Millions de dollars en extra: Lane Hutson reçoit un énorme bonus

Millions de dollars en extra: Lane Hutson reçoit un énorme bonus

Par David Garel le 2025-06-10

C’est désormais officiel. Lane Hutson vient de graver son nom dans l’histoire du Canadien de Montréal en remportant le trophée Calder, remis à la meilleure recrue de la LNH.

Une première depuis Ken Dryden, en 1972. Un demi-siècle plus tard, c’est un défenseur de 5 pieds 9 pouces, repêché au 62e rang, qui vient d’accomplir l’impossible : réécrire le livre des records du CH… et surtout, catapulter sa valeur à des hauteurs stratosphériques.

Pour Kent Hughes, cette victoire ne ressemble en rien à une célébration. C’est une tempête contractuelle qui s’abat sur son bureau. Car au-delà des honneurs et des photos avec le trophée, Hutson vient de donner un pouvoir colossal à son agent Sean Coffey. Et ce dernier ne compte pas laisser une seule miette sur la table.

Une victoire à plate couture… et à gros dollars...

Oui, ce trophée est un bonus qui représente plusieurs millions de billets verts.

Les chiffres sont sans appel : 165 votes de première place, 1832 points au total, et un écart écrasant sur Dustin Wolf (1169) et Macklin Celebrini (1104). Lane Hutson n’a pas volé son Calder.

Il l’a arraché avec la grâce d’un génie offensif, la constance d’un vétéran, et l’intelligence d’un quart-arrière qui dirigeait déjà le jeu de puissance numéro un du Canadien à 21 ans.

Avec ses 66 points, il est devenu le défenseur recrue le plus productif depuis Brian Leetch en 1989. Et ses 60 passes, deuxième parmi tous les défenseurs cette saison, le placent dans une catégorie d’élite. Il ne s’agit plus d’un espoir prometteur. Il s’agit d’un phénomène générationnel.

Et ce phénomène veut maintenant être payé.

Pour ceux qui ont suivi le dossier Jacob Fowler, tout cela est familier. Sean Coffey, l’agent de Hutson, a déjà tenté d’imposer ses conditions à Kent Hughes. Il a perdu. Fowler n’a pas brûlé d’année de contrat. Il a signé en retard. Et ses bonus? Un maigre 80 000 $ de performance la première année, 500 000 $ les deux suivantes. Une claque pour Coffey.

Mais cette fois, l’agent tient le joyau de la reconstruction entre ses mains. Et selon plusieurs journalistes bien branchés, Coffey ne veut pas répéter les erreurs du passé. Il veut suivre le plan Auston Matthews.

Matthews avait surpris tout le monde après son contrat d’entrée en refusant un pacte de 8 ans. Il avait signé pour 5 ans à 11,64 M$ par saison. Puis, à la fin de ce contrat, il a signé un autre monstre : 4 ans à 13,25 M$. Résultat? Il aura encaissé deux contrats massifs… en pleine ascension du plafond salarial.

Sean Coffey voit en Lane Hutson un Matthews défensif. Et l’idée d’un contrat-pont de 4 ou 5 ans à 10-11 M$ par saison circule déjà en coulisses. Avec un plafond qui grimpe à 104 M$ en 2026 et à 113,5 M$ en 2027, cette stratégie est non seulement logique, elle est terrifiante pour Hughes.

Parce qu’elle permettrait à Hutson de toucher deux contrats géants avant ses 30 ans.

Si on applique la logique de certains agents qui calculent la valeur d’un contrat en pourcentage du plafond salarial, Hutson entre dans une catégorie très exclusive. Auston Matthews, après sa saison recrue, valait 13,5 % du cap. Kaprizov avait signé à 11 % après son Calder.

Si on applique le même ratio pour Hutson avec le cap de 2026 (104 M$), on parle déjà d’un plancher de 11,5 M$. Si le cap grimpe à 113,5 M$ en 2027, ce chiffre grimpe à près de 13 M$ par saison. Coffey a ces chiffres en main, et tu peux parier qu’il va les déposer sur la table. 

Pour Kent Hughes, l’heure des contrats à rabais est révolue. Fini le temps des 7,85 M$ pour Cole Caufield ou des 7,6 M$ pour Slafkovsky. Avec Hutson, tout a changé. L’effet Calder, combiné à la médiatisation extrême et au soutien unanime de la ligue, fait exploser sa valeur.

Des comparables comme Cale Makar (6 ans à 9 M$) ou Quinn Hughes (6 ans à 7,85 M$) ne tiennent plus. Ils ont signé en 2021, dans un contexte de gel salarial. Aujourd’hui, tout le monde sait que le cap explose, et que la fenêtre est ouverte pour encaisser gros.

Même une offre de 8 ans à 9 M$ serait considérée comme un miracle… mais le miracle n’arrivera pas.

La seule zone grise dans ce dossier reste la performance en séries. Car malgré une série de cinq points en cinq matchs contre Washington, les experts ont remarqué une baisse d’intensité.

Moins dominant, parfois effacé, Hutson a été frappé plus souvent, a commis quelques erreurs défensives… et a montré qu’il restait encore un peu de route à faire dans les matchs les plus robustes.

Quinn Hughes, dont le profil est comparable, a lui aussi connu des séries en dents de scie dans sa carrière. Est-ce que le gabarit de Hutson pourrait être un obstacle en mai et juin?

Kent Hughes s’accroche à cet espoir. Il veut l’utiliser comme levier. Mais avec le Calder en poche, ce levier est mince. La valeur médiatique d’un trophée efface bien des doutes.

Le véritable cauchemar de Kent Hughes, c’est ce que ce contrat va représenter pour l’ensemble de son équipe.

Si Hutson signe à 10 ou 11 M$ par année, que dira Nick Suzuki, capitaine, leader, à 7,875 M$?

Que dira Ivan Demidov lorsqu’il cassera tout dès sa saison recrue?

Que dira Kaiden Guhle lorsqu’il renégociera?

Le Canadien a construit sa culture salariale autour d’un plafond informel. Hutson est sur le point de le dynamiter.

Ce qui est un cauchemar pour Kent Hughes est un rêve éveillé pour Hutson. Il est jeune, talentueux, adoré des partisans, comparé à Gretzky par Scotty Bowman, et maintenant "Calderisé". Il a tous les atouts pour faire sauter la banque.

Sean Coffey le sait. Il est prêt. Il ne se contentera pas d’un simple contrat long terme. Il vise deux grosses signatures, avec le bon timing. Et il sait exactement où frapper.

Ce sera le combat de l’année. Peut-être même le combat de la décennie à Montréal.

Sean Coffey veut sa revanche. Kent Hughes veut sauver son plafond salarial. Lane Hutson, lui, ne veut qu’une chose : briller, et être payé à la hauteur de sa lumière.

Tout indique que le miracle du 8 ans à 9 M$ n’arrivera jamais. Tout indique que le plan Matthews est en marche. Et tout indique que le nom de Lane Hutson figurera bientôt aux côtés des mieux payés de la LNH.

La victoire au Calder était le début.

Maintenant, place à la guerre.