Mike Matheson l’a bien fait comprendre : le fameux système de Martin St-Louis, censé donner plus de liberté aux joueurs, présente des failles qui commencent sérieusement à peser sur l’équipe.
Derrière ses commentaires réfléchis, Matheson pointe du doigt ce qui semble être le problème principal du Canadien cette saison : une absence de structure qui laisse les joueurs en terrain flou, sans repères clairs.
La « liberté » vantée par St-Louis s’est transformée en confusion sur la glace, et Matheson, en évoquant les « zones grises » de ce système, en expose toute la limite.
Quand St-Louis a pris les rênes de l’équipe, il a annoncé vouloir sortir des schémas rigides, offrir une approche plus flexible pour permettre aux joueurs d’exprimer leur créativité.
L’idée était séduisante, prometteuse même. Mais sur la glace, la réalité est toute autre. « L’idée, c’est d’éliminer le montant de gris dans notre jeu », a confié Matheson.
Ce qu’il expose, sans détour, c’est que ce fameux système « hybride », qui alterne entre la couverture en homme-à-homme et la défense en zone, génère surtout de l’incertitude et freine la cohésion du groupe.
Les joueurs se retrouvent à devoir interpréter le jeu en permanence, un exercice qui demande une grande maturité tactique et qui crée beaucoup d’erreurs lorsqu’il n’est pas solidement encadré.
Matheson l’a exprimé en toute honnêteté : « Ça prend du temps à s’habituer à jouer ensemble. »
En d’autres mots, cette absence de structure ne permet pas à l’équipe de s’harmoniser, chaque joueur semblant évoluer selon une lecture propre des situations, sans directives vraiment claires pour les guider.
Ce système, censé rendre le Canadien plus imprévisible, le rend surtout désorganisé.
Le cœur du problème réside dans ce décalage entre les belles intentions de St-Louis et l’exécution concrète sur la glace.
Pour une équipe en développement, et notamment pour les jeunes joueurs, la structure et les repères sont essentiels.
Ce système sans cadre solide, que l’entraîneur veut souple et instinctif, impose en réalité une charge mentale excessive aux joueurs, qui doivent décider dans l’instant de leurs placements et de leurs couvertures, là où un système plus traditionnel leur permettrait de stabiliser leur jeu et d’éviter des erreurs coûteuses.
La critique voilée de Matheson met en lumière une incohérence de l’approche actuelle.
Mais cette dernière, sans fondations solides, tourne rapidement au désordre.
La liberté créative, oui, mais encore faut-il que les joueurs sachent où se positionner et comment anticiper les mouvements de leurs coéquipiers.
Matheson, par ses propos, émet ainsi une mise en garde.
En insistant sur ce fameux « gris » dans le système, il souligne que la flexibilité a ses limites et que, dans la LNH, une équipe doit pouvoir se reposer sur des fondements tactiques fiables.
St-Louis, lui, a voulu faire du Canadien une formation imprévisible et innovante. Mais sans repères, sans cadre, cette imprévisibilité devient une source de désorientation plus que d’avantage compétitif.
Bref, Matheson expose ici les failles d’une approche qui, sur papier, semble audacieuse, mais qui, dans la réalité du jeu, désoriente plus qu’elle ne libère.
L’équipe, plongée dans cette « zone grise » que St-Louis encourage, peine à se structurer.
Le message de Matheson est clair : la liberté, certes, mais pas au prix de la cohérence.
Pour retrouver un semblant de stabilité, le Canadien aura besoin de repères précis, et d’un cadre où cette créativité pourra s’épanouir sans risquer de plonger l’équipe dans le flou.
À suivre ...