Ce serait le genre de mouvement qui ferait hurler Anaheim, trembler la LNH, et galvaniser Montréal.
Une offre hostile. Bien ficelée. Bien ciblée.
Et au centre de cette bombe potentielle : Mason McTavish.
Sur le plateau de l'Antichambre, Denis Gauthier n'a pas tourné autour du pot : McTavish coche toutes les cases.
À 21 ans, c'est un centre complet, robuste, impliqué, capable de produire, de dominer les mises en jeu, d'aller dans le trafic et de marquer des buts qui font mal. Un joueur de séries. Un centre top-6 naturel.
Et surtout, un joueur dont l'équipe actuelle (les Ducks d'Anaheim) ne pourra pas se permettre de surpayer sans sacrifier d'autres morceaux.
Anaheim n'est pas dans une situation d'urgence, mais la réalité du plafond salarial, combinée à une brochette d'espoirs à re-signer, ouvre une brèche.
Une faille. Le genre de faille que Kent Hughes adore exploiter.
Les Canadiens ont l'espace sur leur masse.
Ils ont les choix. Ils ont la structure. Et surtout, ils ont besoin de centres.
Des vrais centres.
Derriere Nick Suzuki, le vide est éloquent.
Kirby Dach est un pari médical.
Dvorak est sur le chemin de sortie.
McTavish, c'est un fit naturel. Il est jeune, il est en progression, il a de l'attitude.
Il incarne ce que Martin St-Louis essaie de construire. Il n'a pas peur du traffic.
Il est tannant, direct, opportuniste. C'est un Cole Caufield en version centre, mais avec les épaules d’un power forward.
Et si Kent Hughes décide de bouger, ce ne sera pas pour rien.
Une offre hostile autour de 7 à 8 millions par saison pourrait forcer Anaheim à mordre la poussière.
Et avec les bons bonus, les bons termes, le bon timing... la direction des Ducks pourrait être coincée.
Car Hughes ne joue pas seul.
Il a Jeff Gorton derrière lui. Et quand on regarde ce que Gorton a fait avec les Rangers — quand il est passé de la reconstruction à la réorganisation foudroyante — on comprend que l'idée de prélever un centre top-6 déjà formé n'est pas un fantasme.
C'est une stratégie.
Ce ne serait pas une première pour Kent Hughes. Il a déjà laissé entendre qu'il n'avait aucun problème à faire des offres hostiles à condition d’aimer le joueur et d’assumer les compensations.
Et dans le cas de McTavish, le prix pourrait valoir le risque.
La LNH aime les coups légaux. Elle aime les directeurs généraux polis.
Mais la vérité, c’est que c’est toujours le DG le plus salaud qui finit par gagner.
Et à Montréal, Kent Hughes est peut-être prêt à devenir très, très sale.
Et s'il veut vraiment que cette offre hostile fonctionne, il devra aller jusqu’au bout du malaise.
Dans l’histoire de la LNH, très peu d’offres hostiles ont été acceptées.
C’est un outil légal, mais socialement radioactif. La plupart sont égalées.
Les DG préfèrent mordre dans un citron acide plutôt que de se faire humilier.
En 2021, les Hurricanes ont mis le feu à Montréal en déposant une offre de 6,1 millions pour Jesperi Kotkaniemi.
Marc Bergevin, par orgueil ou lucidité, n’a pas égalé. Il a laissé partir son troisième choix au total contre un choix de 1re ronde et un choix de 3e ronde.
Et ce que Hughes obtiendrait de la part d’Anaheim, ce serait à peu près la même chose.
Deux choix. Peut-être un bon joueur en devenir à long terme… mais rien qui ne remplace un Mason McTavish à 22 ans.
Alors si Hughes va de l’avant, il doit offrir 7 ou 8 millions par saison.
Pas sur deux ans. Sur sept ou huit ans.
Un contrat à la Slafkovsky. Un contrat qui te colle à la masse salariale comme un tatouage mal fait.
Un contrat assez lourd pour que les Ducks décrochent le téléphone… le déposent… et abandonnent.
Parce que dans une offre hostile, le but n’est pas d’être juste.
Le but est de surpayer.
Et Kent Hughes, s’il veut vraiment signer Mason McTavish…
il va devoir apprendre à déranger l'adversaire.
À suivre ...