Matt Duchene : le choix silencieux de Kent Hughes pour réparer ses erreurs

Matt Duchene : le choix silencieux de Kent Hughes pour réparer ses erreurs

Par André Soueidan le 2025-05-03

Il a été ignoré par Montréal en 2019, largué comme un sac de vidanges par Nashville en 2023, et pourtant, Matt Duchene est encore là.

Il marque, il crée, il patine, il rit. Il ressemble à un gars qui a retrouvé le plaisir de jouer… juste au moment où Montréal pourrait enfin lui dire oui.

Parce que ce qu’il vit à Dallas, ce n’est pas un miracle. C’est le produit d’un gars qui s’est redéfini, qui a compris comment durer, et qui peut maintenant servir de menteur utile pour une équipe qui veut gagner sans détruire sa jeunesse.

Duchene, à 34 ans, n’a jamais paru aussi léger. Deux saisons consécutives de 65 points, des plus/moins positifs pour la première fois depuis des lustres, et une faim encore plus grande.

Il veut jouer pour une médaille. Il veut redevenir un joueur d’Équipe Canada. Et si ce n’est pas dans un tournoi, ce sera dans un vestiaire de jeunes affamés qui ont besoin d’un modèle.

Le Canadien pourrait être cette équipe-là.

Le CH n’a pas besoin d’un centre vedette pour remplacer Dach. Il a besoin d’un deuxième centre crédible, capable d’enchaîner 18 bonnes minutes avec des jeunes, puis de prendre un micro et d’enseigner la rigueur.

Et Duchene, dans ce rôle, ferait plus que remplir une case. Il transformerait le tempo de cette équipe.

Il ne viendra pas pour l’argent. Il viendra pour le plaisir. Pour gagner. Pour se venger un peu du passé. Et pour finir en beauté.

« Beaucoup d’excitation. Je suis gonflé à bloc. » — Matt Duchene, après son échange à Dallas

Ce n’est pas un vétéran qui ralentit. C’est un leader qui accélère.

Et cette fois, Montréal devrait l’écouter.

Parce qu’en réalité, Duchene ne serait pas un luxe, ni un pari, ni une distraction. Il serait une correction chirurgicale dans un alignement qui boite.

Depuis le départ de Danault, le CH n’a jamais remplacé ce profil : un centre fiable, expérimenté, capable de faire le sale boulot dans les deux sens.

Kirby Dach était censé devenir ce joueur. Mais sa fragilité physique a explosé les plans.

Sean Monahan était un pansement, pas une solution à long terme. Jake Evans n’est pas un deuxième centre. Owen Beck et Oliver Kapanen ne sont pas prêts. Pas encore.

Et soudain, Duchene arrive comme une évidence : rapide, intelligent, affamé, mais surtout pas menaçant pour le noyau, ce qui est essentiel pour maintenir l’équilibre dans la chambre.

Il peut jouer derrière Suzuki, il peut jouer avec Demidov. Et surtout, il peut tenir un power play sans qu’on le voie trembler.

C’est ce genre de signature qui ne fait pas exploser Twitter, mais qui change le destin d’une saison. C’est ce que Kent Hughes doit comprendre.

Duchene est prêt à accepter un contrat raisonnable. Il veut juste se coller à un projet qui a du sens, et il regarde discrètement du côté nord.

C’est maintenant au Canadien de lui tendre la main. Parce qu’en ce moment, le choix silencieux de Kent Hughes pourrait être le coup le plus payant de son été.

Il y a parfois des signatures qui passent sous le radar, parce qu’elles ne sont pas spectaculaires, parce qu’elles ne font pas rêver, parce qu’elles n’alimentent pas les fantasmes de grandeur.

Mais ce sont exactement ces signatures-là qui transforment les équipes du milieu de peloton en aspirants crédibles.

Matt Duchene ne vient pas pour voler la vedette à Suzuki. Il ne vient pas pour enseigner la vie à Demidov. Il vient pour combler un vide que personne d’autre ne veut combler.

Il vient pour jouer au hockey, comme un adulte, dans une équipe qui commence enfin à mûrir.

Et si Kent Hughes n’est pas aveugle, il verra que ce type de centre-là — discret, efficace, capable d’élever les autres — est exactement ce qu’il manque depuis trop longtemps au Canadien de Montréal.

Et si Duchene débarque à Montréal cet été, ne vous attendez pas à une révolution.

Attendez-vous plutôt à une chaîne qui cesse enfin de sauter.

À suivre