Vol Montréal-New-York: Kent Hughes paye pour sa décision

Vol Montréal-New-York: Kent Hughes paye pour sa décision

Par David Garel le 2025-11-18

Noah Dobson vient peut-être de connaître le pire match de sa carrière. En tout cas, le pire dans l’uniforme du Canadien.

Les médias québécois sont unanimes. La Presse l'a même nommé dans la catégorie "En baisse".

Les médias new-yorkais, eux, jubilent. L’analyste de The Athletic et l’équipe de Newsday l’ont souligné : Dobson a été invisible, nonchalant... sans impact.

Et le timing est cruel.

Car pendant que Dobson livrait un match à oublier (pertes de rondelle, repli défensif lent, hésitations constantes), Emil Heineman a déjà marqué 9 buts avec les Islanders, Matthew Schaefer (la raison qui explique la transaction de Dobson) continue de dominer avec 26 minutes de jeu et un trophée Calder assuré, Kashawn Aitcheson fait la pluie et le beau temps dans la OHL (15 buts, 9 passes pour 24 points en 19 matchs alors qu'il est un défenseur qui frappe tout ce qui bouge) et Victor Eklund est cité par les médias suédois comme l'un des plus beaux espoirs de leur pays.

Pendant que Montréal doute, les Islanders surfent. Pas pour rien que les médias new-yorkais affirment que Mathieu Darche a volé Kent Hughes dans la transaction envoyant Noah Dobson à Montréal pour les choix 16 (Eklund), 17 (Aitcheson) et Emil Heineman.

Rien n’a fonctionné hier pour Noah Dobson hier. Pas une relance propre. Pas une lecture rapide. Pas une seule étincelle.

Il s'est bien repris en 3e période, mais voilà ce que Patrick Roy lui reprochait. Son inconstance et sa nonchalance.

Noah Dobson, aligné comme d’habitude aux côtés de Mike Matheson, a été méconnaissable. Sa couverture défensive était molle. Ses décisions avec la rondelle, hésitantes. Son impact offensif et inexistant. Même les statistiques avancées, d’ordinaire plus nuancées, le placent au bas de l’échelle pour ce match.

Et malgré tout… il a terminé avec un différentiel de zéro parce qu'il a décidé de jouer avec plus de conviction en 3e période.

C’est dire à quel point l’apparence de nonchalance colle à sa peau. S'il jouait avec la pédale toujours dans le fond, il serait l'un des meilleurs défenseurs de la LNH. Et c’est exactement ce que Patrick Roy dénonçait il y a quelques mois : un défenseur « qui ne te donne pas tout ce qu’il a, tout le temps ».

La presse new-yorkaise ne s’en cache même plus : Dobson, on ne s’ennuie pas de lui.

Depuis son départ, les Islanders sont en feu. Fiche de 10-7-2 après avoir commencé l'année avec 3 défaite de suite. Et surtout : des jeunes qui explosent, utilisés de la bonne façon par Patrick Roy, soutenus par Mathieu Darche, et poussés par un système qui leur laisse respirer.

À Montréal, Dobson joue gros. Trop gros. Il est payé 9,5 M$ par année pour huit ans. Il est censé être un pilier. Un quart-arrière et surtout un modèle pour les plus jeunes défenseurs de l'organisation.

Mais lorsqu’il livre un match aussi terne… les doutes refont surface.

De plus en plus de recruteurs pensent que le CH s'est fait avoir dans la transaction. 

Et pendant que le défenseur vit sa première tempête médiatique à Montréal, Mathieu Darche est traité en héros dans la Grosse Pomme.

Heineman : 9 buts, 13 points, utilisé en avantage numérique, premier trio avec Horvat et Palmieri. Roy le fait jouer comme un vrai marqueur.

Aitcheson : 15 buts, 24 points en 19 matchs avec Barrie. Défenseur robuste, intense, capable de marquer et de faire mal physiquement. Un vrai futur top-2 dans la LNH.

Eklund : déjà 9 points en 17 matchs dans la SHL, ailier droit intelligent, complet, qui pourrait débarquer dès 2026.

Et pendant ce temps, Dobson peine à faire sauter la pression en zone défensive contre des trios moyens.

Il y a quelques semaines à peine, Roy était critiqué à Montréal. Fatigué. Vieux jeu. Déconnecté.

Aujourd’hui? Il dirige l’équipe de l’heure dans la LNH.

Et il n’a jamais prononcé une seule fois le nom de Noah Dobson. Il n’a pas besoin de le faire. Il a Schaefer. Il a Heineman. Il a une équipe qui roule. Et il voit son ancien défenseur se noyer sous la pression montréalaise.

C’est une revanche froide. Pas médiatisée. Mais terriblement efficace.

Une transaction qui tourne au désastre?

On ne dira pas que Noah Dobson est un mauvais joueur. Mais dans cette transaction, il a l’air du joueur qui ne livre pas au bon moment.

Il va rebondir. Il en a les capacités. Mais ce dernier match… il a laissé une marque.

Parce qu’il confirme tout ce que Roy pensait de lui.

Malgré son talent, Dobson n’est pas encore prêt à porter un club sur ses épaules.

C’est ce que Roy avait vu. Et c’est ce que Montréal commence à ressentir.