Triste histoire pour la famille de Maurice Richard: un scandale sans précédent

Triste histoire pour la famille de Maurice Richard: un scandale sans précédent

Par David Garel le 2025-11-13

Le scandale touchant la famille Richard provoque l’indignation. On parle d'une fraude commerciale sans précédent.

Ce qui s’est passé avec la fausse signature de Maurice Richard nous brise le coeur.

On n’est plus dans l’arnaque banale, ni dans la naïveté du collectionneur pressé. On est dans une profanation pure et simple, un outrage à la mémoire du plus grand joueur de l’histoire du Canadien.

C’est un geste dégradant, ignoble, d’une tristesse absolue pour la famille Richard et pour tous ceux qui respectent encore le Rocket comme une figure sacrée du patrimoine sportif québécois.

Quand on falsifie une carte moderne ou une signature récente, c’est une chose. Mais ajouter une fausse signature de Maurice Richard sur un chandail déjà vendu, alors que l’homme est décédé depuis des années, c’est franchir un seuil moral que personne n’aurait imaginé possible.

Ce marché est devenu toxique, dominé par des fraudeurs sans scrupules capables de bafouer l’héritage d’un monument pour faire quelques dollars de plus.

Ce qui rend le tout encore plus violent, c’est la nature même de ce chandail trafiqué.

Cette fraude déshonore une famille entière. Ce qui vient de sortir dans le reportage de J.E. est horrible : on a falsifié la signature de Maurice Richard sur un chandail du Canadien déjà vendu, puis remis dans le circuit.

Et cette signature, ajoutée illégalement pour gonfler la valeur de l’objet, a été apposée des années après la mort du Rocket. Quelqu’un a utilisé le nom d’un mort pour faire du profit. Pour la famille Richard, c’est un choc d’une violence rare.

Le chandail en question était déjà signé par plusieurs joueurs intronisés au Temple de la renommée. Un objet respectable, authentique et bien documenté. Lorsqu’il a été revendu, une signature de Maurice Richard est soudain apparue.

Le reportage montre clairement la falsification : la police n’a pas été impliquée, mais les spécialistes consultés n’ont aucun doute.

Le Rocket n’a jamais pu signer ce chandail. La signature a été ajoutée pour profiter de l’aura d’un homme dont la réputation dépasse même le hockey.

Pour une famille, c’est un affront direct : on manipule le nom de leur père, de leur grand-père, comme un simple autocollant commercial.

Et les experts le disent : le problème est devenu hors de contrôle. Marilyn Giroux, spécialiste en marketing sportif à l’Université Laval, explique que dans le sport, la rationalité s’efface complètement au profit de l’impulsivité.

Les fans achètent vite, sans vérifier, ce qui crée un terrain parfait pour les fraudeurs. André Lessard, organisateur de l’Expo Cartes Sports de Montréal, résume la situation sans détour :

« C’est l’appât du gain. Le consommateur doit être très vigilant. » Le reportage de J.E. confirme que les fraudeurs sont maintenant à l’aise, organisés et équipés.

Le phénomène ne touche pas que les légendes du Canadien. Les autographes les plus contrefaits au monde sont ceux de Michael Jordan, Wayne Gretzky et Babe Ruth.

Les fraudeurs savent que ces noms font vendre. Mais ce qui se passe ici est d’un autre niveau. Gretzky vit encore. Jordan aussi. Babe Ruth est mort depuis longtemps, mais ses signatures sont archivées et photographiées, répertoriées depuis des décennies.

Dans le cas de Maurice Richard, on parle d’un monument québécois, d’un symbole national. Le voir associé à une fraude aussi grossière crée un malaise énorme pour ceux qui portent son nom.

Yohann Benarroch, propriétaire d’Ultime Sports Collection à Laval, affirme que près de 50 % des autographes en vente sur eBay, même accompagnés de certificats, sont faux.

Le marché est contaminé. Les autopens, ces robots capables de reproduire une signature à la perfection, sont maintenant si avancés que même des experts peuvent se faire piéger.

Le consommateur moyen n’a aucune chance. Et même les certificats d’authenticité sont copiés, imprimés et contrefaits, ce qui les rend presque inutiles dans certains cas.

Les cartes de collection ne sont pas épargnées. Christophe Landry-Savard, qui gère un groupe Facebook spécialisé dans l’identification des contrefaçons, dit que le ratio réel s’approche de une carte contrefaite sur deux. Il a vu des gens perdre plus de 20 000 $.

Et comme l’explique Georges Laraque, copropriétaire d’Ultime Sports Collection, les conséquences sont humaines : certains collectionneurs pleurent, d’autres abandonnent complètement leur passion. Une seule mauvaise transaction suffit pour briser des années de plaisir.

Aux États-Unis, des fraudeurs ont fait fortune en utilisant les mêmes techniques. En 2024, le FBI a arrêté Anthony Curcio, qui a volé plus de 2 millions de dollars en manipulant le marché des cartes sportives et Pokémon.

Quelques mois plus tard, Brett Lemieux a admis avoir vendu des dizaines de milliers de faux autographes ; il avait amassé des millions avant de s’enlever la vie après avoir avoué.

Le FBI a déjà mené une opération massive entre 1999 et 2006, Operation Bullpen, qui a permis de saisir plus de 10 millions de dollars en faux objets et de condamner 60 fraudeurs.

Pour la famille Richard, ce n’est pas un rapport distant ou une statistique qui ne veut rien dire. C’est personnel. On a utilisé le nom du Rocket comme marchandise truquée. On a profité de sa mort pour gonfler la valeur d’un chandail.

On a déplacé l’histoire, falsifié l’authenticité, modifié la réalité autour d’un homme qui représente une partie essentielle de l’identité sportive du Québec. Ce n’est pas seulement un chandail trafiqué. C’est un manque de respect direct envers la mémoire d’un joueur qui a marqué plusieurs générations.

Et c’est exactement ce que ce scandale met en lumière : le marché est tellement contaminé que même le nom de Maurice Richard peut être utilisé comme matière première par des fraudeurs sans scrupules.

On ne peut pas réparer une telle insulte avec une simple dénonciation. Le mal est fait. La famille Richard découvre qu’il existe maintenant des objets vendus publiquement avec une signature que leur père n’a jamais faite.

Dans n’importe quel domaine, falsifier la signature d’un mort pour faire de l’argent serait considéré comme une ligne rouge.

Dans celui-ci, c’est devenu une technique parmi d’autres. Ce que révèle ce reportage, c’est une industrie qui fonctionne sans garde-fous, sans vérifications systématiques et sans conséquences réelles pour les fraudeurs. Et tant que ça continuera, d’autres familles verront un jour la mémoire d’un proche exploitée de la même manière.

Ici, on parle du Rocket.

Du joueur le plus respecté de l’histoire du Canadien.

Et quelqu’un, quelque part, a décidé que son nom valait plus en faux qu’en vrai.

C’est ça, le vrai scandale.

Et c’est ça qui rend cette histoire insupportable pour la famille Richard.