Matvei Michkov est en train de vivre un véritable enfer à Philadelphie.
Le jeune prodige russe, considéré comme l’un des talents les plus électrisants de sa génération, se retrouve aujourd’hui marginalisé par John Tortorella, un entraîneur qui ne tolère ni la paresse, ni les lacunes défensives.
Ce que plusieurs avaient prédit se concrétise sous nos yeux : Michkov, qui devait révolutionner l’attaque des Flyers, est plutôt en train d’apprendre à la dure qu’en Amérique du Nord, le talent brut ne suffit pas.
L’union entre Michkov et Tortorella était vouée à l’échec dès le départ. Tortorella est reconnu pour être un entraîneur dur, exigeant, et souvent impitoyable avec les joueurs qui ne respectent pas ses principes défensifs.
De l’autre côté, Michkov est un attaquant de pur talent offensif, mais dont l’implication défensive a toujours été une source d’inquiétude.
Il était évident que ce mariage allait rapidement tourner au vinaigre.
Dès le début de la saison, les signes étaient là. Malgré une production offensive initialement encourageante, Michkov a progressivement vu son temps de glace fondre à mesure que ses lacunes défensives devenaient apparentes.
Son manque d’effort dans les replis, son incapacité à gagner ses batailles le long des rampes et sa tendance à disparaître dans les moments clés ont fini par exaspérer Tortorella.
Le match contre les Islanders, où il a été cloué au banc après une couverture déficiente, est la preuve irréfutable que le message ne passe pas.
Un entraîneur trop dur ou une recrue trop indisciplinée ?
La gestion de Michkov par Tortorella soulève un débat : est-il nécessaire de briser un joueur talentueux pour lui inculquer de nouvelles habitudes ?
Certains diront que Tortorella est en train de détruire la confiance de Michkov et qu’un joueur de sa trempe ne doit pas être traité comme un simple espoir à modeler.
D’autres, en revanche, estiment que Michkov doit comprendre que pour réussir dans la LNH, il ne peut pas se contenter d’être un joueur unidimensionnel.
Peu importe le camp dans lequel on se trouve, une chose est sûre : Michkov vit présentement son premier gros test en Amérique du Nord, et il est en train de l’échouer.
L’ironie du sort? Le Canadien de Montréal peut souffler.
Cette situation est le paradis pour le Canadien de Montréal et son directeur général, Kent Hughes.
Lors du repêchage de 2023, la sélection de David Reinbacher au cinquième rang plutôt que Michkov avait provoqué un tollé.
Les partisans et certains analystes avaient critiqué le CH pour avoir laissé passer un talent offensif générationnel au profit d’un défenseur droitier, un poste certes précieux, mais rarement spectaculaire.
Un an et demi plus tard, la tendance s’inverse. Alors que Michkov lutte pour s’imposer dans un environnement hostile, Reinbacher connaît une progression encourageante.
De retour de blessure, il impressionne par son patinage, sa solidité physique et sa confiance en entraînement.
Les journalistes montréalais, initialement sceptiques, sont désormais fascinés par sa résilience et son évolution. Pendant que Michkov s’enfonce, Reinbacher renaît.
Le jeune attaquant russe doit maintenant accepter une dure réalité : il est loin du trophée Calder. Après un départ en trombe, il a ralenti considérablement, pendant que d’autres recrues comme Macklin Celebrini et Lane Hutson continuent de s’illustrer.
L’étoile montante de Michkov pâlit au moment où il aurait dû affirmer son statut d’élite.
Pire encore, s’il ne parvient pas à s’adapter aux exigences de la LNH sous Tortorella, il risque de voir son rôle se réduire encore davantage.
Un échange ? Difficilement envisageable à court terme.
Un séjour prolongé sur le banc ? De plus en plus probable. Michkov est pris dans un engrenage dont il pourrait avoir du mal à se sortir.
Michkov a toujours été perçu comme un pari risqué, un joueur au talent immense, mais avec un caractère et un style de jeu difficiles à encadrer.
Aujourd’hui, ce risque semble se matérialiser. Tortorella ne semble pas prêt à lui faire de cadeaux, et Michkov, de son côté, ne semble pas encore prêt à répondre aux attentes de son entraîneur.
Alors que l’organisation des Flyers espérait tenir en Michkov son sauveur offensif, elle se retrouve aujourd’hui face à un dilemme : continuer de le confronter à une méthode brutale ou tenter de lui donner un cadre plus favorable ?
Le Canadien et Kent Hughes peuvent sourire. Pour eux, c’est un scénario rêvé. Pour Michkov, c’est un cauchemar qui ne fait que commencer.
Face aux nombreuses critiques qui commencent à émerger à Philadelphie, John Tortorella a tenté de justifier sa gestion de Matvei Michkov après la rencontre face aux Islanders.
Devant les journalistes, l’entraîneur-chef des Flyers est resté fidèle à lui-même : direct, intransigeant, mais visiblement sur la défensive.
« Je sais que ça fait jaser, je sais que ça inquiète certains d’entre vous, mais croyez-moi, tout ça fait partie du processus.
Michkov doit comprendre certaines choses et ça fait partie de son développement. Il est important pour nous, je me soucie de lui et de son avenir. Mais ici, il y a une façon de jouer, une façon de faire les choses. Il va devoir s’adapter. »
Tortorella a insisté sur le fait que cette décision de le clouer au banc était prise pour son bien, mais son ton trahissait une frustration évidente.
Le vétéran entraîneur n’a jamais été du genre à ménager ses joueurs, mais dans le cas de Michkov, la situation prend une ampleur qui dépasse les simples décisions stratégiques.
Les médias locaux s’interrogent désormais ouvertement : Tortorella est-il le bon entraîneur pour Michkov?
Son approche ultra rigide et exigeante, qui a brisé plus d’un jeune joueur par le passé, est-elle réellement adaptée à un talent offensif aussi particulier?
Pour certains, cette gestion pourrait déjà compromettre l’intégration de Michkov à la culture des Flyers, et peut-être même sa carrière en Amérique du Nord.
Pendant ce temps, à Montréal, David Reinbacher doit se sentir extrêmement soulagé d’évoluer sous les ordres de Martin St-Louis plutôt que dans l’environnement hostile de Philadelphie.
St-Louis, avec son approche axée sur le développement et la confiance, aurait été un bien meilleur entraîneur pour Michkov.
À l’inverse, si Reinbacher s’était retrouvé à Philadelphie, il aurait peut-être subi le même sort que Michkov sous la direction inflexible de Tortorella.
D’ailleurs, selon certaines sources proches des Flyers, Daniel Brière aurait confié en privé qu’il aurait préféré sélectionner Reinbacher au lieu de Michkov si le défenseur avait été disponible.
Ce détail, qui commence à circuler dans les coulisses, en dit long sur les incertitudes entourant Michkov avant même son arrivée en Amérique du Nord.
Cela démontre aussi que Montréal n’était pas la seule équipe à hésiter devant l’énigme Michkov.
Aujourd’hui, Kent Hughes et Jeff Gorton rêvent éveillés : tout ce qui leur faisait peur avec Michkov est en train de se matérialiser à Philadelphie.
Ce que les sceptiques disaient, ce que les recruteurs craignaient, tout est en train de se mettre en place sous nos yeux.
Il est nuisible défensivement. Il coupe les coins ronds. Il peut être paresseux. Et surtout, il est en train de vivre un enfer avec un entraîneur qui ne lui fera aucun cadeau.
Le Canadien de Montréal ne pouvait rêver d’un meilleur scénario. Pendant que Michkov lutte pour exister sous la poigne de fer de Tortorella, Reinbacher grandit dans un environnement sain, où son développement est géré avec patience et intelligence.
Ce contraste est frappant, et il vient clore un débat qui a duré des mois : Kent Hughes et son équipe ont peut-être pris la bonne décision.
Pour Matvei Michkov, le combat ne fait que commencer. À lui de relever la tête.