Mathieu Olivier à Montréal: Florian Xhekaj prie pour sa non-signature

Mathieu Olivier à Montréal: Florian Xhekaj prie pour sa non-signature

Par Marc-André Dubois le 2024-12-15

Florian Xhekaj a connu une performance exceptionnelle dimanche dernier dans une victoire de 6 à 2 du Rocket de Laval contre les Islanders de Bridgeport.

Avec trois buts et deux mentions d’aide, le jeune attaquant de 20 ans a rappelé à tous, et surtout à la direction du Canadien de Montréal, qu’il n’est pas prêt à abandonner son rêve de la LNH.

Ce message, bien plus qu’un simple coup d’éclat, est destiné à Kent Hughes : inutile de chercher ailleurs un homme fort comme Mathieu Olivier, car Xhekaj se voit déjà dans ce rôle la saison prochaine.

Après un début de saison difficile où Xhekaj a frappé le fameux "mur du hockey professionnel", son match de dimanche semble être un point tournant.

Jusqu’à cette rencontre, son impact était minimal : des performances effacées, une rétrogradation sur le quatrième trio, et un rôle limité à celui d’agitateur physique.

Mais avec cette prestation de cinq points, il a doublé son total de buts et de points cette saison, atteignant six filets et 10 points en 26 matchs.

En troisième période, alors que le Rocket était mené 2-1, Xhekaj a pris les choses en main. Il a inscrit trois des cinq buts des siens dans le dernier engagement, tout en participant activement au jeu collectif.

Cette performance dominante a montré une facette de Xhekaj que peu avaient vue depuis son passage remarqué avec les Bulldogs de Brantford dans la OHL, où il avait marqué 34 buts et récolté 65 points en 63 matchs.

Pour Xhekaj, la transition vers le hockey professionnel n’a pas été simple. Celui qui clamait haut et fort qu’il percerait l’alignement du Canadien dès octobre s’est retrouvé confronté à une réalité brutale : le niveau de la LNH est impitoyable, et une saison dominante en juniors n’y garantit rien.

Utilisé comme simple plombier par Pascal Vincent au début de l'année, Xhekaj a vu son rêve s’éloigner.

Cette chute a été d’autant plus difficile que sa confiance, parfois perçue comme de l’arrogance, semblait aveugler son jugement.

« Je suis confiant. Je veux faire partie du Canadien de Montréal cette année. C’est pour ça que je suis ici, » avait-il déclaré cet été.

Mais dans une ligue où les joueurs de style physique doivent aussi prouver leur polyvalence, Xhekaj n’a pas su se démarquer.

Le défi de Florian Xhekaj ne se limite pas à son adaptation au jeu professionnel. Son style de jeu nord-sud, basé sur la puissance et la vitesse brute, entre en conflit direct avec la philosophie de Martin St-Louis.

Ce dernier prône un hockey est-ouest, axé sur la finesse, le contrôle de la rondelle et les déplacements latéraux. Xhekaj, malgré son talent physique, a encore du mal à s’intégrer dans un tel système.

Cette incompatibilité est visible même à Laval, où Pascal Vincent applique les principes de St-Louis. Cela explique pourquoi Xhekaj semblait parfois perdu sur la glace, « comme un poulet sans tête », errant sans trouver sa place.

Pour lui, l’enjeu était de prouver qu’il peut s’adapter sans renier son identité. Mais avec les attentes de St-Louis et la disparition progressive des hommes forts dans la LNH, le défi semblait presque insurmontable.

À ses difficultés s’ajoutait un rival interne de taille : Tyler Thorpe. Ce colosse de 6 pieds 5 pouces et 216 livres, repêché par le Canadien au 130ᵉ rang lors du dernier repêchage, est en feu dans la WHL.

Joueur mobile et intimidant, Thorpe représente exactement le profil recherché par l’organisation pour incarner un futur homme fort.

Contrairement à Xhekaj, Thorpe est perçu comme discipliné, stratégique et mieux adapté au hockey moderne.

Pour Xhekaj, l’arrivée de Thorpe dans l’écosystème du Canadien compliquait encore plus les choses.

Alors qu’il lutte pour prouver qu’il mérite sa place dans l’organisation, Thorpe attire déjà les regards et menace de lui voler la vedette.

Ce duel interne risque de faire pencher la balance en faveur du plus jeune et du plus prometteur selon plusieurs recruteurs. De quoi motiver et enrager Xhekaj au plus haut point.

Dimanche, Florian Xhekaj a envoyé un message clair à Kent Hughes et à toute la direction du Canadien :

« Ne tentez pas de signer Mathieu Olivier ou un autre homme fort. Je peux devenir votre homme fort. »

Avec cette performance de cinq points, il a rappelé qu’il a non seulement le physique pour remplir ce rôle, mais aussi un potentiel offensif sous-estimé.

Xhekaj veut prouver qu’il peut être plus qu’un simple homme fort. Il veut montrer qu’il peut marier robustesse et contribution offensive, une combinaison rare mais précieuse dans la LNH.

Pour atteindre cet objectif, il devra continuer à performer à Laval et, surtout, s’adapter au style de jeu exigé par Martin St-Louis.

Parions qu'il aurait plus de chances avec Patrick Roy comme coach.

Florian Xhekaj a encore un long chemin à parcourir avant de pouvoir réaliser son rêve de jouer au Centre Bell.

Sa performance de dimanche est un pas dans la bonne direction, mais les obstacles restent nombreux. Entre un système de jeu peu favorable, des rivaux comme Tyler Thorpe, et des attentes élevées de la direction, Xhekaj devra redoubler d’efforts pour convaincre qu’il peut être l’homme fort de demain.

En attendant, son cri du cœur résonne : il veut sa chance, il veut prouver qu’il peut relever ce défi.

À lui de continuer sur cette lancée, car dans le hockey professionnel, seule la constance peut transformer un espoir en réalité.

Ça et la modestie. Parions qu'au prochain camp, il ne va pas aller annoncer qu'il perce l'équipe.

Surtout qu'il a une raison supplémentaire de s'inquiéter : la possibilité que Mathieu Olivier signe avec Montréal cet été.

Ce scénario, qui a gagné en popularité après une prestation dominante d’Olivier contre les Blue Jackets et son combat remarqué contre son frère Arber Xhekaj, place Florian dans une situation encore plus précaire.

L’arrivée potentielle d’Olivier dans l’uniforme bleu-blanc-rouge compliquerait encore davantage les rêves du jeune attaquant de se tailler une place dans l’équipe.

Mathieu Olivier est tout ce que Florian Xhekaj aspire à devenir, mais avec un CV beaucoup plus impressionnant.

À 26 ans, Olivier est déjà reconnu comme un joueur respecté dans la LNH. Il n'est pas seulement un bagarreur efficace — il est aussi un coéquipier de confiance, capable de contribuer dans plusieurs facettes du jeu.

Lors de son combat contre Arber Xhekaj, il a démontré non seulement sa robustesse, mais aussi sa capacité à gérer la pression.

Imaginez jeter les gants à Montréal...contre Arber Xhekaj. Imaginez ensuite gagner ce combat haut la main.

Pour Florian, cela représente une double menace. D’abord, Olivier est un joueur qui excelle dans le rôle que Florian espère occuper : un homme fort qui inspire le respect, mais qui sait aussi jouer un hockey stratégique.

Ensuite, en tant que Québécois, Olivier aurait immédiatement l’adhésion des partisans montréalais, ce qui rendrait presque impossible pour Florian de rivaliser avec sa popularité.

Florian n’a pas seulement à rivaliser avec Olivier sur papier, mais aussi avec son propre frère, Arber, déjà bien établi comme le shérif de l’équipe.

Si Olivier venait à rejoindre le Canadien, Florian se retrouverait encore plus relégué dans la hiérarchie, incapable de se démarquer dans une équipe qui aurait déjà deux joueurs robustes remplissant le rôle qu’il convoite.

Renaud Lavoie a même souligné que l’arrivée d’Olivier pourrait enlever de la pression à Arber Xhekaj, en lui permettant de se concentrer davantage sur son jeu.

Une telle dynamique placerait Florian encore plus dans l’ombre, incapable de rivaliser avec l’expérience et l’impact direct de ces deux joueurs.

Pour Florian, l’arrivée d’Olivier signifierait probablement la fin de tout espoir de percer un jour l’alignement du Canadien.

Déjà aux prises avec des difficultés d’adaptation au jeu professionnel et une critique constante de son style nord-sud, Florian serait confronté à un mur infranchissable.

Olivier est tout ce que le Canadien recherche dans un joueur robuste : mature, discipliné, stratégique et capable de protéger ses coéquipiers sans devenir un fardeau sur la glace.

Même sur le plan financier, l’embauche d’Olivier semble être une meilleure option pour le Canadien. À deux millions de dollars par année, le Québécois apporterait une valeur certaine, combinant leadership, robustesse et potentiel offensif.

Comparé à un Florian encore en développement et incertain, Olivier représente une solution immédiate et fiable.

Pour Florian, l’arrivée d’Olivier signifierait bien plus qu’un concurrent supplémentaire : ce serait une condamnation. 

Son après-midi de 5 points vient de lui donner un argument.

En priant pour que Kent Hughes ne signe pas Mathieu Olivier, Florian espère sauver son avenir dans l’organisation.

Pour Florian, le temps presse, et chaque match est une opportunité de montrer qu’il mérite une place dans le futur du Canadien.

Espérons que son tour du chapeau lui donne le feu au derrière.