashville (O'Reilly), Calgary (Kadri) ou St-Louis (Kyrou).

Il patine parce qu’il n’a pas le luxe de dire la vérité : que le Canadien est rendu à un point où chaque match sert aussi de vitrine, où chaque décision doit répondre à plusieurs objectifs en même temps, gagner des matchs, protéger des jeunes, évaluer des actifs, maintenir la cohésion du groupe, tout en naviguant dans un environnement où les rumeurs de transactions sont omniprésentes. à

Dire cela ouvertement, ce serait exposer... qu'il n'est pas le dieu tout puissant, image qu'il adore diffuser auprès des médias.

La nervosité de St-Louis ne vient pas du fait qu’on remet en question sa compétence, elle vient du fait qu’on remet en cause son intégrité de coach.

Parce que quand un entraîneur insiste autant pour dire que ce n’est pas une rotation, c’est précisément parce que ça y ressemble trop.

Quand il répète que tout est basé sur la performance, c’est parce qu’il sait très bien que certaines performances ont été jugées plus sévèrement que d’autres. Et qu'il est tanné qu'on l'accuse de favoriser Struble au détriment de Xhekaj.

Et quand il répond court, sec, presque sur la défensive, c’est parce qu’il comprend que la ligne entre décision hockey et décision stratégique du DG est devenue extrêmement mince.

Ce malaise est réel. Et même si St-Louis refuse de le nommer, même s’il patine pour éviter de tomber, le simple fait qu’on lui pose ces questions, avec autant d’insistance, prouve que quelque chose a changé dans la perception du Canadien.

On ne parle plus seulement d’un jeune club en apprentissage. On parle d’une organisation qui gère désormais un surplus, une valeur, un inventaire défensif qui attire les regards, et dont chaque choix est interprété comme un mouvement d’échecs.

Martin St-Louis n’a pas perdu le contrôle de son banc. Mais il est clair qu’il avance sur une glace de plus en plus mince.

Et samedi, à New York, pour la première fois depuis longtemps, on a vu un entraîneur qui ne patinait pas pour gagner du temps sur la glace… mais pour éviter de tomber dans une question dont tout le monde connaît déjà la réponse.

Uen transaction s'en vient à Montréal. Au point de faire bégayer le coach.