Frissons à Montréal: Michael Hage a tenu la promesse faite à son père

Frissons à Montréal: Michael Hage a tenu la promesse faite à son père

Par David Garel le 2025-12-27

Michael Hage a fait vibrer un pays en entier aujourd'hui. Et il a fait vibrer son père tout là-haut.

Son but en prolongation contre la Lettonie a donné des frissons dans le dos à tout le monde à Montréal, surtout quand on connaît son histoire tragique:

Ce n’était pas seulement un but. C'était une promesse tenue... à son père... (voir plus loin dans l'article)

Le Canada junior affrontait la Lettonie pour son deuxième match du Championnat du monde junior. Un an jour pour jour après la défaite humiliante subie contre ce même adversaire, le souvenir était encore bien présent. On savait que ce ne serait pas simple. Et ça ne l’a pas été.

La première période a été fermée, presque étouffante. Peu d’espace. Beaucoup de tirs bloqués par des Lettons prêts à se sacrifier.

Le Canada a lancé plus souvent, mais sans réussir à trouver la faille. Même un avantage numérique en fin d’engagement n’a rien donné. Zéro à zéro. Un match piégé.

Un coup de théâtre est survenu en deuxième période, lorsque Martins Klaucans a été expulsé pour une mise en échec illégale sur Zayne Parekh, dont les deux patins avaient quitté la glace avant le contact à la tête. Parekh est resté dans le match, visiblement secoué mais debout.

Et le Canada, pour une fois, a saisi l’occasion.

Cole Reschny a ouvert la marque avec un tir voilé dans l’enclave, un retour aux bases qui faisait du bien. La Lettonie a ensuite profité d’un avantage numérique de quatre minutes, sans toutefois concrétiser. À ce stade, le Canada menait 1-0, mais rien n’était réglé.

En troisième période, la tension est montée d’un cran. Caleb Desnoyers a failli doubler l’avance, stoppé in extremis par le gardien Nils Maurins. Puis, avec moins de cinq minutes à faire, Michael Hage a servi une passe parfaite à Brady Martin, qui a frappé la barre transversale. Le genre de moment où tu te dis que le hockey peut être cruel.

Et il l’a été, encore une fois.

Avec moins de deux minutes à jouer, Rudolfs Berzkalns a sauté sur un retour pour créer l’égalité. Exactement comme l’an dernier. Même scénario. Même angoisse. Direction prolongation.

C’est là que l’histoire a basculé.

En avantage numérique, Michael Hage s’est placé. Calme. Présent. Disponible. Puis la rondelle est arrivée.
Un tir sur réception violent, précis. Bang.

À ce moment précis, ce n’est pas seulement le banc canadien qui a explosé. C’est tout un pays. Et particulièrement Montréal, où les partisans du Canadiens de Montréal ont senti quelque chose de plus grand qu’un simple but gagnant.

Parce que ce but-là, Michael Hage ne l’a pas marqué seul.

Il l’a marqué avec une promesse.

À Las Vegas, en 2024, lorsque Michael et son frère Alexander ont compris que leur père Alain n’allait pas survivre à un terrible accident de baignade, une pensée les a traversés dans la douleur :

« Il ne sera pas au repêchage à Vegas… »

Et dans ce moment suspendu, ils lui ont promis de ne pas le laisser tomber.

Alain Hage n’était pas là quand son fils a été repêché par l’équipe de son enfance.

Il n’était pas là quand Michael a enfilé le chandail du Canadien pour la première fois.

Il ne sera pas dans les gradins de ce Championnat du monde junior.

Mais samedi soir, en prolongation, il était là autrement.

Ce tir, cette assurance, cette absence totale de panique… ce n’est pas le fruit du hasard. C’est le reflet d’un joueur qui a appris trop tôt que le hockey peut être un refuge, mais aussi une responsabilité. Michael Hage ne joue pas seulement pour gagner. Il joue pour honorer son paternel.

Son tournoi est déjà remarquable. Un temps de jeu de 16:10, le plus élevé chez les attaquants canadiens. Un rôle central sur le même trio que Gavin McKenna et Brady Martin. Un leadership silencieux. Et maintenant, un but en prolongation qui restera.

On pourra diffuser ce but en boucle.

On pourra l’analyser sous tous les angles.

Mais ce qui le rend différent, ce que les autres médias n’expliqueront pas vraiment, c’est pourquoi il a été possible.

Parce que Michael Hage avait fait une promesse. Parce que certains joueurs jouent pour leur carrière, d’autres pour leur contrat… et que lui joue aussi pour quelqu’un qui regarde d’en haut.

Ce genre de but-là, ça ne s’oublie pas.

Ça te serre la gorge.

Et ça te rappelle que parfois, le hockey touche à quelque chose de beaucoup plus profond que le tableau indicateur.

Lundi soir, le Canada affrontera le Danemark.

Mais quoi qu’il arrive par la suite, une chose est déjà claire : Michael Hage a tenu parole.

Et tout le monde l’a senti... même son père du haut du ciel...