Comme chaque année, il y aura dans la LNH des équipes condamnées à souffrir pendant des mois, à enchaîner les défaites, à plonger dans une reconstruction qui, pour certaines, semble éternelle.
Mais cette saison 2025-2026, ce calvaire aura un prix de consolation unique : la chance de repêcher Gavin McKenna, le joyau du Yukon, perçu par plusieurs recruteurs comme l’ailier gauche le plus excitant à émerger depuis Connor McDavid.
Et dans cette course à la médiocrité organisée, une poignée d’équipes se sont déjà positionnées dans ce qu’on appelle désormais le “derby McKenna”.
C’est précisément ce bassin de clubs que Kent Hughes cible pour résoudre l’un de ses problèmes les plus sensibles : celui du deuxième centre.
Et au cœur de ce scénario, Darren Dreger vient d’ajouter une nouvelle couche explosive : selon lui, le Canadien de Montréal est « absolument all-in » dans ses discussions en ce moment, et son regard se tourne directement vers… Pittsburgh, San Jose, Boston... et Buffalo...
Oui, le nom Sidney Crosby circule toujours.
Dreger avait déjà allumé la mèche en septembre en déclarant que Montréal ferait tout pour obtenir Crosby. Il persiste et signe aujourd’hui, affirmant que Kent Hughes est déterminé à ajouter un centre vétéran derrière Nick Suzuki et qu’il ne croit pas à la solution Kirby Dach.
L’information est claire : Montréal vise les équipes en reconstruction qui lorgnent le premier choix 2026 et McKenna. Et la première sur la liste, évidemment, ce sont les Penguins de Pittsburgh.
Le symbole est presque trop beau : en 1984, ils ont gagné la loterie Lemieux. En 2005, la loterie Crosby. Vingt et un ans plus tard, ils sont dans la cave et rêvent ouvertement de la loterie McKenna.
Une ère est en train de se refermer à Pittsburgh : Crosby, Malkin, Letang et Karlsson sont tous mentionnés dans les discussions. (Letang est tellement fini que personne n'en veut sur le marché des transactions).
Mais dans l’entourage de Crosby, personne ne cherche vraiment à calmer les choses. Pat Brisson, son agent, a laissé entendre que tout dépendra des résultats de l’équipe.
Le père de Crosby souhaiterait aussi une sortie. Ses proches murmurent qu’il mérite mieux que de finir ses jours de carrière dans une équipe qui coule.
Tout le monde met de l’huile sur le feu. Et Dreger n’a fait que rendre public ce que plusieurs savaient déjà : si Pittsburgh dévisse encore, Montréal sera là.
Mais les Penguins ne sont pas seuls dans ce derby. Les Sharks de San Jose sont aussi une pièce importante du puzzle. Depuis des années, ils collectionnent les choix de haut de tableau : Will Smith, Macklin Celebrini, Michael Misa… mais ils n’ont aucun deuxième centre vétéran à offrir.
À part peut-être Alex Wennberg, 31 ans, qui joue présentement derrière Celebrini et Misa. Son contrat de 5 M$ expire en fin de saison. C’est un joueur two-way honnête qui a marqué 10 buts et amassé 35 points en 67 matchs l’an dernier avec la pire équipe de la LNH.
Il pourrait dépanner Montréal, mais Hughes n’en fait pas une priorité. Wennberg, c’est une roue de secours, pas la solution rêvée. Le vrai jackpot, c’est un centre capable de changer le visage du top 6 dès maintenant, ou de créer une combinaison Suzuki-Crosby qui ferait exploser le Centre Bell.
Les Bruins de Boston constituent une autre piste sérieuse. Eux aussi sont dans une phase trouble : après des années d’élite, la chute est amorcée. L’an dernier, ils ont terminé 28e. Pavel Zacha pourrait être disponible dans le bon contexte.
Montréal a déjà testé le terrain. Les noms de Jaden Struble, Oliver Kapanen et Joshua Roy ont circulé comme "package" proposé aux Bruins afin d'aller chercher Pavel Zacha.
Les Bruins ont refusé, car ils veulent voir si l'équipe peut encore être compétitive. Mais les choses ont changé à Montréal.
Martin St-Louis adore Kapanen, et la possibilité d’un montage impliquant maintenant Owen Beck, Jayden Struble et Joshua Roy ou d’autres éléments autour de l’Action de Grâce américaine n’est pas exclue.
Hughes garde ce dossier au chaud : Boston est une équipe qui pourrait viser McKenna si la saison part mal, et qui possède des vétérans intéressants au centre.
Les Blackhawks de Chicago, eux, sont une fausse piste. Ils visent McKenna, mais ils n’ont pas de centre à offrir. Connor Bedard et Frank Nazar sont leurs deux jeunes centres pour la prochaine décennie.
Mais attention aux Sabres de Buffalo. C’est là que ça devient intrigant. Buffalo a accumulé les choix top 10 depuis plus d’une décennie et malgré tout, ils sont encore à la dérive.
Ils viennent d’ajouter Josh Norris, qui n’est pas sur le marché. Jiri Kulich est intouchable. Ryan McLeod est leur troisième centre parfait, Peyton Krebs le quatrième. Mais au cœur de cette structure, un nom fait rêver : Tage Thompson.
Un centre géant, déplacé à l’aile droite, qui a marqué 44 buts et récolté 72 points l’an dernier. Le Canadien a déjà montré de l’intérêt, mais les Sabres avaient exigé Juraj Slafkovsky. C’était non catégorique.
Aujourd’hui, si Buffalo s’effondre à nouveau et décide de foncer dans la course à McKenna, la donne pourrait changer. Pour Tage Thompson, il faudrait la lune : choix de première ronde 2026-2027, espoirs de premier plan. Mais dans un vrai scénario de reconstruction, tout devient possible.
Imaginer Thompson au centre à Montréal, c’est imaginer une structure offensive transformée. Ce n’est pas le scénario le plus probable, mais ce n’est pas une fiction.
Dans ce contexte, Kent Hughes manœuvre avec méthode. Il sait que les équipes qui visent McKenna sont dans une position d'attente à court terme, mais qu’elles détiennent des leviers intéressants si tout s'effondre : des vétérans centraux, des joueurs avec des contrats à court terme, ou… Sidney Crosby.
Et c’est là que la déclaration de Dreger prend tout son poids. Le Canadien ne fait pas que regarder le marché. Il avance. Il discute. Il teste les terrains dans ce groupe restreint d’équipes mal classées, en préparation d’un coup d’éclat. Il veut ajouter un centre de haut niveau à Suzuki pour stabiliser définitivement les deux premières lignes.
Pittsburgh reste la cible prioritaire. Parce que le dossier Crosby, c’est plus qu’un dossier de hockey. C’est une bombe culturelle, sportive et médiatique.
Montréal est prêt. Les signaux de Dreger, les bruits autour de Brisson, la situation sportive des Penguins : tout converge.
Si Dubas accepte de tourner la page et d’amorcer une vraie reconstruction en visant McKenna, Kent Hughes sera au téléphone. Et Montréal est l’un des rares clubs capables de payer le prix sans détruire son avenir : profondeur en espoirs, flexibilité salariale, des choix au repêchage en masse.
Le dossier Gavin McKenna est le scénario parfait pour Kent Hughes. Dans un marché où les équipes se battent déjà pour l’avenir en 2026, Hughes tente d’arracher au présent un joueur qui changera l’équilibre du club.
Qu’il s’agisse d’un vétéran de transition comme Wennberg, d’un pari stratégique comme Zacha, d’un coup de folie comme Thompson ou de la bombe Crosby, le Canadien se positionne au cœur d’un échiquier où tous les chemins passent par les équipes en reconstruction.
Et dans ce grand derby McKenna, Montréal ne regarde pas la loterie : il regarde les alignements adverses pour y trouver sa pièce manquante.
Pincez-nous quelqu'un... on croit rêver...