Depuis maintenant plus de dix ans, le nom de Matt Duchene revient constamment dans l’univers parallèle des partisans du Canadien.
Une sorte de fantasme collectif qui ne meurt jamais, même après toutes ces années.
Aujourd’hui, l’histoire semble vouloir lui donner une nouvelle tournure dramatique. Pour la première fois depuis longtemps, la porte n’a jamais été aussi grande ouverte.
Quand Duchene est devenu joueur autonome à l’été 2019, plusieurs voyaient déjà le mariage parfait avec Montréal.
Originaire de Haliburton en Ontario, Duchene n’a jamais caché que, dans son enfance, son coeur battait pour le Canadien de Montréal.
Les photos de lui, jeune, arborant le chandail du CH sont encore régulièrement ressorties par les fans en manque de sensation.
À l’époque, il avait même admis que le Canadien était son équipe de coeur en grandissant.
Mais en 2019, malgré les rumeurs, il avait finalement opté pour Nashville, signant un contrat de 8 ans et 56 millions de dollars avec les Predators.
Montréal, selon ses propres aveux, était bel et bien sur sa courte liste, mais le timing, l’argent et la stabilité offerte par Nashville avaient pesé lourd dans la balance.
Le rêve s’était donc éteint... provisoirement.
Cinq ans plus tard, la donne a changé. Après des passages par Ottawa et Columbus avant son séjour à Nashville, Duchene s’est retrouvé à Dallas où il a relancé sa carrière de manière spectaculaire.
Avec les Stars, il a connu une saison 2024-2025 absolument renversante pour un joueur de 34 ans : 82 matchs, 30 buts, 52 passes, pour un total impressionnant de 82 points.
Exactement un point par match.
Quand on compare cette production avec celle du Canadien de Montréal, Duchene aurait terminé deuxième meilleur marqueur de l'équipe derrière Nick Suzuki et ses 89 points.
Il aurait devancé largement Cole Caufield (70 points) et Lane Hutson (66 points).
Ce n'est plus une simple option nostalgique ou un luxe inutile : Duchene offrirait à Montréal une profondeur offensive immédiate pour solidifier le fameux deuxième trio que Kent Hughes peine à stabiliser depuis deux ans.
Et oui, certains crieront qu’il est trop vieux, qu’il appartient à la même génération que John Tavares, qu’il a passé son pic.
Mais la réalité, c’est qu’il est l’archétype même du vétéran qui vieillit comme du grand vin.
Il suffit de regarder autour de la ligue pour comprendre que ce genre de profil est encore extrêmement recherché par les équipes aspirantes.
Prenez Corey Perry, qui continue de produire en séries malgré les années qui s'accumulent.
Regardez Max Pacioretty, que plusieurs avaient enterré, et qui a su redevenir utile dans un rôle secondaire avec les Maple Leafs cette saison.
Et que dire de Brad Marchand, que plusieurs voyaient décliner, mais qui renaît littéralement avec les Panthers de la Floride durant les séries éliminatoires en jouant un hockey d’une intensité exceptionnelle.
Matt Duchene appartient à cette même catégorie de vétérans qui ont compris comment s’adapter, comment faire évoluer leur jeu avec l'âge.
Ce n’est plus un joueur de noyau, mais un élément complémentaire extrêmement précieux pour encadrer un jeune groupe et livrer des performances constantes quand ça compte le plus.
Au-delà du volet offensif, Duchene amènerait aussi un bagage d’expérience et une présence rassurante dans un vestiaire encore très jeune.
Avec Suzuki, Caufield, Slafkovsky, Demidov et compagnie, le Canadien a besoin de ce type de leader qui a tout vu, tout vécu et qui sait naviguer dans les tempêtes que réserve inévitablement la saison de 82 matchs et les séries éliminatoires.
L’aspect financier, lui, est encore flou.
Avant de débarquer à Dallas, Duchene a vu les Predators de Nashville racheter son contrat en juin 2023, mettant fin prématurément à l’entente de 56 millions qu’il avait signée quatre ans plus tôt.
Devenu joueur autonome, Duchene s’est alors entendu avec les Stars sur un contrat d’un an, à seulement 3 millions de dollars.
Un vol pur et simple pour Dallas.
Après une première saison très convaincante de 80 matchs et 65 points, les Stars ont vite prolongé son séjour pour 2024-2025.
À 34 ans, il vient tout juste de connaître l’une des saisons les plus prolifiques de sa carrière, démontrant qu’il a encore de l’essence dans le réservoir.
Il est probable qu’il soit encore prêt à accepter un salaire raisonnable pour se joindre à une équipe qui lui offre un rôle intéressant et une chance de viser les grands honneurs.
Montréal pourrait donc se positionner stratégiquement pour l’ajouter sans hypothéquer la structure salariale de Kent Hughes.
Surtout que la situation contractuelle actuelle du Canadien commence à se stabiliser.
Avec les contrats déjà réglés de Slafkovsky, Suzuki, Caufield, Guhle, et les futurs pactoles qui seront éventuellement accordés à Ivan Demidov et Lane Hutson, il reste une fenêtre où l’arrivée de Duchene pourrait s’inscrire sans perturber la vision à long terme.
Ajoutez à cela le contexte de rareté extrême au centre sur le marché actuel.
Kent Hughes le sait : trouver un vrai centre #2 est devenu mission quasi impossible dans la LNH moderne.
Duchene, même dans la trentaine avancée, pourrait combler cette lacune sans coûter d’actifs majeurs et sans compromettre l’avenir. Une opportunité rare.
Mais évidemment, rien n’est encore acquis. Dallas garde la priorité sur son dossier.
Duchene a exprimé vouloir d’abord discuter avec les Stars. Toutefois, si ces négociations échouent, tout redeviendra possible.
Et là, Montréal pourrait enfin offrir à Matt Duchene ce que le destin lui a refusé en 2019 : l’opportunité de porter le chandail qu’il rêvait de porter enfant, devant une province entière qui rêve elle aussi de renouer avec les grandes années.
L’histoire, comme toujours à Montréal, reste à écrire.
Matt Duchene est peut-être plus près que jamais de vivre ce vieux rêve d’enfance qu’il traîne depuis les débuts de sa carrière : enfiler l’uniforme du Canadien de Montréal.
Le timing n’a jamais été aussi logique. Montréal cherche de l’expérience offensive pour épauler son jeune noyau, et Duchene, fort de ses 82 points, représente exactement le type de vétéran capable d’encadrer les Suzuki, Caufield, Slafkovsky et Demidov.
Et surtout, il arriverait à Montréal affamé, humble, sans l’étiquette de sauveur, mais avec l’envie sincère de contribuer.
Reste à voir si Kent Hughes et Jeff Gorton appelleront son agent cet été…
Mais disons qu’à 34 ans, Duchene vient de se replacer solidement sur le radar du CH. Et cette fois, le rêve pourrait bien devenir réalité.
À suivre ...