C’est une tension de plus en plus grande qui flotte dans l’air à Vancouver.
Alors que la saison approche à grands pas, les Canucks n’ont toujours aucune solution solide au poste de deuxième centre. Et le nom de Filip Chytil ne fait plus rêver.
Selon le journaliste Rick Dhaliwal, l’organisation commence à sérieusement se poser des questions :
"Vont-ils paniquer si Chytil ne livre pas ce qu’ils attendent?", a-t-il lancé au micro. La réponse semble de plus en plus évidente : oui.
Recruté avec l’idée de stabiliser le poste de centre derrière Elias Pettersson, Chytil n’inspire aucune confiance pour le moment. Les Canucks l’ont obtenu en espérant que son style de jeu s’agencerait bien au système de Rick Tocchet, mais les doutes persistent.
L’inquiétude n’est pas anodine. Chytil revient d’une sérieuse commotion cérébrale et son rendement offensif demeure inconstant. Et comme l’a rappelé Dhaliwal : "Ils n'ont pas encore vu ce qu'ils voulaient de lui." Une déclaration qui en dit long.
La situation devient si critique que la direction des Canucks envisage sérieusement de sacrifier ses deux meilleurs espoirs : Jonathan Lekkerimäki et Tom Willander.
Lekkerimäki, choix de premier tour (15e au total) en 2022, a impressionné l’an dernier dans la ligue américaine avec 28 points en 36 matchs. À 21 ans, l’ailier droit possède un tir foudroyant et une vision du jeu digne d’un marqueur élite. Il a aussi ajouté 6 points (3 buts, 3 passes) en 24 matchs en séries, ce qui confirme sa montée en puissance.
Tom Willander, sélectionné 11e au total en 2023, est un défenseur droitier de 6 pieds 1 pouce, mobile et intelligent. À seulement 20 ans, il représente une pièce maîtresse de l’avenir défensif de Vancouver.
C’est dire à quel point l’idée de les inclure dans une transaction est un aveu de panique. On parle ici des deux piliers de la reconstruction entamée depuis 2022.
Même Elliotte Friedman a laissé entendre que la pression montait à Vancouver. Dans un passage remarqué à Sportsnet, il a mentionné que "les Canucks aiment leurs espoirs, mais ils ne sont pas naïfs. Ils savent que si les 20 ou 25 premiers matchs se passent mal au centre, ils devront agir."
Le compte à rebours est enclenché. Si Chytil ne performe pas rapidement, un échange impliquant Lekkerimäki et/ou Willander devient inévitable.
La situation fait écho à celle vécue par le Canadien de Montréal, lui aussi en quête d’un deuxième centre. Kent Hughes refuse toutefois de céder Michael Hage ou David Reinbacher, même pour un jeune stud comme Mason McTavish.
Évidemment, dans ce climat de panique, les Canucks ne peuvent pas s’empêcher de regarder vers Sidney Crosby. À Vancouver, on rêve d’attirer le capitaine des Penguins, de faire de lui la pièce maîtresse qui viendrait sauver la franchise au bord de l’explosion. Mais ce rêve est une illusion. Crosby n’a jamais laissé entendre qu’il accepterait de se perdre dans l’Ouest canadien.
De un, Vancouver n’est pas un prétendant immédiat, et Crosby ne traversera pas le continent pour s’enfoncer dans une autre équipe perdante.
De deux, et c’est le plus important : si Crosby accepte de lever sa clause, ce sera pour Montréal et nulle part ailleurs. Parce que Montréal sera bientôt prétendant et possède une identité qui colle parfaitement à ce que Crosby veut encore accomplir dans les dernières années de sa carrière.
C’est tout le contraste entre deux destins : Vancouver, qui panique et s’apprête à sacrifier ses joyaux pour trouver un deuxième centre; et Montréal, qui patiente, qui construit, et qui sait que si Crosby bouge, ce sera pour le bleu-blanc-rouge.... et à rabais, alors qu'on parle de Joshua Roy, Owen Beck, Jayden Struble, Olivier Kapanen et même Kirby Dach dans les négociations Montréal-Pittsburgh, mais jamais de Michael Hage ou David Reinbacher.
Les deux clubs sont donc sur une ligne mince entre patience et panique, mais Vancouver semble déjà prêt à sauter dans le vide.
Et ironiquement, les noms de Filip Chytil et Kirby Dach ont circulé dans des rumeurs croisées, un échange de joueurs blessés et fragiles psychologiquement que ni Montréal ni Vancouver ne semblent prêts à concrétiser… pour l’instant.
Sacrifier Lekkerimäki ou Willander serait une décision risquée aux conséquences durables. Ce sont des talents de première ronde, sélectionnés avec soin, développés avec patience, et qui pourraient devenir des morceaux centraux de l’équipe dans trois ans.
Mais voilà, les Canucks n’ont pas trois ans. Pas avec Elias Quinn Hughes en plein sommet de sa carrière et qui menace de ne pas prolonger son contrat, lui qui rêve de rejoindre ses frères au New Jersey. La fenêtre est maintenant, et c’est pourquoi la pression monte.
Le DG Patrik Allvin et le président Jim Rutherford savent qu’une autre saison ratée pourrait leur coûter leur poste. Allvin a bâti sa crédibilité sur son œil pour les jeunes talents, mais il ne peut pas en même temps rater sa solution au centre.
Et Rutherford? C’est lui qui a misé gros sur le changement de culture. Il ne peut pas reculer maintenant. Résultat : la panique monte, et elle se ressent jusque dans le vestiaire.
Selon plusieurs observateurs, les Canucks devront trancher d’ici les 20 à 25 premiers matchs de la saison. Si l’équipe stagne, il faudra soit :
Échanger Lekkerimäki ou Willander contre un centre établi ;
Soit assumer une autre saison de transition pour viser Gavin McKenna… et voir Hughes partir au New Jersey.
Autrement dit, le destin de la franchise se joue dès l’automne.
Vancouver est sur le fil du rasoir. La patience a une date d’expiration, et elle arrive rapidement. Filip Chytil n’aura pas 82 matchs pour convaincre. Il en aura 20.
Et s’il échoue, Jonathan Lekkerimäki ou Tom Willander pourrait bien être la monnaie d’échange qui sauve des emplois… ou précipite la chute de l’organisation.
Ce n’est plus un simple enjeu de profondeur au centre. C’est une question de survie. Et à Vancouver, la panique n’est plus une impression.
Le feu est pris dans le building...