Geoff Molson, propriétaire du Canadien de Montréal, ne pardonnera probablement jamais à Marc Bergevin de l’avoir laissé dans une position aussi précaire publiquement.
Molson avait juré que c'était sa décision de congédier Marc Bergevin.
Mais voilà que l'ancien DG du CH avoue qu'avant même d’être officiellement congédié en novembre 2021, après un début de saison catastrophique, c'était la décision de Bergevin de ne pas prolonger son aventure avec le CH.
Le dirigeant avait rejeté une offre de prolongation de contrat formulée par Molson après la spectaculaire participation de l’équipe à la finale de la Coupe Stanley en 2021.
« J’ai décidé que pour moi, il était préférable d’aller de l’avant, jure Bergevin. Le moment était venu. Il était bon pour nous deux d’aller dans une direction différente. »
Pourtant, malgré ce choix supposé personnel, Geoff Molson a clamé publiquement la responsabilité de cette séparation, en affirmant que le congédiement de Bergevin résultait d’un besoin urgent de rediriger les opérations hockey.
Encore aujourd'hui, Molson affirme que dès le début de la saison 2021-2022, les signes étaient clairs : l’équipe, minée par des décisions contestables et une gestion souvent critiquée, sombrait dans les bas-fonds du classement de la LNH.
Avec une fiche désastreuse de 6-15-2 en novembre, Molson jute qu'il n’a eu d’autre choix que d’agir. Il jure que c'était SA décision.
« Notre début de saison est inacceptable et quelque chose devait être fait pour changer de direction, » avait déclaré Molson lors d’une conférence de presse à Brossard.
Mais derrière ces mots se cache une réalité plus complexe. Molson, qui avait soutenu Bergevin pendant près de dix ans, s’est retrouvé pris au piège d’une dynamique qu’il n’avait pas anticipée.
En refusant la prolongation de contrat, Bergevin affirme que c'était SA décision de partir.
Peu importe, Marc Bergevin n’a pas quitté sans laisser un héritage lourd de conséquences. Des choix discutables au repêchage, comme ceux de Jesperi Kotkaniemi et Alex Galchenyuk, jusqu’à des contrats problématiques (Price Gallagher, Armia, Hoffman, etc), l’organisation doit aujourd’hui réparer les erreurs du passé.
« Depuis mon arrivée, nous avons eu trois choix dans le top 10. Aucun de ces joueurs ne fait encore partie de notre équipe aujourd’hui, » a souligné Molson, visiblement frustré.
L’arrivée de Jeff Gorton en tant que vice-président directeur des opérations hockey symbolise ce désir de renouveau.
Pourtant, pour Molson, cette nouvelle structure à deux têtes ne fait qu’illustrer l’ampleur des dégâts laissés par Bergevin.
Le propriétaire semble conscient que ce « nouveau départ » est autant une nécessité qu’une tentative de regagner la confiance des partisans.
Malgré les déclarations publiques de respect mutuel, il est clair que la relation entre Molson et Bergevin est entachée à jamais.
Pour Molson, cette période reste un échec personnel, un moment où il a dû faire face non seulement à la désillusion des partisans, mais aussi à ses propres erreurs de jugement en maintenant Bergevin en poste aussi longtemps.
Avec du recul, Molson semble déterminé à ne plus jamais revivre une telle situation. Les attentes sont désormais immenses envers Gorton et son futur directeur général, qui devront prouver qu’ils peuvent non seulement redresser l’équipe sur la glace, mais aussi moderniser les opérations hockey du Canadien.
Pour Geoff Molson, l’héritage de Marc Bergevin restera une leçon douloureuse. Le propriétaire du Tricolore, malgré ses efforts pour tourner la page, ne semble pas prêt à oublier comment il s’est retrouvé à devoir justifier l’injustifiable devant les médias et les partisans.
Si l’ère Bergevin a offert quelques moments de gloire, elle a également laissé des cicatrices profondes dans l’organisation, des cicatrices que Molson devra porter encore longtemps.
Entre Geoff Molson et Marc Bergevin, une chose est claire : quelqu’un ment. Alors que le départ de Bergevin en novembre 2021 semblait le résultat d’un début de saison catastrophique, des contradictions majeures dans les discours des deux hommes laissent planer un doute sur ce qui s’est réellement passé dans les coulisses.
Bergevin s’est présenté comme le maître de son destin, un dirigeant qui avait choisi de passer à autre chose après une décennie à la barre du Canadien.
De son côté, Geoff Molson a présenté une version radicalement différente lors de la conférence de presse qui a suivi le congédiement de Bergevin, Trevor Timmins et Paul Wilson.
Molson a insisté sur le fait qu’il avait entrepris un grand ménage au sein de l’organisation en réponse à la déroute de l’équipe en début de saison, ajoutant qu’il avait longuement réfléchi à la possibilité de conclure un troisième contrat à long terme avec Bergevin, mais que les résultats des dernières années l’avaient convaincu du contraire.
Les propos de Molson et Bergevin ne peuvent coexister sans remettre en question l’un des deux. D’un côté, Bergevin affirme qu’il avait décidé dès l’été de partir à la fin de son contrat, une décision personnelle qu’il jugeait bénéfique pour les deux parties.
De l’autre, Molson prétend avoir pris les rênes de la situation et congédié son directeur général pour insuffler un nouveau départ à l’organisation.
Si Bergevin embellit la réalité, il pourrait chercher à préserver son image en évitant d’être perçu comme un dirigeant congédié en raison d’échecs répétés.
En se présentant comme quelqu’un qui a choisi de partir, il contrôle le récit de son départ et protège sa réputation dans la LNH.
À l’inverse, si Molson n’a pas été complètement honnête, il pourrait avoir cherché à sauver la face devant les partisans.
En se présentant comme le décideur, il donne l’impression qu’il contrôle la situation et qu’il est proactif dans la gestion de l’équipe.
Quel que soit le responsable de ce effondrement, les conséquences sont les mêmes : une organisation en crise, un début de saison catastrophique en 2021-2022 et une reconstruction inévitable.
Les partisans, eux, sont laissés dans le flou, contraints de spéculer sur ce qui s’est vraiment passé dans les coulisses.
Cette contradiction entre Molson et Bergevin entache non seulement leurs relations personnelles, mais aussi l’image d’un Canadien de Montréal qui, à cette époque, semblait manquer de transparence et de vision claire pour l’avenir.
Entre Geoff Molson et Marc Bergevin, il est évident que l’un des deux a ajusté la vérité à son avantage. Que ce soit pour protéger une réputation ou pour justifier des décisions impopulaires, ce jeu de récits contradictoires montre à quel point la gestion des apparences a pris le dessus sur une véritable communication honnête.
Une chose est sûre : cette saga restera dans les mémoires comme un moment trouble de l’histoire récente du Canadien de Montréal.
Les deux hommes ne d'adresseront plus la parole de toute leur vie.