Signature à Montréal: Dany Dubé annonce le gros lot pour Mike Matheson

Signature à Montréal: Dany Dubé annonce le gros lot pour Mike Matheson

Par David Garel le 2025-10-23

Le Canadien de Montréal n’a peut‑être jamais entamé une saison avec autant d’équilibre, d’intensité et de confiance.

Après huit matchs, l’équipe trône au sommet de la division Atlantique et se hisse déjà parmi les quatre meilleures formations du circuit Bettman. Derrière cette envolée inattendue se cache un nom que peu d’observateurs plaçaient au centre des discussions estivales : Mike Matheson.

Le défenseur québécois de 31 ans livre un début de saison monumental. Il joue avec la même fluidité qu’un Letang à son apogée, il transporte la rondelle comme un attaquant élite, et surtout, il a appris à défendre avec l’instinct d’un vétéran qui comprend enfin toute l’ampleur de son rôle.

Hier encore, Matheson a offert un échantillon parfait de son influence. Utilisé plus de 25 minutes par Martin St‑Louis, il a été irréprochable dans sa zone avant d’offrir la victoire en prolongation à ses coéquipiers.

Une performance totale, récompensée par une ovation nourrie des partisans présents à Calgary.

« C’est lui qui a donné la victoire au club », résumait un Renaud Lavoie admiratif, en soulignant la passe lumineuse d’Ivan Demidov sur la séquence gagnante.

Mais au‑delà de l’émotion du moment, c’est la valeur de Matheson sur le marché des joueurs autonomes qui fait maintenant frémir la direction montréalaise.

Il n’y a plus de doute : Mike Matheson va faire sauter la banque. Ce ne sont plus les 6 ou 7 millions dont on parlait il y a quelques semaines. Des recruteurs de plusieurs équipes estiment déjà qu’un défenseur comme lui pourrait toucher entre 8 et 9 millions de dollars par saison sur le marché des joueurs autonomes, surtout s’il maintient ce rythme jusqu’en avril.

Un montant impensable il y a un an à peine, mais devenu tout à fait logique dans un contexte où les défenseurs complets de 31 ans capables de jouer 25 minutes par soir se comptent sur les doigts d’une main.

Surtout qu’il vieillit comme le bon vin. Deux buts, trois passes pour cinq points en huit matchs, différentiel de +5. Certains parlent même qu’il joue comme un candidat au trophée Norris en ce moment.

La réalité, c’est que Matheson coche toutes les cases du défenseur moderne. Il patine comme un centre, il relance comme un quart‑arrière et il ferme les jeux avec l’efficacité d’un stay‑at‑home.

Son duo avec Noah Dobson est devenu l’un des plus redoutables de la LNH. En zone défensive, il récupère plus de rondelles libres que n’importe quel défenseur.

En transition, il domine les sorties de zone et les passes dans l’enclave. Et depuis l’arrivée de Dobson, il s’est complètement transformé : moins de montées inutiles, plus de constance et une patience qu’on ne lui connaissait pas. C’est ce qu’expliquait Dany Dubé :

« Mike Matheson est actuellement le meilleur défenseur défensif de la LNH. »

Une phrase lourde de sens, qui confirme ce que les statistiques avancées disent déjà : le #8 du CH n’est plus seulement un beau patineur… il est un stud.

Sur BPM Sports, Renaud Lavoie a résumé la situation avec son franc‑parler habituel :

« Si tu attends au mois de juin pour signer Mike Matheson, bonsoir… il est parti. »

Et il a raison. Plus le temps passe, plus la valeur de Matheson monte. Le Canadien joue un jeu dangereux : attendre que le contexte soit favorable pour lui faire une offre pourrait coûter très cher.

Le CH aimerait lui accorder un contrat de 4 ans à un salaire annuel tournant autour de 6,5 M$ par année. Le clan Matheson désire 6 ans et 7 M$ par année.

Les négociations ont déjà commencé de façon informelle. Philippe Lecavalier, son agent, a fait savoir qu’il ne souhaitait plus entendre parler de rabais ou de sacrifice collectif.

Le temps des contrats à prix d’ami est terminé. Matheson veut être payé comme les meilleurs défenseurs de sa catégorie et il le mérite. Il va accepter un rabais sur son salaire annuel, mais pas sur les années. Le CH tente maintenant de pousser pour un contrat de 5 ans. Le message du clan Lecavalier est ferme.

Le Québécois veut rester à Montréal, mais pas à n’importe quel prix. C’est son dernier contrat important et il compte le négocier comme tel.

Le Canadien devra décider rapidement s’il accepte de payer le prix ou s’il préfère risquer de voir partir l’un de ses piliers défensifs dans la force de l’âge.

Les signatures récentes dans la LNH le prouvent : les équipes ne hésitent plus à payer le plein tarif pour des défenseurs qui peuvent jouer plus de 22 minutes par match.

Brandon Montour a obtenu 7,14 M$ par saison à Seattle. Brady Skjei et Jake Walman ont signé pour 7 M$ à Nashville et Edmonton.

Mais Matheson a quelque chose que les autres n’ont pas : un profil complet, une éthique de travail sans faille et une capacité à évoluer dans un marché aussi intense que Montréal.

Si les négociations échouent, le 1er juillet pourrait se transformer en enchère. Et si Matheson atteint cette somme, il deviendra le défenseur québécois le mieux payé de l’histoire du CH, ou d’une autre franchise.

Pour Hughes et Gorton, le défi est donc clair : soit tu signes maintenant à 7 M$, soit tu risques de payer 9 M$ plus tard. Et dans un marché où les valeurs explosent, il faut savoir quand appuyer sur le bouton.

Ce n’est plus un secret : Sidney Crosby et Mike Matheson sont inséparables. Ils ont joué ensemble à Pittsburgh, ils se parlent souvent, et Renaud Lavoie l’a confirmé sur les ondes de TVA Sports :

« On mange ensemble, on se texte, on se parle au téléphone. Ce sont des grands amis. »

Et selon Lavoie, la venue de Crosby à Montréal « n’est pas à exclure ». Il a même lâché cette phrase qui résonne encore dans le vestiaire du CH :

« C’est sûr que ça va arriver. Faut juste que Sidney dise oui. »

Autrement dit, si Hughes veut ouvrir la porte à un transfert historique, il doit commencer par sécuriser Matheson. Personne dans la LNH ne connaît mieux Crosby que lui.

Et si le numéro 87 quitte Pittsburgh un jour, ce sera parce qu’il aura un repère de confiance là où il ira.

« Pour Crosby, c’est plus facile pour nous de discuter de ce dossier‑là que pour lui de prendre la décision. Crosby est quelqu’un qui adore sa routine. Mais si quelqu’un peut l’aider à changer, c’est bien Mike Matheson. » conclut Renaud Lavoie.

Le CH le sait. Crosby sera agent libre dans deux ans. Et au‑delà de la question du cap salarial, le dossier Matheson est une pièce maîtresse de ce puzzle. Hughes ne négocie pas seulement un contrat avec son défenseur : il protège aussi la possibilité de faire venir le joueur le plus respecté du siècle.

Ce qui rend l’histoire encore plus belle, c’est le chemin parcouru. Quand il a été échangé à Montréal contre Jeff Petry le 16 juillet 2022, peu de gens y voyaient autre chose qu’un simple échange de salaires.

Aujourd’hui, il est l’un des meilleurs défenseurs gauches de la LNH. Sa transformation physique et mentale impressionne autant ses coéquipiers que les analystes.

Les préparateurs du CH affirment que Matheson est « le joueur le plus en forme de l’équipe ».

À 31 ans, il paraît plus frais que jamais. Et cela rassure son agent autant que ses acheteurs potentiels : aucune usure visible, aucune blessure majeure en trois saisons.

Il a aussi changé de registre. Avant, il était un patineur offensif aventureux, parfois trop. Aujourd’hui, il est un leader calme, intelligent et d’une discipline exemplaire. Et c’est justement ce profil que les équipes cherchent désespérément.

Le CH peut‑il se permettre de perdre Matheson? Non. Peut‑il se permettre de lui payer 8 ou 9 M$ par année? Non.  

Kent Hughes doit monter à 7 M$ par année... et au-dessus de 4 ans. Car Matheson est moins "soft" que le DG pensait.

Ça va chauffer à la table des négociations.