Mike Matheson en chute libre : la vérité éclate au grand jour

Mike Matheson en chute libre : la vérité éclate au grand jour

Par André Soueidan le 2025-04-13

Il y a un mot qui résume bien la situation actuelle de Mike Matheson chez le Canadien de Montréal : surcharge.

On dirait qu’il porte à lui seul la défensive du Tricolore depuis le début de la saison, comme si Martin St-Louis avait décrété que peu importe le match, peu importe la situation, c’est lui qui devait toujours être sur la glace pour sauver le monde.

Mais hier, à Toronto, la façade a craqué.

Le défenseur de 30 ans a passé 27 minutes et 35 secondes sur la glace dans une rencontre qui s’est terminée 1 à 0 pour les Maple Leafs, en prolongation.

27:35, c’est pratiquement une demi-heure. Et pourtant, le résultat final est un différentiel de moins 1 pour Matheson.

Et quand on sait que c’est lui qui s’est effondré à quatre pattes en prolongation devant Mitch Marner, dans une séquence où le CH avait pourtant gagné la mise en jeu, on commence à comprendre le ras-le-bol des partisans.

Hier soir, sur les réseaux sociaux, le nom de Mike Matheson circulait à une fréquence alarmante, et pour les mauvaises raisons.

On l’accuse de tout : trop jouer, mal jouer, créer des revirements, ralentir la relance, et surtout, d’avoir pris la place de Lane Hutson en prolongation, alors que tout le monde s’attendait à voir le meilleur défenseur offensif de l’équipe débuter le trois contre trois.

C’est là que le problème éclate au grand jour : Mike Matheson ne joue pas dans sa chaise.

Il ne devrait pas être utilisé comme défenseur numéro un, car il n’en est pas un.

Ce n’est pas un joueur de confiance dans les moments clés, et ce n’est certainement pas un quart-arrière d’avantage numérique qui peut faire mieux que Hutson ou même Guhle.

Mais pour des raisons mystérieuses, Martin St-Louis continue de le surutiliser, quitte à sacrifier la progression de ses jeunes joueurs, et à compromettre la stabilité de sa brigade défensive.

Quand on regarde le temps d’utilisation des autres défenseurs hier soir, Kaiden Guhle n’a joué que 17 minutes 55 secondes.

Presque 10 minutes de moins que Matheson.

Pourtant, Guhle s’est battu avec Max Domi, il a distribué les mises en échec, il a été solide défensivement, et surtout, il n’a pas commis d’erreur coûteuse en prolongation.

Et Lane Hutson ? Invisible en prolongation.

Lui, qui pourtant relance l’attaque mieux que quiconque dans l’organisation.

Il y a eu 57 tentatives de tir du Canadien, mais seulement 15 ont atteint le filet.

Un total de 22 tirs ont complètement raté la cible, soit plus de 38 % de tirs égarés.

Et pendant ce temps, Matheson, censé être le moteur de l’attaque depuis l’arrière, accumule les revirements et les décisions douteuses.

Et ce n’est pas un cas isolé:

Contre Ottawa ? 22 minutes.

Contre Détroit ? 25 minutes 40.

Contre Nashville ? 31 minutes 46.

Et à chaque match, on remarque le même pattern : plus il joue, plus il se perd.

Et ce n’est même pas sa faute. Le vrai problème, c’est l’entraîneur.

C’est Martin St-Louis qui continue de le traiter comme un intouchable, qui refuse d’admettre que Mike Matheson n’est pas fait pour porter la défensive à bout de bras.

On se rappelle que plus tôt cette saison, il avait même été utilisé sur le flanc droit, une expérience qui a viré au désastre.

Depuis, il est revenu à gauche, jumelé avec Alexandre Carrier, mais là encore, rien ne semble fonctionner comme il faut.

C’est le duo Guhle-Hutson qui devrait être à l’avant-plan, pas Matheson-Carrier.

Et pendant ce temps, Lane Hutson aurait pu finir la saison avec au moins 5 à 10 points de plus, s’il avait été utilisé correctement dès le départ.

Il avait le potentiel de flirter avec les records de Larry Murphy, qui détient le record de points par un défenseur recrue dans l’histoire de la LNH.

Mais on a perdu du temps. Et maintenant, sur X, les partisans sont sans pitié.

Certains comparent le traitement médiatique de Matheson à celui d’un enfant roi.

On protège ses erreurs, on évite de trop les souligner, pendant que d’autres comme Patrik Laine se font crucifier pour des gestes bien moins graves.

Il y a même une photo d’Ivan Demidov qui circulait, captée pendant le match alors qu’il était assis sur la galerie de presse.

Un montage le montre en train de bâiller, avec en légende :

“Quand t’en peux plus de voir Matheson rater une relance.”

C’est cruel, mais c’est le genre de chose qui arrive quand tu deviens le symbole d’un déséquilibre stratégique.

Car ce n’est pas contre l’homme qu’on se rebelle, c’est contre l’utilisation.

Mike Matheson, dans un rôle de 3e ou 4e défenseur, avec 20 à 21 minutes par match, serait probablement un excellent élément.

Mais à 28, 29, voire 31 minutes par match ? C’est l’équivalent de courir un marathon en sandales.

Même Martin St-Louis le sait.

Après le match contre Toronto, il a avoué que :

“On a manqué beaucoup de filets… on en a envoyé 57 vers le but, mais c’est une équipe qui bloque beaucoup. Il faut trouver un moyen de les contourner.”

Ce qu’il ne dit pas, c’est que la majorité des tirs ratés venaient de la ligne bleue, et le meneur dans ce département, c’était encore une fois Matheson.

La vérité éclate : Mike Matheson ne peut pas continuer à jouer comme s’il était Roman Josi, sans se brûler et sans entraîner l’équipe avec lui dans sa chute.

Et si on veut que le CH entre en séries et fasse du bruit, il va falloir qu’on ajuste les responsabilités.

Donner plus de minutes à Guhle et Hutson, réduire la charge de Matheson, et surtout, cesser de croire qu’il peut porter la défensive sur ses épaules.

Parce qu’en ce moment, ce qu’on voit, c’est un joueur à bout de souffle, mal utilisé, et progressivement exposé.

Et ça, c’est le genre de vérité qu’on ne peut pas camoufler bien longtemps à Montréal.

La défaite en prolongation contre les Maple Leafs n’a pas simplement coûté un point au classement.

Elle a aussi cristallisé une fracture qui couvait depuis plusieurs semaines : celle entre les attentes des partisans et les décisions du personnel d’entraîneurs, particulièrement concernant Mike Matheson.

Sur X, c’est une tempête numérique.

Des centaines de messages dénoncent le fait que Lane Hutson a été cloué au banc au moment le plus crucial du match, pendant que Matheson amorçait la prolongation, visiblement épuisé par ses 27 minutes de jeu.

Certains vont jusqu’à dire que Martin St-Louis “a peur de perdre”, qu’il joue défensif dès que la tension monte, et qu’il préfère perdre avec ses vétérans plutôt que gagner avec ses jeunes étoiles.

“27 minutes pour Matheson. 0 pour Hutson en overtime. Est-ce qu’on peut ENFIN arrêter de faire semblant que Mike est un #1?”

Un autre a publié une image de Matheson à quatre pattes devant Marner, avec la légende :

“On a déjà un gardien. Ce qu’il nous manque, c’est un défenseur.”

Et ce n’est pas simplement une réaction de rage après une défaite.

C’est l’aboutissement d’une frustration, d’un sentiment que les mauvaises décisions se répètent, et que le Canadien est en train de gaspiller un momentum rare, au pire moment de la saison.

D’autant plus que lundi, au Centre Bell, ce ne sera pas un match ordinaire.

Ce sera les débuts attendus d’Ivan Demidov.

Et les partisans n’auront aucune tolérance pour une stratégie frileuse, ou un temps de glace exagéré pour Matheson.

Ils veulent du spectacle. Ils veulent Hutson avec Demidov.

Ils veulent du hockey moderne, pas des relances molles, des passes échappées et des revirements en sortie de zone.

Martin St-Louis devra faire des choix. Et pas seulement pour lundi.

Parce que si le CH fait les séries, les moindres décisions de l’entraîneur seront disséquées à la loupe, surtout si elles reposent encore une fois sur un Mike Matheson qui montre de plus en plus ses limites.

À moins qu’on se décide enfin à redéfinir les rôles.

À moins qu’on comprenne que le vrai premier duo de défenseurs, c’est Hutson-Guhle.

Pas Matheson-Carrier. La balle est dans le camp de Martin.

Mais à Montréal, quand tu insistes à jouer avec le feu, faut pas pleurer quand ça finit par brûler.

Misère ...