Match extérieur à Montréal: ça chauffe pour Geoff Molson

Match extérieur à Montréal: ça chauffe pour Geoff Molson

Par David Garel le 2025-05-07

La honte nationale : Montréal toujours sans match extérieur du Canadien, pendant que l’Utah se prépare déjà à accueillir le sien

C’est l’une des plus grandes aberrations de l’ère moderne du hockey : Montréal, le berceau du sport, la ville du Canadien, n’a toujours jamais accueilli de match extérieur de la LNH.

Pendant ce temps, Salt Lake City, une ville sans histoire dans le hockey, pourrait bien damer le pion à tout le monde. L’Utah! Avant Montréal! Comment en est-on arrivés là?

Il faut le dire franchement : c’est une honte. Une honte pour la Ligue nationale, qui traite la métropole québécoise comme une simple succursale de prestige, bonne à remplir les arénas des autres.

Une honte pour Geoff Molson, qui semble plus préoccupé par ses forfaits à 195 dollars pour des selfies avec Youppi que par l'idée d’offrir un vrai cadeau à sa base de partisans.

Et une honte pour les médias montréalais, qui ont complètement échoué à faire pression pour que cet événement devienne une priorité.

Pendant que les autres villes innovent, séduisent et planifient, Montréal dort au gaz. Et pire encore, elle se satisfait de dormir.

Quand Gary Bettman s’est présenté en Utah cette semaine pour dévoiler le nom et le logo du « Mammoth », il n’a pas seulement salué l’arrivée d’une nouvelle franchise.

Il a fait l’éloge d’une ville qui agit, qui planifie, qui propose des solutions concrètes pour accueillir des événements d’envergure.

À côté de lui, les co-propriétaires Ryan et Ashley Smith n’ont pas ménagé les efforts pour montrer à la ligue qu’ils sont prêts. Ils ont même deux stades potentiels sous la main : l’America First Field (20 000 sièges) et le Rice-Eccles Stadium, capable d’en contenir plus de 50 000.

Déjà, l’idée d’un match extérieur est « sur le radar » de la LNH, a avoué Bettman. Tout ça, en quelques mois seulement d’existence. Et Montréal?

Montréal a tout pour elle. Le Stade Percival-Molson, avec sa vue imprenable sur le centre-ville, sa situation unique au cœur du Mont-Royal, sa riche histoire sportive.

Et pourtant, Geoff Molson ose affirmer qu’il n’y a pas de stade extérieur convenable à Montréal. Pardon? C’est de l’aveuglement volontaire, du désintérêt ou de l’incompétence.

Car si le Stade Percival-Molson n’est pas « assez bon » pour la LNH, comment expliquer qu’il accueille semaine après semaine les matchs des Alouettes, des concerts, des événements majeurs universitaires?

En réalité, ce n’est pas une question d’infrastructure. C’est une question de volonté. Geoff Molson a les moyens. Il a le pouvoir. Il a les contacts.

Ce qui manque, c’est la vision. Plutôt que d’être un leader, il est devenu un suiveur passif qui attend que les opportunités lui tombent dessus.

Pendant que l’Utah pousse des dossiers agressivement, Montréal s’en remet aux excuses et à l’immobilisme. Et le pire, c’est que la LNH l’accepte.

Encore plus insultant : deux matchs extérieurs auront lieu en Floride la saison prochaine. Oui, la Floride. La Classique hivernale se jouera au LoanDepot Park de Miami, tandis que la Série des stades verra les Bruins affronter le Lightningau Raymond James Stadium.

Ces endroits ont beau être ensoleillés, ils ont au moins eu le courage et l’audace de forcer la main à la LNH. Montréal, elle, regarde le train passer.

Et pourtant, ce serait un moment unique. Un affrontement contre les Maple Leafs ou les Bruins au Stade Molson. Une patinoire entourée d’histoire, de neige, de toits enneigés, de ferveur pure.

On entendrait les chants résonner dans la montagne, on verrait les flocons tomber sur les épaules des partisans, emmitouflés dans leurs chandails rétro du CH.

Ce serait magique. Ce serait du marketing pur. Ce serait une scène à couper le souffle pour les télés du monde entier. Mais non.

Au lieu de ça, on se contente de nostalgie et de campagnes publicitaires tièdes. On vend du rêve en boîte… sans jamais le réaliser.

Geoff Molson se plaît à parler de « connexion avec la communauté ». Il veut « inspirer les jeunes ». Parfait. Alors pourquoi ne pas les inviter à vivre une expérience extérieure, gratuite, immersive, aux côtés de leurs idoles?

Pourquoi ne pas organiser une semaine d’activités autour du match, impliquant les écoles, les associations de quartier, les jeunes joueurs de hockey mineur?

Il y a là un potentiel colossal de rayonnement. Mais il faut du courage. Il faut une âme. Il faut une volonté politique et médiatique. Il faut dire à la Ligue : nous sommes prêts, nous avons le lieu, nous avons l’histoire, nous avons les partisans, nous avons la passion. Et surtout : nous avons trop attendu.

Le CH a déjà participé à quatre matchs extérieurs — à Edmonton, Calgary, Foxborough et Ottawa — mais jamais comme hôte. Toujours invité. Toujours figurant. Jamais vedette. Comment expliquer qu’une équipe avec autant de prestige, autant de bannières, autant de partisans... n’ait jamais eu droit à son événement?

Ce n’est pas une fatalité. Le Stade Percival-Molson est une solution évidente. Et si on veut rêver plus grand, pourquoi pas les Plaines d’Abraham? Ou encore le Parc Jean-Drapeau avec une structure temporaire?

Ce ne sont pas les idées qui manquent. C’est l’audace. Montréal pourrait faire quelque chose de différent, de poétique, d’unique. Une célébration de la ville, de son hiver, de son peuple.

Un grand happening sportif et culturel. Et ce serait bon pour le moral de la population, bon pour l’économie, bon pour l’image de marque du Canadien.

Mais pour ça, il faut que Geoff Molson se réveille. Il doit arrêter de jouer les gestionnaires de portefeuille et redevenir un leader d’organisation sportive.

Il doit sortir de son bureau, prendre le téléphone et dire à Bettman : le prochain match extérieur, c’est chez nous. Et on commence les préparatifs dès demain.

Et que dire des médias? Pourquoi aucun journaliste sportif influent ne pousse cette idée de front? Pourquoi RDS, TVA Sports, le 98.5, La Presse ou Radio-Canada ne mobilisent pas leur tribune pour faire de ce rêve une exigence populaire?

Le silence est complice. Il est temps de réveiller la base. De rallier les voix. D’organiser une pétition. De harceler les lignes ouvertes. De demander à chaque point de presse : quand aurons-nous notre match à l’extérieur à Montréal?

Il n’y a plus de raison d’attendre. Il n’y a plus de prétexte logistique. Il n’y a plus d’excuse. Si l’Utah peut le faire, Montréal le peut dix fois plus. Et si le CH est vraiment l’équipe du peuple, il est temps qu’elle lui rende quelque chose de symbolique et de grand.

Assez de campagnes marketing bidon. Assez de forfaits VIP avec mascotte. Assez de slogans creux. Le moment est venu de livrer du vrai.

 Un match à l’extérieur à Montréal n’est pas un caprice. C’est une dette envers la plus grand organisation de l'histoire du hockey.. Et chaque jour sans action ne fait qu’empirer l’humiliation.