Moment gênant pour Kent Hughes: le DG retiré du marché des transactions

Moment gênant pour Kent Hughes: le DG retiré du marché des transactions

Par David Garel le 2025-06-25

Kent Hughes : Trois prises, tu es retiré. Encore. Et encore. Et encore.

C’est devenu gênant.

Alors que le DG du CH s’acharne depuis des semaines à vouloir améliorer l’attaque du Canadien de Montréal, la réalité cruel du marché de la LNH le rattrape : personne ne mord à l’hameçon.

Pire encore, ses tentatives sont accueillies avec des sourires en coin ou des silences gênés.

Selon le journaliste Frank Seravalli, Hughes est en mission. Une mission qu’il mène « avec agressivité ». En langage franc, cela veut dire qu’il harcèle les autres directeurs généraux de la Ligue avec des offres répétées.

Des offres toujours construites autour du 16e et/ou du 17e choix au repêchage, avec en bonus Logan Mailloux et/ou Joshua Roy.

Mais les DG adverses répondent tous la même chose : non merci.

Seravalli a même résumé la situation avec une métaphore assassine : 

« C’est comme s’il se faisait retirer au bâton à chaque fois. »

Trois prises. Zéro coup sûr. Et une gêne palpable dans les estrades.

On veut bien saluer la ténacité de Kent Hughes. Oui, il est actif. Oui, il tente. Mais à un certain point, il faut se demander : est-ce que l’offre fait vraiment saliver quelqu’un?

Logan Mailloux est un projet. Un défenseur droitier avec un bon tir, certes, mais qui peine encore à lire le jeu et dont les statistiques dans la Ligue américaine ne font pas frissonner les recruteurs.

Sans parler de son attitude nauséabonde. 

Joshua Roy, quant à lui, est un ailier talentueux, mais lent et une réputation de fêtard. Et il n’a toujours pas prouvé qu’il pouvait être un joueur top 6 dans la LNH sur une base régulière.

Les autres DG le savent.

Et quand Hughes arrive avec son « offre musclée » du style : 16e choix + Mailloux + Roy pour un vrai centre de deuxième trio, la réponse est toujours la même : non.

On a même entendu que certaines équipes n’ouvrent même pas les négociations si Michael Hage n'est pas inclus. Et ça, Kent Hughes refuse catégoriquement.

C’est là le nerf de la guerre.

Le DG du Canadien est coincé dans sa propre philosophie. Il veut s’améliorer, mais sans toucher à ses joyaux. Il veut frapper un coup de circuit… avec des miettes.

Il espère obtenir un 2e centre ou un ailier gauche vedette sans jamais sacrifier un élément qui enflammerait le bureau d’un rival.

Or, pour acquérir du talent établi, il faut payer.

Mais Kent Hughes agit comme s’il pouvait encore revivre le miracle Monahan. Il tente de recréer la magie de 2022-2023, où il avait obtenu des actifs précieux à très faible coût. Cette époque est révolue.

Aujourd’hui, les DG adverses connaissent sa banque d’espoirs. Ils savent exactement qui a de la valeur… et qui n’en a pas.

Et désolé, mais Joshua Roy ne suffit pas. Mailloux non plus.

Le spectre de l’été vide

Tout cela crée un malaise croissant. Le Canadien veut faire les séries en 2026. Martin St-Louis veut du renfort. Ivan Demidov arrive avec l’étiquette de vedette. Il manque un centre offensif. Il manque un ailier dynamique.

Mais à date, le marché répond par le mépris.

Les partisans, eux, commencent à s’impatienter. Ils lisent les rumeurs, entendent les noms, fantasment sur des échanges audacieux… et finissent toujours avec le même refrain : Kent Hughes a essayé, mais ça n’a pas marché.

Et pendant ce temps, des équipes plus agressives, comme ou Philadelphie, arrachent des talents pour un prix étonnamment bas. Trevor Zegras a été échangé contre Ryan Poehling, le 45e choix et un choix de 4e ronde.

Kent Hughes, lui, n’a même pas daigné offrir Jake Evans et le 41e choix. Pourquoi? Par peur de surpayer? Par peur de bousculer la précieuse « culture d’équipe »?

Et pendant que le DG du CH continue de cogner à des portes closes, que se passe-t-il à Philadelphie? Une révolution. Une explosion de talent. 

Trevor Zegras et Matvei Michkov s’apprêtent à former l’un des duos les plus électrisants de toute la LNH. Deux artistes. Deux créateurs. Deux 'dynamiteurs" de défense.

Et dire qu’ils auraient pu, qu’ils auraient dû, jouer ensemble à Montréal.

C’est Rick Tocchet qui va les aligner ensemble. Pas Martin St-Louis. C’est Philadelphie qui va vibrer à chaque entrée de zone, pas le Centre Bell.

L'entraîneur-chef des Flyers n’a même pas pris une seule seconde pour cacher son excitation. Il voit déjà les feux d’artifice.

« Nous serions idiots de ne pas examiner cela et de ne pas en parler. Regardons si ça peut fonctionner, » a-t-il déclaré à The Athletic en parlant d’un duo Zegras–Michkov.

Et Tocchet n’a pas tort. Le flair offensif de Michkov, qui a récolté 63 points en 80 matchs dès sa première saison dans la LNH, combiné à la créativité naturelle de Zegras, pourrait faire des ravages.

Tocchet veut remettre Zegras au centre, là où il avait explosé en 2022-2023 avec 65 points en 81 matchs, dont 23 buts.

« Il est doué pour fabriquer un jeu, que ce soit à l’aide d’une passe vers l’avant ou vers l’arrière. Ces gars-là sont très difficiles à dénicher, » a-t-il ajouté, sans détour.

Et il a terminé avec ce message sans pitié :

« La créativité est excellente, mais si votre intensité n’est pas maximale, je ne pense pas que ce soit concluant. »

En d'autres mots, Tocchet va leur donner la glace. À eux de faire le reste et de prouver qu'ils peuvent jouer défensivement. 

Ce sont les fans des Flyers qui vont se lever sur chaque feinte, chaque passe dans le dos, chaque éclair de génie, pendant que le CH se contentera de voir Joshua Roy tenter de survivre sur un quatrième trio. C’est une tragédie sportive.

C’est à se demander si on préfère rater une superstar plutôt que de prendre un risque.

Trop prudent pour réussir?

Il faut le dire sans détour : le Canadien a peur de perdre une transaction.

Mais cette peur devient maintenant un frein majeur. Le plan est trop rigide. On veut construire une dynastie, mais sans prendre de raccourci, sans oser une passe entre les lignes, sans sortir du livre.

La peur de se tromper tue l’audace. Et l’audace, c’est ce qu’il faut pour gagner.

Kent Hughes ne pourra pas éternellement se cacher derrière les bons coups du passé. Oui, il a bien repêché. Oui, il a obtenu de bons joueurs. Mais aujourd’hui, il est attendu au bâton.

Et jusqu’à maintenant, c’est une séquence de zéros.

Le public commence à grogner. Les autres DG ne tremblent plus. Et la pression monte.

Parce qu’à force de lancer des offres sans mordant, Kent Hughes risque de se retrouver avec… rien.

Rien sauf deux choix au milieu du repêchage, un Mailloux encore à développer, un Roy coincé au quatrième trio ou dans la ligue américaine et un vestiaire toujours sans deuxième centre.

Il lui reste encore quelques jours pour frapper la balle. Mais si la tendance se maintient, c’est un été sans impact qui s’annonce.

Et cette fois, il n’y aura pas d’excuses.