Mauvaise surprise pour Lane Hutson: Noah Dobson l'écarte

Mauvaise surprise pour Lane Hutson: Noah Dobson l'écarte

Par David Garel le 2025-08-25

Il y a parfois des symboles qui parlent plus fort que n’importe quel communiqué officiel.

Cette semaine, le symbole, c’est une cote dans un jeu vidéo : NHL 26, produit par EA Sports.

Les fans ont découvert les cotes des défenseurs… et là où Noah Dobson trône parmi les élites, Lane Hutson, le récipiendaire du trophée Calder, n’apparaît même pas dans le top-10 des gauchers.

Une gifle symbolique qui, combinée aux négociations glaciales entre son clan et le Canadien de Montréal, prend une dimension presque dramatique.

Parce qu’à Montréal, on le sait : les cotes de NHL sont regardées, commentées, partagées, et souvent… utilisées comme carburant dans les discussions de contrat. Si tu penses que Sean Coffey, l’agent de Hutson, ne jettera pas un coup d’œil là-dessus, détrompe-toi.

Noah Dobson, l’aubaine… et le problème

Depuis que Kent Hughes a réussi l’un des vols les plus spectaculaires de sa carrière en arrachant Noah Dobson aux Islanders de New York, le dossier Hutson a changé de nature.

Dobson, c’est un droitier rare, signé pour 8 ans à 9,5 millions par saison. Un contrat monstrueusement avantageux pour le CH, et qui a immédiatement été applaudi comme « structurant ».

Sauf que… pour Lane Hutson et Sean Coffey, ce n’est pas une bénédiction. C’est un caillou dans la chaussure.

Parce que Dobson, débarqué de l’extérieur, a pu négocier comme un vétéran établi. Et il a touché le gros lot.

Pendant ce temps, Hutson, 21 ans, joueur maison, doit se battre contre une hiérarchie salariale figée : Suzuki à 7,875 M$, Caufield à 7,85 M$, Slafkovsky à 7,6 M$.

Résultat : le clan Hutson exige la même chose, sinon plus. Coffey ne veut pas moins que 9,5 millions par année, et vise carrément les 10 M$.

Les négos au point mort

Frank Seravalli l’a dit : « Il n'y a pas de progrès. » En clair, les négociations stagnent.

La première offre de Hughes : 8,5 M$ par saison. Refusée.

La contre-argumentation de Coffey : ne regardons pas les dollars, mais le pourcentage du plafond salarial.

Brock Faber, à 8,5 M$ avec le Wild, représente 8,9 % du cap actuel (95 M$). Avec un cap projeté à 104 M$, Hutson à équivalence devrait toucher 9,2 M$.

Mais même à ce chiffre, le clan Hutson n’est pas satisfait.

Minimum 9,5 M$. Sinon, on attend.

Et l’attente, c’est la pire arme pour Kent Hughes. Parce que chaque match où Hutson accumule les points rend sa demande plus légitime. Chaque séquence offensive où il fait lever le Centre Bell donne du carburant à Coffey.

Elliotte Friedman l’a expliqué : les jeunes veulent tout, tout de suite. Ils ne veulent pas seulement un contrat plus gros que leurs coéquipiers, ils veulent battre les records, établir de nouveaux standards.

Regardez Auston Matthews : un contrat court, puis une prolongation gigantesque. Regardez Kirill Kaprizov : cinq ans à 9 M$, puis une projection délirante à 15 M$ par saison sur 8 ans, en négociation avec le Wild.

Et c’est exactement ce que Sean Coffey veut reproduire avec Hutson.

Soit il obtient un contrat historique (10 M$), soit il pousse son joueur vers un contrat de transition.

Dans 4 ou 5 ans, quand le plafond atteindra 113 M$, Hutson pourrait alors viser les 12 à 13 M$ par saison, comme McDavid et Kaprizov.

Gonchar entre dans la danse

Comme si ce bras de fer n’était pas déjà assez tendu, un nouvel acteur s’est invité : Sergei Gonchar, l’ancien défenseur vedette et entraîneur de renom.

Dans une entrevue récente, il a reconnu le génie offensif de Hutson, mais a insisté sur ses lacunes défensives :

« Offensivement il est très fort, mais il doit bâtir son côté défensif et devenir plus solide physiquement. En séries, la robustesse est cruciale. Hutson a du potentiel, mais les deux ou trois prochaines années seront déterminantes. »

Une déclaration qui tombe comme une arme dans les mains de Kent Hughes. Parce que voilà son argument massue : pourquoi payer 10 M$ un joueur qui n’a pas encore prouvé en séries qu’il pouvait tenir le coup physiquement?

Et c’est ici que les fameuses cotes de NHL 26 reviennent hanter Hutson.

Noah Dobson? Cote de 88, parmi l’élite des droitiers, derrière seulement Makar, Fox et McAvoy.

Lane Hutson? Invisible dans le top-10 des gauchers.

Même Gustav Forsling (89) le surpasse.

Est-ce juste un jeu vidéo? Oui.

Est-ce que ça joue sur la perception des partisans, des médias… et des DG? Évidemment.

Parce que dans une ligue où l’image compte, voir Dobson reconnu et Hutson ignoré, ça donne du poids à l’argument : « il n’est pas encore complet ».

Mais la vraie bombe est ailleurs.

Elle est dans le vestiaire.

Cole Caufield et Juraj Slafkovsky ont accepté des contrats à rabais. Respectivement 7,85 M$ et 7,6 M$. Ils l’ont fait par loyauté, par solidarité, pour aider le DG à bâtir un noyau compétitif.

Nick Suzuki, lui aussi, a joué le jeu : 7,875 M$.

Alors imaginez la pression implicite sur Hutson.

Ses frères d’armes ont « sacrifié » des millions. S’il refuse, s’il exige 10 M$, il brise cette logique.

Et c’est là que le côté humain entre en jeu.

Est-ce que Hutson acceptera de dire « non » à son agent pour préserver l’harmonie?

Ou suivra-t-il Coffey dans sa quête de dollars?

Chaque jour sans signature devient une bombe sur les réseaux sociaux.

Chaque rumeur alimente la peur : et si Hutson ne signait pas? Et si Coffey décidait de tester le marché plus tard?

Le fait que les négociations soient rompues pour le moment n’aide pas. Et l’échéance est claire : après le 1er juillet 2026, impossible de signer pour 8 ans. Ce sera 7 ans maximum.

La montre tourne. La pression grimpe.

Le verdict?

Aujourd’hui, le Canadien est pris dans un bras de fer existentiel.

D’un côté, Kent Hughes veut préserver une hiérarchie salariale, éviter l’explosion des égos et des frustrations.

De l’autre, Sean Coffey veut transformer son joueur en pionnier, en recordman, en symbole d’une nouvelle ère.

Au milieu? Lane Hutson. 21 ans. Un prodige. Un kid qui, sans le vouloir, se retrouve à porter un poids énorme sur ses épaules.

Et pendant que Dobson sourit dans le top-10 de NHL 26, pendant que Kaprizov réclame 15 M$, pendant que Seravalli alerte et que Friedman soupire, Montréal retient son souffle.

Parce que ce dossier n’est plus seulement une question de millions.

C’est une question de philosophie.

Et si Hughes échoue, ce sera une cicatrice durable dans sa reconstruction.

 Lane Hutson ne joue peut-être pas encore aux jeux vidéo. Mais son agent, Sean Coffey, lui, semble en jouer une partie grandeur nature.

Et dans cette partie, le Canadien de Montréal risque de perdre bien plus que quelques millions.

Mauvaise surprise pour Lane Hutson: Noah Dobson l'écarte
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