Mauvaise surprise au Centre Belll: les prix des billets dévoilés

Mauvaise surprise au Centre Belll: les prix des billets dévoilés

Par David Garel le 2025-08-05

Montréal vibre à nouveau pour son Canadien. Après une saison surprise qui s’est soldée par une qualification en séries, une jeunesse électrisante menée par Layton Hutson, Ivan Demidov, Zachary Bolduc et Noah Dobson, et une nouvelle ère de hockey dynamique, les partisans étaient impatients.

Impatients de reprendre leur siège au Centre Bell. Impatients de voir enfin un club qui donne de l’espoir. Mais cette impatience s’est rapidement transformée en colère noire.

Le prix à payer pour vivre la magie du hockey en personne cette année? Pour plusieurs, c’est devenu carrément hors de portée.

Alors que la saison n’est même pas commencée, les partisans qui tentent d’acheter des billets sur le marché de la revente sont frappés de plein fouet : 140 $ pour un billet en semaine dans les hauteurs du Centre Bell, 300 $ par billet pour les matchs du week-end. Et tout cela dans la section 300, loin de la glace, là où les sièges étaient jadis abordables pour le partisan moyen. (source: HFTV)

Ce sont des hausses de plus de 100 % sur le prix original. Car oui, ces mêmes billets dans le 300 sont vendus aux détenteurs de billets de saison pour 73,10 $ par match.

Autrement dit, ces détenteurs cherchent ni plus ni moins qu’à doubler leur mise dès que l’occasion se présente. Les paires à 280 $ la semaine... 600 $ pour la fin de semaine...

« J’ai vu plein de monde mettre leurs paires à 280 $, c’est sûr qu’ils essayent de doubler leur argent pile-poil. »

Ce commentaire, publié sur X, illustre bien la mentalité qui règne présentement autour de la billetterie du CH. Ce n’est plus une passion. C’est un placement financier. Un placement à haut rendement, où les seuls perdants sont les véritables amateurs.

Le syndrome Canucks… à Montréal

L'inquiétude monétaire circule déjà sur les réseaux. Et avec raison. L’engouement grandissant pour l’équipe montréalaise, alimenté par des espoirs comme Demidov, Dobson et Hutson, est en train de créer un effet de rareté artificiel, amplifié par une demande réelle… mais surtout par un marché de la revente complètement fou.

« C’est juste le début. Ça va empirer à mesure que l’équipe attire de plus en plus l’attention. »

Les prédictions sont claires. Le Canadien de 2025-2026 va faire saliver. Il va être vendeur. Mais les vendeurs ne sont plus Geoff Molson ou Ticketmaster : ce sont les détenteurs de billets de saison eux-mêmes, qui revendent sans gêne, qui spéculent, qui scalpent, qui s’enrichissent sur le dos des partisans normaux.

Et pourtant, ces billets sont déjà subventionnés par des rabais exclusifs aux détenteurs, des offres corporatives, des privilèges de prévente. C’est là que où ça fait mal : ces mêmes personnes, qui reçoivent des prix préférentiels, les transforment en marchandise lucrative.

Ce phénomène s’observe même avant le début de la saison. Imaginez en janvier, en mars, ou à l’approche des séries… Les chiffres feront frémir même les plus passionnés.

Des fans désespérés… et résignés...

La détresse se fait sentir. Sur X, les jeunes, les étudiants, les familles, tous cherchent des stratégies pour contourner ce qui est devenu une loterie injuste.

La revente de dernière minute, les files d’attente le jour du match, les amis de contacts à l’interne. Tout est bon pour espérer payer un prix décent.

Mais même là, le désespoir est visible : certains évoquent les billets de la saison passée dans de « bons spots » qui se vendaient à 110-120 $, déjà très chers.

Aujourd’hui, ces mêmes places flirtent avec les 200-250 $, avant même que le CH ne mette officiellement leurs billets en vente. (le 15 septembre)

Et il y a ce commentaire cynique, glacial, mais terriblement vrai :

« Il y a 8,5 millions de Québécois pour 81 000 billets. Tu pensais vraiment en avoir un? »

C’est la nouvelle réalité. Une expérience élitiste, réservée à ceux qui peuvent s’endetter pour une soirée, ou à ceux qui ont su acheter à l’avance dans l’unique but de revendre.

Dans tout ce chaos, le rôle de Ticketmaster est encore une fois remis en question. Plateforme incontournable, elle se présente comme un outil au service des fans.

En réalité, elle facilite la revente massive, ajoute des frais de service ahurissants, et crée un système où chaque billet peut rapporter deux fois, trois fois.

Et qui profite de ce système? Evenko, détenu par Geoff Molson. C’est le même homme qui possède le Canadien de Montréal. Il est donc à la fois juge et partie, promoteur et gestionnaire, patron de l’équipe et copropriétaire de l’outil de vente. Difficile de croire que la situation l’échappe.

« C’est clair que Molson va continuer avec la monétisation exponentielle. Les prix dynamiques, ça va devenir la norme. »

Car tout cela, Molson l’a déjà expérimenté. Il a vu les revenus exploser avec les concerts. Il a vu le modèle lucratif des frais de revente. Il connaît les marges. Et il sait que, même fâchés, les fans paieront quand même.

Mais à quel prix?

Le hockey est-il encore un sport populaire?

C’est la question que posent de plus en plus de partisans : le hockey est-il encore accessible?

Quand un billet dans le 300 coûte autant qu’une semaine d’épicerie, quand une soirée au Centre Bell équivaut à 500 $ pour deux adultes, quand les jeunes ne peuvent plus voir leurs idoles ailleurs que sur Instagram… on tue la magie.

Le Canadien, historiquement le club du peuple, est en train de devenir un produit de luxe, un divertissement exclusif, un événement qui se vit en ligne pour les uns… et dans les loges pour les autres.

Le phénomène n’est pas unique à Montréal. Il touche la LNH, le sport professionnel, les grandes villes. Mais ici, au Québec, la relation avec le CH est unique, culturelle, identitaire. Et voir cette passion utilisée comme levier pour faire grimper les profits, c’est profondément troublant.

Geoff Molson a deux choix. Continuer sur cette voie, celle des prix dynamiques, de la spéculation tolérée, des profits maximisés sur le dos d’un peuple passionné. Ou briser le cycle, dénoncer la revente abusive, mettre en place des plafonds, récompenser les fans, revoir les priorités.

Le CH est en feu sur la glace. Il ne faut pas que le feu de la colère populaire prenne dans les gradins.

Les partisans ne demandent pas la gratuité. Ils demandent la décence. Ils veulent rêver, vibrer, espérer. Mais pas à n’importe quel prix.

La rondelle est dans le camp de Geoff Molson. Aura-t-il le courage de faire la passe… ou choisira-t-il le tir du profit et des prix... dynamiques...