C’est une rumeur qui a fait lever quelques sourcils, et provoqué une grimace collective dans les couloirs du Centre Bell : selon le journaliste David Pagnotta de The Fourth Period, le Canadien de Montréal aurait l’intention d’approcher le clan Patrik Laine après le repêchage pour discuter d’une prolongation de contrat.
Une information qui, sur papier, semble anodine. Mais qui, en réalité, fait grincer des dents à peu près tout le monde dans l’organisation.
Parce que c’est faux.
Ou, si ce n’est pas complètement faux, c’est malaisant.
Très malaisant.
Dans les faits, selon plusieurs sources bien branchées autour du vestiaire du Tricolore, il n’en est rien. Aucun dirigeant sérieux du CH ne croit actuellement à une prolongation de contrat de Laine à Montréal.
La simple idée d’un renouvellement, après la saison chaotique qu’il vient de vivre, est perçue comme totalement surréaliste.
Et à moins que Kent Hughes ait l’intention d’offrir à Laine une prolongation à très bas prix, à la limite du ridicule, personne ne s’attend à une signature.
Le seul scénario imaginable? Une tentative de le retenir pour une bouchée de pain. Quelque chose comme 3 ou 4 millions par année sur 8 ans, pour maximiser ses buts en avantage numérique tout en acceptant ses carences défensives et ses absences prolongées. Mais même là… c’est du domaine de la science-fiction.
Et c’est précisément là où la déclaration de Pagnotta devient inconfortable : elle semble complètement déconnectée de la réalité du vestiaire montréalais. Comme si le journaliste n’était tout simplement pas au courant de tout ce qui s’est passé cette saison.
Car Laine, cette année, n’a pas seulement déçu. Il a été isolé.
Détesté, dans certains cas. Toléré, au mieux.
Martin St-Louis ne peut plus le sentir. Le message est clair depuis des mois : l’entraîneur-chef ne veut plus rien savoir de son ailier finlandais.
Et ce n’est pas une réalité soudaine. Ce divorce s’est construit lentement mais sûrement, à travers des décisions répétées et symboliques : Laine laissé de côté dans les moments critiques, ignoré à six contre cinq, écarté à l’entraînement. Lors du match crucial contre les Capitals de Washington en séries, Laine aurait pu jouer malgré une blessure mineure. Il ne l’a pas fait. Et le message qu’il a reçu, c’est qu’on ne voulait pas de lui sur la glace. Même pas dans un contexte d’urgence.
Et dans le vestiaire?
C’est le silence.
Le froid.
Personne ne s’oppose publiquement à Laine. Mais personne ne le défend non plus. Il est seul, ou presque. Son anniversaire a été ignoré par la majorité des joueurs.
Son mariage, prévu en Floride cet été, se fera sans coéquipiers. Il est déjà à l’écart, même si le contrat n’est pas encore terminé. Tout le monde sait qu’il reste un an. Et tout le monde agit comme si c’était déjà fini.
Alors, que vient faire cette rumeur d’extension de contrat?
Peut-être que Pagnotta a entendu un murmure. Peut-être qu’un agent ou un intermédiaire lui a soufflé que le CH allait « tâter le terrain ». Mais dans les faits, ce terrain est déjà cramé.
Le clan Laine, de son côté, ne s’attend à rien. Et cette rumeur, aussi légère soit-elle, a même ajouté à l’humiliation.
Parce que Laine, lui, espérait au fond de lui que Montréal le retienne. Qu’on le considère comme une pièce importante. Qu’on lui tende la main.
Mais au lieu d’une vraie discussion, il entend parler d’un éventuel contact post-repêchage, relayé par un journaliste qu’on ne considère même pas comme une source crédible dans les bureaux du Canadien.
C’est ça, le malaise.
Pas seulement que Laine ne soit plus dans les plans. Mais que les rumeurs de prolongation ne viennent même pas de l’équipe. Elles viennent de l’extérieur. Et elles ajoutent à la confusion.
Patrik Laine, rappelons-le, entre dans la dernière année d’un contrat à 8,7 millions de dollars. Un contrat qui ne sera pas reconduit à ce prix. Tout le monde le sait. Et surtout, tout le monde sait que le CH ne signera jamais un ailier unidimensionnel et fragile pour ce montant.
Il n’est pas un joueur de franchise.
Il n’est pas un guerrier.
Il est un tireur d’élite, excellent en avantage numérique, mais effacé à 5 contre 5. Et il est souvent blessé. Les statistiques sont là : seulement 52 matchs cette saison, et une production inégale. Vingt buts, oui, mais à quel prix?
Le Canadien de Montréal veut des joueurs complets. Solides. Résilients. Et Laine ne coche plus ces cases.
Alors non, à moins d’un miracle, il n’y aura pas de prolongation.
Et s’il y a une rencontre, ce sera surtout pour établir une chose : merci, bonsoir.
La réalité, c’est que Laine vit sa dernière saison à Montréal. Le CH tentera de l’échanger à la date limite. Et si personne ne le veut, il terminera son contrat en traînant les pieds, avant de tester le marché.
Soyons honnêtes : David Pagnotta a perdu la tête. Il faut vraiment ne rien connaître aux dynamiques internes du Canadien pour croire qu’une prolongation de contrat pour Patrik Laine est envisageable.
Le journaliste est totalement déconnecté de la réalité du vestiaire. On dirait qu’il ignore tout : le rejet complet de Laine par ses coéquipiers, la méfiance de Martin St-Louis, la fait qu'il a été "benché" en séries, et l’atmosphère toxique qui entoure le Finlandais.
C’est comme s’il avait lancé son info, sans jamais écouter une seule entrevue, sans jamais tendre l’oreille dans les coulisses du Centre Bell.
Mais ici, à Montréal, on est déjà passés à autre chose. Laine n’est plus le bienvenu. Il n’est plus un élément du futur.
Et s’il le fallait, il pourrait même finir l’année sur la liste des blessés à long terme. Un pion comptable. Une solution temporaire à un casse-tête de masse salariale.
La vérité est crue, mais nécessaire : à Montréal, Patrik Laine est déjà de trop.
Et plus personne ne fait semblant de croire le contraire.