Peur à Edmonton: Connor McDavid fait jaser au Texas

Peur à Edmonton: Connor McDavid fait jaser au Texas

Par David Garel le 2025-10-06

C’est une phrase qui a créé une onde de choc dans le monde du hockey.

Dans son intervention au podcast Barn Burner, Darren Dreger a déclaré que, parmi toutes les équipes susceptibles de s’intéresser à Connor McDavid si jamais il quittait Edmonton, Dallas est, selon lui, la destination la plus intrigante.

Ce n’est ni Toronto, ni New York, ni Montréal. 

C’est une organisation discrète, solide, construite pour gagner dès maintenant. Une équipe qui possède ce que McDavid n’a jamais eu chez les Oilers : une structure défensive de "calibre Coupe Stanley" et un gardien dominant en Jake Oettinger.

Cette déclaration survient à un moment d’une rare intensité dans la capitale albertaine. À deux jours du début de la saison, McDavid n’a toujours pas signé de prolongation de contrat.

Le capitaine le plus talentueux de sa génération, dont l’impact sur la Ligue nationale est colossal depuis une décennie, garde le silence.

Ce mutisme, dans un marché comme Edmonton, équivaut à une alarme incendie. Les dirigeants attendent. Les partisans s’impatientent. Les journalistes spéculent. Et pendant ce temps, la rumeur de Dallas vient soudainement  de créer un climat encore plus électrique à Edmonton.

Depuis la fin du camp d’entraînement, la situation contractuelle de McDavid domine toutes les conversations. On s’attendait à une signature rapide, probablement un contrat de courte durée, entre deux et quatre ans, car le joueur souhaite conserver une flexibilité maximale.

L’argent n’est pas l’enjeu. Ce qui compte, c’est la Coupe Stanley. McDavid veut une fenêtre claire pour tenter de la gagner à Edmonton. Elliotte Friedman croit toujours qu’un accord à court terme surviendra, mais chaque journée qui passe sans annonce alimente les scénarios les plus extrêmes.

La direction des Oilers, consciente de l’importance stratégique de cette prolongation, envisage déjà différents scénarios. Si McDavid refuse de s’engager à moyen ou long terme, un sign-and-trade devient envisageable : Edmonton lui permettrait de signer pour huit ans, maximisant ainsi sa valeur, avant de l’échanger immédiatement pour obtenir un retour gigantesque.

Dans une ville encore hantée par le traumatisme du départ de Wayne Gretzky en 1988, cette perspective est vécue comme une bombe à retardement. La panique n’est pas encore officielle, mais elle affleure partout.

Pourquoi Dallas fascine Dreger?

« Franchement, Dallas est l’option la plus intrigante à mes yeux… Leur situation devant le filet est exceptionnelle pour longtemps, regardez la profondeur et le talent qu’ils ont. »

Jake Oettinger est aujourd’hui l’un des meilleurs gardiens de la LNH, jeune, calme et spectaculaire. Les Stars ne dépendent pas d’un système unidimensionnel comme les Oilers ou d’exploits individuels pour survivre.

Leur structure défensive est l’une des plus solides du circuit. Ils possèdent un noyau jeune et dynamique (Jason Robertson, Roope Hintz, Miro Heiskanen, Thomas Harley, Wyatt Johnston) qui a déjà mené l’équipe jusqu’en finale d’association.

Deux années de suite, Dallas a été éliminée par Edmonton justement mais chaque fois la marge a été mince. L’équipe texane est à deux ou trois ajustements près d’une conquête.

Quoi de mieux que d'aller chercher le meilleur joueur de la planète qui les a éliminés deux ans de suite.

L’autre élément majeur, souvent passé sous silence : la présence de Glen Gulutzan derrière le banc des Stars. L’ancien adjoint d’Edmonton entretient une relation privilégiée avec McDavid.

Leur lien personnel est profond et connu dans les coulisses de la Ligue. Cette connexion humaine pourrait s’avérer déterminante dans un dossier où la dimension émotionnelle compte autant que les chiffres.

Pendant que Dallas bâtissait patiemment une équipe équilibrée autour d’un gardien d’élite, Edmonton a toujours souffert d’un manque de profondeur.

Même avec McDavid et Draisaitl, leur jeu à cinq contre cinq repose trop souvent sur des séquences improvisées et des exploits individuels

. Les gardiens, tour à tour critiqués, de Stuart Skinner à Calvin Pickard, n’ont jamais constitué une base stable. Les Stars, eux, peuvent compter sur Oettinger et un système qui maximise ses forces. Dans une Ligue où le "goaltending" devient déterminant dès le mois d’avril, la comparaison est cruelle pour Edmonton. Dreger le sait. McDavid le sait aussi.

Si McDavid refuse de prolonger et qu’Edmonton envisage une transaction, le prix exigé atteindra des sommets jamais vus dans l’ère moderne.

On parle ici d’un package combinant plusieurs choix de première ronde, trois ou quatre espoirs de premier plan et au moins un joueur établi.

Les Stars sont l’une des rares équipes capables de monter une telle offre sans se vider complètement. Leur bassin est l’un des plus riches de la Ligue. Une transaction de cette ampleur bouleverserait durablement les deux franchises concernées.

Cela impliquerait probablement de sacrifier Wyatt Johnston, deux ou trois choix de première ronde non protégés. Les Stars pourraient aussi devoir inclure un défenseur d’avenir comme Thomas Harley pour rendre l’offre vraiment compétitive.

Ce genre de transaction ne se fait pas à moitié : pour un joueur comme McDavid, il faut littéralement hypothéquer une partie de l’avenir de l’organisation. 

Évidemment, Dallas préférerait attendre et séduire McDavid sur le marché des joueurs autonomes, sans céder d’actifs.

Mais tant qu’il n’aura pas signé à Edmonton, le scénario du sign-and-trade plane comme une épée de Damoclès. Et le simple fait que Dreger identifie Dallas comme l’option la plus « intrigante » place cette équipe au centre du radar.

Avant cette déclaration, le discours public suivait des lignes prévisibles. Toronto, la ville natale du joueur, était la favorite romantique.

New York, avec sa puissance financière et médiatique, figurait aussi parmi les destinations évoquées. Montréal surgissait parfois dans les conversations des partisans, entre les rumeurs de Sidney Crosby, tout comme Anaheim ou San Jose dans des scénarios de reconstruction spectaculaire.

Dallas, en revanche, ne faisait pas partie du débat. L’équipe texane avançait dans l’ombre, concentrée sur sa fenêtre de championnat actuelle.

La sortie de Dreger change tout. Elle introduit une option sérieuse dans le sud des États-Unis, dans un marché moins médiatiquement toxique, mais sportivement redoutable. 

Et pratiquement sans taxes et impôts...

Surtout, on parle d'une équipe capable de gagner immédiatement. Pour la première fois, le scénario d’un départ de McDavid vers une équipe américaine ultra-compétitive, plutôt qu’un retour au pays ou une méga-ville médiatique, devient crédible.

La LNH s’apprête à lever le rideau sur une nouvelle saison, et à Edmonton, tous les regards restent braqués sur une seule personne.

Chaque entraînement sans annonce contractuelle alimente la rumeur. Chaque apparition publique de McDavid est analysée.

Si le joueur signe à court terme, le message est clair : il se donne deux ou trois ans pour gagner chez les Oilers. Si, en revanche, il choisit de ne pas prolonger, la direction devra envisager une transaction historique, avec toutes les secousses économiques et émotionnelles qu’un tel geste entraînerait.

Tant qu’aucune prolongation ne sera signée à Edmonton, le dossier McDavid restera le feuilleton dominant de la saison.

Et désormais, grâce à une simple phrase de Darren Dreger, les projecteurs sont braqués sur Dallas. La menace vient maintenant du Texas.

On peut sentir la panique d'ici à Edmonton...