Cam Talbot à Montréal: Martin St-Louis ouvre la porte

Cam Talbot à Montréal: Martin St-Louis ouvre la porte

Par David Garel le 2025-11-21

Martin St-Louis est-il en train de nous annoncer une transaction envoyant Cam Talbot à Détroit? 

Il y a des moments où la vérité éclate sans que personne ne la prononce directement, et la scène survenue ce matin à Brossard s’inscrit exactement dans cette logique brutale.

Après des semaines à minimiser la situation, à parler de constance, à répéter que « tout le monde doit être meilleur », Martin St-Louis a finalement laissé glisser ce qui, pour un gardien en crise comme Samuel Montembeault, est littéralement un cauchemar professionnel : il n’est plus le numéro un du Canadien de Montréal.

Ce n’est pas une rumeur, ce n’est pas une interprétation exagérée. C’est sorti de sa bouche, en pleine conférence de presse, dans un moment de malaise évident, lorsque le journaliste lui a rappelé ses propres propos, ceux où il avait clairement affirmé que Montembeault était « dans sa tête le #1 », celui qui pouvait prendre la charge de travail d’un vrai titulaire de la LNH, alors que Jakub Dobeš n’avait pas encore la maturité technique pour assumer ce rôle.

Cette phrase, déjà marquante à l’époque, est devenue aujourd’hui une bombe à retardement, car St-Louis a tenté de la renier. À bout de souffle, surpris, presque pris les mains dans le sac, il a répondu : 

« Quand est-ce que j’ai dit ça? »

C’est là que le malaise est né:

Le journaliste lui a rappelé exactement la déclaration. Il n’y avait aucune ambiguïté. St-Louis l’avait dit. Devant tout le monde. Et voilà que, dans un moment où Montembeault est au fond du gouffre, où il s’est fait sortir de la rencontre après trois buts sur dix tirs, où la foule du Centre Bell a déjà tourné contre lui, l’entraîneur refuse même de reconnaître sa propre affirmation.

Il réécrit son propre historique, contredit sa parole, et ce refus de l’assumer est un message encore plus violent que s’il avait déclaré frontalement que Montembeault ne l’était plus : il ne le voit même plus comme un choix assumé, encore moins comme une conviction.

Dès ce moment, tout le monde dans la salle a compris ce qui se tramait. St-Louis a enchaîné avec une justification maladroite, en expliquant que le plan avait « changé », que l’intention, depuis quelques semaines, était de donner des départs plus rapprochés aux deux gardiens.

Une formulation diplomatique pour dire ce que les chiffres, l’œil-test et les décisions en match confirment depuis un mois : il n’a plus confiance. Il ne voit plus Montembeault comme le pilier du filet. Il gère maintenant au jour le jour, match par match, sans statut officiel, sans hiérarchie, sans filet de sécurité pour aucun des deux.

Mais le plus révélateur est venu après : à la question « Qui jouera demain? », St-Louis a répondu qu’il ne le savait pas. Samedi soir contre les Maple Leafs, à domicile, dans un match normalement réservé au numéro un, il ne sait pas.

Pas une marque de confiance. Pas un mot pour soulager la pression infernale qui écrase Montembeault depuis un mois. Pas un geste pour l’aider à se stabiliser. Rien. St-Louis a laissé planer le doute, et ce doute est une condamnation en soi.

Pour comprendre l’impact de cet instant, il faut revenir au contexte. Montembeault vit sa pire séquence en deux ans : des huées, des applaudissements sarcastiques, des statistiques catastrophiques, l’impression d’un gardien figé dans sa tête, incapable de retrouver ses repères.

Puis, l’épisode des réseaux sociaux, lorsqu’il a affirmé avoir « supprimé Instagram », alors qu’il l’avait seulement retiré de son téléphone, déclenchant une nouvelle vague de confusion, de critiques, certains y voyant une tentative désespérée de susciter la pitié, d’autres soulignant que la douleur d’un joueur en pleine crise mentale ne devrait jamais être tournée en ridicule. Mais la perception reste : Montembeault est fragile, affecté, secoué, incapable d’arrêter la spirale.

Et au même moment, à Laval, Jacob Fowler détruit tout sur son passage. Trois blanchissages, une domination technique, un calme glacial.

Au point où des journalistes américains couvrant la LAH disent ouvertement qu’il est « trop fort pour cette ligue », qu’il semble « relax comme s’il jouait dans une ligue mineure ».

Montembeault le sait. Impossible de ne pas le sentir. Le gardien québécois n’avouera jamais que la montée irrésistible de Fowler le ronge. Mais tout le Québec le voit : l’écart de performance est devenu si immense que le débat brûle déjà depuis des semaines.

Et voilà que ce matin, St-Louis, en reniant ses propres paroles, en refusant de confirmer Montembeault comme #1, vient de faire exploser l’affaire.

Ce n’est pas tout. Pendant la disponibilité, St-Louis a défendu Dobeš, une défense légère, mais réelle — en disant qu’il était entré dans « des conditions moins évidentes » et que l’équipe ne l’avait pas supporté.

Pour Montembeault, aucune atténuation. Aucun geste verbal pour l’aider. Rien. Comme si le troisième but donné à Ethen Frank, un tir inoffensif sans écran, avait brûlé ce qu’il restait de patience chez l’entraîneur.

Montembeault n’a plus le statut qui le protégeait. Et une fois ce statut évaporé, il ne revient jamais. Pour un gardien, c’est souvent le début de la fin.

Voici un texte percutant, rapide, clair, basé uniquement sur les infos que tu m’as fournies, zéro invention de citations. Parfait pour suivre ton premier article sur le cauchemar Montembeault.

À peine le temps de digérer le tremblement provoqué par les propos de Martin St-Louis ce matin que déjà, un deuxième front s’ouvre dans le dossier des gardiens : le Canadien de Montréal explore activement le marché pour aller chercher un nouveau gardien de la LNH. Et cette fois, ce ne sont pas des spéculations floues ou des rumeurs mineures. C’est Elliotte Friedman lui-même, dans 32 Thoughts, qui a allumé la mèche.

Selon Friedman, plusieurs personnes autour de la ligue affirment que le nom de Cam Talbot circule à Montréal. Un vétéran fiable, constant, respecté, qui joue présentement à un niveau supérieur à ce que Montembeault et Dobeš ont offert depuis un mois.

Un gardien surtout capable d’avaler des départs immédiatement, sans développement, sans rodage, sans transition. Bref : exactement ce que Martin St-Louis souhaite, puisque le coach a été clair: il ne sait même plus qui est son numéro un.

Mais ce n’est pas la seule piste.

Toujours selon Friedman, le nom le plus intéressant pour le Canadien serait Ukko-Pekka Luukkonen, le jeune gardien des Sabres de Buffalo, identifié comme « the one interesting guy for the Habs » dans la chronique du réputé insider. Un gardien de 26 ans, format LNH, en progression, et qui s’inscrit davantage dans la fenêtre d’avenir du CH qu’un Talbot de 38 ans.

Et c’est là que tout devient explosif.

Parce que si le CH cherche un gardien à l’externe, c’est que le plan n’est plus de rappeler Jacob Fowler. Kent Hughes veut éviter de revivre le fiasco Cayden Primeau : brûler un jeune trop vite, dans un marché instable, derrière une équipe incapable de gérer ses propres revirements. Le DG a fait fuiter l’argument partout : Fowler doit absolument jouer l’année au complet dans la LAH.

Ce qui nous amène à l’autre conséquence majeure du moment :

Samuel Montembeault pourrait très bien prendre le chemin de la sortie.

Sera-t-il échangé à Détroit... ou à Buffalo?

Les Red Wings forment l’un des rares clubs à pouvoir offrir un environnement stable à un gardien en difficulté, mais Friedman pose la bonne question :

« Est-ce que les Wings voudraient vraiment briser un tandem qui fonctionne bien? » (Gibson-Talbot)

Friedman pense que Buffalo est l’option la plus intrigante.

Si le CH jette son dévolu sur Ukko-Pekka Luukkonen, tout indique que Buffalo sera intéressé à un retour immédiat en plus d'un autre élément (choix ou espoir B), et Montembeault représente exactement ce type de gardien transitionnel que les Sabres adorent cibler.

Mais le Finlandais coûtera bien plus cher que Talbot vu son jeune âge, peu importe s'il connaît une saison atroce (moyenne de buts alloués de 3,02, pourcentage d'efficacité de 883).

Reste qu'il mange Montembeault au petit déjeuner.

Et après la sortie brutale de St-Louis ce matin, le coach ouvre clairement la porte à une transaction pour arrêter l'hémmoragie.