Mike Matheson enfin dans la bonne chaise : Martin St-Louis doit prendre des notes

Mike Matheson enfin dans la bonne chaise : Martin St-Louis doit prendre des notes

Par André Soueidan le 2025-05-11

Ce n’est pas un match qui passera à l’histoire pour Mike Matheson.

Mais justement, c’est peut-être ce qui en fait un moment significatif. 

Dans une victoire à sens unique de 7 à 1 contre la Lettonie, Matheson a été sobre, efficace et discipliné. Pas de point, pas de média en feu autour de lui, mais une soirée à +1 avec cinq tirs au but et 18:01 de temps de jeu bien géré.

Pour une rare fois, Matheson était dans la bonne chaise.Il n'était pas le général surutilisé, éreinté, forcé à compenser les carences de son entourage.

Il était un rouage parmi d'autres, bien inséré dans un groupe profond et discipliné. Ses présences sur la glace étaient brèves (45 secondes en moyenne), ses interventions calculées.

Il a même cru avoir marqué, en fin de rencontre, lors d'une descente en infériorité numérique. Un but qui aurait été mérité, mais qui a été refusé pour obstruction sur le gardien.

 Ce n’est que partie remise.

Dans un contexte où le CH lui demande d’être un super-héros 82 soirs par année, cette version plus tempérée, structurée de Matheson devrait faire réfléchir Martin St-Louis. 

Peut-être que l’excellence de Matheson ne s’exprime pas en le surchargeant, mais plutôt en l’utilisant stratégiquement, avec du renfort autour.

Et c'est justement tout le paradoxe du Canadien.

On demande à Mike Matheson d'en faire plus que Quinn Hughes à Vancouver.

Plus que Rasmus Dahlin à Buffalo. Plus que Victor Hedman à Tampa Bay. Et on s'étonne qu'il craque, qu'il multiplie les revirements en zone neutre, qu'il prenne des risques trop élevés sur la relance.

Mais comment pourrait-il faire autrement? Quand il est seul à voir la glace comme un vétéran, seul à pouvoir créer la sortie de zone, seul à s'occuper du meilleur trio adverse.

À un moment donné, ça casse. Et à force de toujours jouer sur la ligne, tu finis par la franchir.

Au Mondial, Matheson n'a pas à faire le spectacle. Il patine, il distribue, il bloque les lignes de passes. Il garde son énergie, il ne joue pas à l'usure. On voit le vrai joueur.

Celui qui, quand il n'est pas à bout de souffle au début de la troisième période, peut faire une vraie différence. Et c'est ça qui devrait servir de leçon à Martin St-Louis.

Mike Matheson est un véritable actif. Mais s'il continue d'être brûlé de l'intérieur, il va se consumer. Et on va le perdre. Comme tant d'autres avant lui.

Et si c’est ça, sa vraie chaise… alors pourquoi à Montréal, on l’assoit toujours sur un tabouret bancal, sans dossier ni soutien?

Misère...